Nous publions ici la première de cinq parties d’un article sur les Rébellions de 1837-38 au Haut-Canada et au Bas-Canada. Il est important pour les marxistes de comprendre la place de cet événement important de la lutte des classes dans l’histoire du Québec et du Canada.


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Canadiens! Il a été dit que nous sommes au bord d’une révolution. Nous en sommes au beau milieu : une révolution sans effusion de sang, je l’espère, mais une comparée à laquelle toutes autres seront considerées comme étant de moindre importance.

-William Lyon MacKenzie, 1837

Le Canada a toujours été présenté comme un pays exempt de la lutte des classes. L’histoire du pays serait celle d’un peuple qui préfère l’évolution à la révolution, l’histoire d’un pays de la loi et de l’ordre. Rien n’est plus faux. L’histoire du Canada est une histoire riche de luttes de classes, riche en luttes pour le renversement de l’ordre établi et l’établissement d’un ordre nouveau.

Les Rébellions de 1837-38 au Haut et au Bas-Canada constituent l’un des épisodes les plus importants de cette histoire. Ce fut un épisode classique d’une situation où les contradictions de classe ont atteint un point où un affrontement ouvert devait éclater.

Le mythe entourant les Rébellions porte à croire qu’il ne s’agirait simplement que d’une des premières manifestations du nationalisme des Canadiens-français spécifiquement, l’insurrection au Haut-Canada étant à peine digne d’attention.

De cette manière, on présente l’histoire de la lutte comme une histoire purement canadienne-française, pour la libération spécifique des francophones de la domination des anglophones. Cela permet à la bourgeoisie et la petite bourgeoisie québécoise de justifier la lutte pour l’indépendance aujourd’hui sous la bannière de la défense de la « culture québécoise » et de la « défense du français ».

Mais en fait, en y regardant de plus près, on constate que le mouvement patriote n’était pas un mouvement qui se limitait à la lutte pour les droits des Canadiens-français. Les leaders du mouvement au Bas-Canada rejettent eux-mêmes cette idée dans de nombreux discours. En réalité, les Rébellions étaient une lutte de classes, une lutte pour mettre fin au colonialisme.C’était une lutte menée par la petite bourgeoisie des colonies canadiennes, appuyée par le petit prolétariat et les habitants contre le pouvoir colonial défendu par la bourgeoisie marchande, les administrateurs coloniaux et leur force armée, les seigneurs, et le Clergé.Les Rébellions furent la révolution bourgeoise canadienne avortée.

Une tâche importante est de comprendre quelle est la place des Rébellions dans l’histoire canadienne, et même dans l’histoire de l’Amérique. Que signifiaient les Rébellions? Pourquoi ont-elles éclaté? Pourquoi leur défaite monumentale? Quel impact sur le reste de l’histoire du pays? Presque 180 ans plus tard, ce sont des questions essentielles pour tout marxiste qui veut comprendre l’histoire du Canada.

Un complexe héritage colonial

Les Rébellions de 1837-38 ont éclaté dans des colonies où la composition de classe était plutôt compliquée. Le Canada de 1830 ne rentre dans aucun schéma préconçu. Comme l’ont déjà fait remarquer Lénine et Trotsky, le développement rapide du capitalisme dans quelques pays, et la subordination du reste du monde à ces nations, crée des situations toutes plus originales les unes que les autres dans les pays coloniaux et semi-coloniaux.

Le Canada n’est pas une exception. La composition de classe était très compliquée, et était le résultat d’une histoire marquée de plusieurs changements brusques. Cette histoire doit être brièvement exposée afin de comprendre comment on en est arrivé aux Rébellions.

Depuis la révolution anglaise de 1648, avec Cromwell en tête, la bourgeoisie est devenue l’une des classes dominantes de l’Angleterre et le développement du capitalisme y a pris son envol. Sous Cromwell, le colonialisme devient de plus en plus « énergique », et les colonies sont développées systématiquement au bénéfice de la métropole anglaise, mais leur développement se fait essentiellement sur des bases capitalistes.

C’est ainsi qu’on peut expliquer le développement plus rapide d’une bourgeoisie dans les colonies d’Amérique anglaises, une bourgeoisie qui devient de plus en plus consciente de ses propres intérêts, et qui réalise que ses intérêts divergent de ceux de la Couronne britannique. La Révolution américaine en sera la plus grande démonstration. La bourgeoisie américaine naissante avait alors réussi à se libérer des chaînes du colonialisme par une guerre révolutionnaire.

Mais dans les colonies françaises, particulièrement en Nouvelle-France, il en était tout autrement. Lorsque l’Angleterre prend possession de la Nouvelle-France officiellement en 1763, qui devient alors la Province of Quebec, la colonie est sous un régime seigneurial.

C’est le roi de France qui octroyait la colonie à une compagnie marchande, qui elle répartissait la terre entre les seigneurs, qui eux attribuaient des lots de terres à des censitaires, ceux qu’on appelait les « habitants ». Ceux-ci devaient payer des taxes et un loyer – souvent arbitraire – aux seigneurs, et le seigneur possédait des droits sur le bois, l’eau, la pêche, la chasse, les minerais, la chaux, la pierre, le sable, etc.1. Le vrai propriétaire de la terre demeurait cependant le roi de France.

Il y a une différence importante entre les habitants de la Nouvelle-France et les paysans en France : en Nouvelle-France, les habitants sont obligés de travailler sur leur terre, cependant beaucoup ont la possibilité de s’enfuir dans les forêts des environs, pour devenir coureurs des bois ou s’adonner à la traite des fourrures. Cette mobilité des habitants faisait que les relations de classe étaient plus instables et moins cristallisées qu’en France.

Dès l’implantation du régime en Nouvelle-France, il y avait des germes du futur capitalisme. Dès 1627, une charte accordait à la Compagnie des Cent-Associés le monopole du commerce des fourrures. La traite des fourrures contribuait à enrichir la monarchie française, mais encourageait par le fait même le développement d’une bourgeoisie marchande relativement puissante en Nouvelle-France. Par contre, cette bourgeoisie naissante n’était pas encore assez forte pour s’opposer à l’autorité monarchique. Les marchands font d’importants profits, mais sont beaucoup taxés pour ainsi enrichir la monarchie.

La classe dominante en Nouvelle-France est donc un mélange complexe d’éléments féodaux, religieux et marchands. Dès le départ, les seigneuries étaient accordées justement aux fonctionnaires du roi, aux différents ordres religieux, aux marchands. L’État de la Nouvelle-France était essentiellement un régime militaire, où l’Église partage le pouvoir avec les autorités militaires.

Une autre différence importante avec la France était qu’en France, le régime absolutiste avait eu des centaines d’années pour façonner sa domination. En Nouvelle-France, le régime semi-féodal avait été transposé artificiellement, et contenait déjà les germes d’intérêts capitalistes commerciaux : c’était un système très instable dès le début.

Quand l’Angleterre prend possession de la Nouvelle-France en 1763, plusieurs questions se posent. Que faire avec le système seigneurial? Que faire des Canadien-nes?

Les marchands, eux, voulaient la liberté du commerce et des institutions représentatives. Mais au final, le système seigneurial sera gardé intact. Les militaires anglais feront alliance avec l’Église catholique et avec les seigneurs, contre les aspirations naissantes des marchands. On refuse de donner des institutions représentatives à la Province of Quebec; le régime militaire reste en place. Il est évident qu’il n’aurait pas été dans l’intérêt de la Couronne de donner des institutions représentatives à une majorité francophone opprimée par une petite minorité anglophone.

Il faut noter que les relations de classes restent essentiellement les mêmes après la Conquête dans la Province of Quebec. 140 des 200 seigneurs restent, les autres sont remplacés par des Anglais.2 Beaucoup de marchands français sont ruinés, mais ils seront remplacés par des anglophones. La différence est évidemment la création de la question nationale, avec la domination anglaise sur des sujets francophones. Cette question sera abordée plus en détail plus loin.

La Révolution américaine et l’arrivée des loyalistes

La Révolution américaine marque un changement qualitatif important dans l’histoire mondiale, et dans l’histoire du Canada également. Jamais auparavant la révolution bourgeoise n’avait été conduite sur une telle échelle. Pour la première fois dans l’histoire de l’Amérique, un peuple se libérait de ses oppresseurs coloniaux; Lénine parlait de cette révolution comme l’une « de ces grandes guerres réellement libératrices, réellement révolutionnaires ».

Une analyse de l’échec dans la tentative d’étendre la révolution au Québec et aux autres colonies canadiennes dépasse le cadre de cet article. Mais il est important d’analyser l’une des plus importantes conséquences de la Révolution pour le sujet qui nous intéresse: l’arrivée des loyalistes au Canada.

Pendant et après la guerre d’Indépendance américaine, des dizaines de milliers d’Américain-es fuient la révolution pour venir s’installer dans les colonies anglaises : Québec, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick.

Environ 7 500 d’entre eux vont s’installer dans ce qui est aujourd’hui l’Ontario, et cela mènera en 1791 à l’Acte constitutionnel, qui proclame la séparation de la Province of Québec en deux colonies distinctes: le Haut-Canada anglophone, et le Bas-Canada majoritairement francophone.

Au niveau politique, l’Acte constitutionnel octroie au Haut et au Bas-Canada chacun une Assemblée législative élue pour la première fois de l’histoire. Mais il ne s’agit pas là d’un simple cadeau fait aux sujets canadiens : avec les États-Unis républicains juste en dessous, le risque que les Canadien-nes réclament la démocratie est grand. Et avec la Révolution française qui a éclaté peu de temps avant, le mouvement pour la démocratie a pris un élan qui se répercute partout sur le globe.

D’ailleurs, le secrétaire d’État aux Colonies de l’Angleterre écrivait peu de temps après la prise de la Bastille en France qu’il était sage « de faire ces concessions à un moment où elles seront considérées comme des faveurs et où nous pourrons en régler et en diriger la mise en œuvre, plutôt que d’attendre qu’elles nous soient arrachées par la force3 ». Ainsi, nous voyons les vraies intentions de la Couronne avec une telle concession en apparence démocratique.

L’Acte de 1791 et le développement des nouvelles provinces

Cependant, les Assemblées élues du Haut-Canada et du Bas-Canada n’avaient rien d’un gouvernement souverain. Effectivement, au-dessus des Assemblées se trouvait un gouverneur général, choisi par Londres, qui choisissait lui-même les membres du Conseil exécutif et du Conseil législatif (autrement dit, la Chambre haute) de chaque province. Tous les projets de loi adoptés dans les assemblées devaient être approuvés par le Conseil législatif non élu, puis par le gouverneur.

Autrement dit, l’Assemblée ne décidait rien du tout, tandis que le vrai pouvoir était dans les mains du gouverneur choisi par Londres et de son Conseil législatif. Entre 1822 et 1836, 234 projets de loi adoptés en Assemblée seront rejetés par le Conseil législatif non élu du Bas-Canada. Au Haut-Canada, 300 projets seront rejetés.4

Donc ce semblant de concession démocratique n’en était pas une du tout. Lord Durham, celui qui fut chargé d’enquêter sur les Rébellions de 37-38, a correctement dit le régime politique semblait être établi expressément pour créer de la colère dans les colonies.

Au niveau économique, le développement des du Haut et du Bas-Canada prendra des voies un peu différentes à la suite de la division en deux provinces.

Au Bas-Canada, le système seigneurial reste en vigueur, mais il y a un phénomène important qui se produit : l’achat de seigneuries et de terres non cultivées par les riches capitalistes marchands anglais. Il y a donc interpénétration croissante des intérêts des capitalistes marchands et des intérêts seigneuriaux. Par exemple, en 1833, la British American Land Company mettait la main sur 850 000 acres dans les Cantons de l’Est.5

L’alliance entre les administrateurs coloniaux, les seigneurs, le clergé – qui possède 2 millions d’acres de terre, comparés à 6 millions pour les seigneurs – et le capitalisme marchand se renforce donc. Ils forment ce qu’on a baptisé la Clique du Château, une clique qui dominait l’économie et la politique du Bas-Canada. C’étaient eux qui dominaient le Conseil législatif non élu. Il faut noter que la Clique comprenait surtout des anglophones, mais aussi des seigneurs francophones, sans compter l’alliance tacite avec le clergé francophone.

Dans la seconde province, au Haut-Canada, il n’y aura pas eu de système seigneurial. La Couronne octroya des terres gratuites aux loyalistes du Haut-Canada, qui furent développées sur la base de l’agriculture capitaliste. Il faut cependant noter que les loyalistes n’étaient pas une majorité dans la population du Haut-Canada; selon Ryerson, ils ne comptaient que pour le quart de la population en 1812.6 La définition de loyaliste était plutôt précise : un loyaliste est toute personne née en Amérique ou y résidant lors de la Révolution américaine ayant rendu de précieux services à la Couronne, et ayant quitté les États-Unis pendant la guerre ou peu de temps après.7 Pour le Haut-Canada, la date limite de désertion des États-Unis pour être considéré loyaliste avait été établie à 1798.8 Mais ces gens ne furent pas les seuls à quitter les États-Unis pour le Canada : le mouvement migratoire des loyalistes a entrainé l’afflux de simples fermiers à la recherche de nouvelles terres. Mais ce sont aux loyalistes seulement que sont allés les privilèges comme les terres gratuites.

De plus, les terres seront distribuées de manière à créer artificiellement une aristocratie dans la province et une différenciation au sein même des loyalistes. En effet, pour les terres gratuites, la Couronne octroya 200 acres aux simples soldats loyalistes ayant combattu la Révolution américaine, mais en donna 5000 aux officiers. De plus, le 1/7 des terres furent réservées à la Church of England, et 1/7 pour la Couronne. Les terres de la Couronne ont ensuite été accaparées par les riches marchands et les fonctionnaires privilégiés du gouvernement.

L’esprit de ces mesures était donc de créer artificiellement une aristocratie militaire, marchande et cléricale, dépendante de la Couronne pour ses privilèges, alliée avec les fonctionnaires du Roi, pour que le Haut-Canada devienne un rempart contre les idées républicaines et anticoloniales. Cette aristocratie sera baptisée la Family Compact.

Au final, dans les deux provinces, une petite clique composée de l’Église, de l’administration coloniale, des capitalistes marchands et des seigneurs (au Bas-Canada) forment un bloc réactionnaire, un bloc qui n’est pas homogène, mais qui a tout intérêt à défendre les intérêts de la Couronne.

Mais au début du XIXe siècle, on voit dans les deux provinces le début de la formation d’une industrie capitaliste, avec un prolétariat et une bourgeoisie industrielle. Cela prépare le conflit entre la bourgeoisie marchande et sa clique, et l’embryon de bourgeoisie industrielle.

Le développement de l’industrie capitaliste au Canada répondait essentiellement aux besoins créés par le blocus de Napoléon en Europe contre l’Empire britannique. La Couronne a besoin de bois et de bateaux, et c’est au Haut et au Bas-Canada qu’elle va en trouver. L’industrie du bois se développe et les chantiers maritimes se multiplient dans les provinces. C’est le premier boom industriel – relativement petit – au Canada.

Mais l’industrie capitaliste a besoin de routes, de moyens de communication, de moyens de transport et d’une division du travail bien développés pour pouvoir à son tour se développer pleinement. Cependant, au Haut comme au Bas-Canada, l’emprise du Family Compact et de la Clique du Château empêchait grandement le développement de ces conditions.

Au Haut-Canada, les riches propriétaires terriens laissaient leurs terres intouchées et inhabitées. Souvent, les propriétaires de la terre n’habitaient même pas dessus. Plusieurs riches propriétaires les gardaient pour des motifs de spéculation, pour les vendre plus cher plus tard. De cette manière, des immenses terres désertes s’interposaient entre les terres habitées.

Cela compliquait les communications et les transports, en plus de nuire à la division du travail. Aussi, la bourgeoisie marchande préférait investir dans la spéculation sur les terres plutôt que d’investir dans l’industrie. L’industrie naissante était constamment en manque de capital.

William Lyon MacKenzie, le principal dirigeant réformiste du Haut-Canada, explique de brillante façon, dans la première édition de son journal réformiste le Colonial Advocate, le 18 mai 1824, comment l’économie des colonies est subordonnée aux intérêts de la métropole britannique et ses laquais :

Nous désirons sincèrement que s’établissent, au Haut et au Bas-Canada, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, des sociétés efficaces pour l’amélioration des arts et des manufactures. Nous voudrions voir les manufacturiers non pas situés à quatre mille miles du fermier. Nous voudrions voir moins d’apathie, non seulement dans le gouvernement mais chez les gouvernés, en ce qui concerne ce sujet particulier. Notre commerce extérieur, restreint et entravé comme il est et comme il a été, est entièrement aux mains des capitalistes britanniques; notre commerce du bois est encouragé simplement pour soutenir le transport maritime britannique désuet. Nous sommes inondés, saturés de produits britanniques.9

Au Bas-Canada, la situation est, elle aussi, difficile à cause des contraintes du colonialisme. Les terres nouvellement achetées par les riches capitalistes anglais sont elles aussi laissées intouchées. La division des terres en seigneuries et le monopole des terres par les riches marchands empêchent l’industrialisation de l’agriculture.

Le monopole grandissant des terres est une façon de comprimer les habitants sur leur territoire, de les empêcher de s’étaler sur le large territoire. De cette façon, avec la croissance de la population, l’espace vient à manquer et on force ainsi une bonne partie de la population à s’en aller dans les villes pour travailler. Mais dans les villes aussi, les capitaux manquent, et les habitants, ainsi que les nombreux immigrants arrivés d’Angleterre et d’Irlande, sont donc forcés de quitter pour les États-Unis. Au XIXe siècle, des dizaines de milliers de familles canadiennes quitteront pour leurs voisins du Sud.

Le système colonial, fondé sur l’enrichissement de la métropole, était un frein aux intérêts du capitalisme industriel en émergence. Depuis 1784, le commerce du Canada avec les Antilles et les États-Unis était sévèrement limité. Les Navigation Laws faisaient que tout transport de marchandises vers le Canada ou en provenance du Canada devait se faire avec des bateaux anglais. Les prix exorbitants de la marchandise britannique faisaient que les fermiers canadiens s’endettaient de plus en plus.

Il faut aussi mentionner l’impact des Corn Laws britanniques sur les Canadas. Les Corn Laws faisaient en sorte que si le prix du blé tombait en bas d’un certain niveau, le blé ne pourrait plus être importé des colonies vers l’Angleterre. Le blé était une part importante de la production surtout pour le Haut-Canada. Les Corn Laws, avec les limites au commerce avec d’autres pays que l’Angleterre, étaient une restriction énorme sur la liberté du commerce de la colonie.

En somme, les intérêts coloniaux de l’Empire britannique, défendus dans les deux Canadas par la bourgeoisie marchande, les seigneurs, l’Église et l’administration coloniale, étaient devenus un immense frein au développement des forces productives dans les colonies. Il fallait se débarrasser de la structure coloniale pour assurer le plein développement du capitalisme au Canada ce qui, à l’époque, représentait une étape progressiste de l’histoire du pays.

1Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 36.
2Stanley-B. Ryerson, Les origines du Canada, p. 247.
3Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 27.
4Roch Denis, Luttes de classes et question nationale au Québec, p. 17.
5Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 37.
6 Stanley-B. Ryerson, The Founding of Canada :Beggining to 1815, p. 284-285.
7 L’Encyclopédie canadienne, « Loyalistes », http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/loyalistes/.
8Archives publiques de l’Ontario, « Documents relatifs aux loyalistes de l’Empire-Uni », http://www.archives.gov.on.ca/fr/access/documents/research_guide_227_united_empire_loyalistsf.pdf.
9Greg Keilty, 1837 : Revolutions in the Canadas, p. 29.