C’est devant la plus grande mobilisation étudiante de l’histoire de l’Amérique du Nord que la ministre de l’éducation du parti Libéral, Line Beauchamp, annonce sa démission. Cela crée une fissure importante au sein du caucus Libéral, qui nous démontre que la mobilisation étudiante prend un pas de plus vers la victoire. Ceci n’est cependant pas la fin, mais le début d’une lutte plus large. Les Libéraux ne détiennent maintenant qu’un seul siège de majorité et c’est avec cette importante avancée que Jean Charest sera peut-être le prochain à tomber.
Rappelons-nous que le gouvernement a tenté à plusieurs reprises de diviser le mouvement en nous leurrant avec des offres de sortie de crise qui ont été massivement rejetées par les associations étudiantes. Des injonctions ont aussi été décrétées pour forcer un retour en classe, mais celles-ci ont été combattues par une mobilisation de masse qui n’a pas fléchi sous les coups de matraques. Nos camarades ont été battus violemment, arrêtés, matraqués et gazés. Les images des blessés ensanglantés sont encore fraîches dans nos mémoires. Nos parents et professeurs se sont réunis pour nous protéger et ont eux-mêmes été victimes de la violence de l’État. On ne peut surtout pas nous faire plier devant ces attaques envers nos droits fondamentaux et les offres trompeuses de nos dirigeants, mais on doit davantage augmenter la pression et défier leurs lois par la désobéissance civile.
Line Beauchamp était un des généraux du gouvernement Charest et la figure symbolique de la hausse des droits de scolarité. Avec la démission de la ministre, un pilier important du gouvernement s’est finalement écroulé. Ce fracas aura surement des répercussions majeures dans le caucus Libéral qui montre déjà ses fissures. Ceci est le résultat directe de la force de mobilisation du mouvement étudiant et de la volonté de masse de mener la lutte jusqu’au bout. Les étudiants ont démontré cela, à la surprise même de leurs leaders, en rejetant avec une très forte majorité l’offre la plus récente, qui n’était qu’un « cheval de Troie » et une insulte générale.
La prochaine étape pour le mouvement étudiant est de s’attaquer à la structure complète et de faire écrouler la pyramide entière. Pour cela, il est nécessaire d’élargir la lutte à la société et d’amener les travailleurs et travailleuses dans le combat contre l’austérité. Les étudiants doivent entamer des dialogues avec les syndiqués et organiser des blocages et des actions à l’aide des travailleurs(euses), et non contre eux. Les nombreuses actions avec les travailleurs(euses) d’Aveos et les syndicats de professeur(e)s en sont un bon exemple. Ces actions doivent s’orienter vers une grève sociale de 24 heures; celle-ci constitue l’étape nécessaire pour démontrer à nos patrons et dirigeants, qui dirigent vraiment notre société, qu’il faut faire tomber ce gouvernement et refuser les mesures d’austérité des capitalistes.
Ce n’est que le début! Continuons le combat!