Le premier ministre François Legault a profité de la Journée internationale des travailleurs le 1er mai dernier  pour demander aux syndicats d’être « plus raisonnables ». Il affirme que c’est nécessaire « si on veut créer plus d’emplois payants ». Cependant, il est bien connu que les travailleurs syndiqués ont des salaires considérablement plus élevés que les travailleurs non syndiqués. Comment Legault entend-il créer plus d’emplois payants tout en s’opposant aux syndicats qui luttent pour ces bons emplois payants? Mystère.

À cette déclaration contradictoire s’ajoute le fait que Legault s’oppose à l’augmentation du salaire minimum à 15$ l’heure. Il s’est pourtant vanté tout au long de la campagne électorale de vouloir créer des emplois à 25, 30, 40$ l’heure et de vouloir augmenter le salaire moyen au Québec. Si les syndiqués gagnent trop, et que 15$ de l’heure de salaire minimum est trop élevé, de quels emplois bien payés parle-t-il?

Legault lui-même est un homme d’affaires et son point de vue se fonde sur la logique du marché. Le capitalisme est présentement dans une crise profonde à l’échelle mondiale et les différents États font donc tout en leur pouvoir pour attirer les investissements privés. Legault a fait écho à cette réalité en affirmant que le coût de la main-d’oeuvre est plus élevé dans certaines entreprises manufacturières du Québec qu’aux États-Unis. Autrement dit, les salaires sont trop élevés et les avantages sociaux trop généreux au Québec, et doivent être coupés afin de rendre la province attrayante pour les capitaux privés.

En réalité, ce que Legault veut est que les entreprises qui investissent au Québec aient droit à un profit « raisonnable ». Ce qu’il demande aux syndicats est d’accepter un nivellement vers le bas généralisé des conditions de vie et de travail qui ne profitera qu’aux capitalistes. Nous devons rejeter cet appel du premier ministre et lutter pour ce qui est raisonnable pour la classe ouvrière : de bons emplois syndiqués pour tous, ce qui ne peut être gagné qu’en l’arrachant par la lutte aux capitalistes et à leur gouvernement.