Le Parti conservateur est maintenant le parti le plus populaire chez les jeunes à l’échelle fédérale : 36% des 18-29 ans ont l’intention de voter pour le parti de Poilievre. Il s’agit d’un changement majeur par rapport à il y a quelques années, lorsque les conservateurs de Harper, Scheer puis O’Toole perdaient le vote des jeunes au profit du NPD et des libéraux. Alors pourquoi ce changement d’avis?
Les jeunes n’ont connu rien d’autre que la crise du capitalisme. Un jeune de 20 ans aujourd’hui est né pendant la guerre en Irak, avait 4 ans lors du krach de 2008, 12 ans quand Trump a remporté les élections présidentielles, 16 ans lorsque la COVID a fermé son école, et est entré sur le marché du travail au milieu de la pire crise inflationniste depuis des décennies. Près d’un million de jeunes au Canada sont au chômage, et ceux qui ont la chance d’avoir un emploi ont vu leurs premiers impôts dépensés pour une guerre insensée en Ukraine et une course aux armements.
Les jeunes sont fâchés contre ce système, qui ne leur a apporté rien d’autre que la misère et l’indigence. Ils abandonnent les libéraux et leur défense du statu quo et cherchent une solution au sombre destin qui les attend.
Alors que les jeunes se tournaient traditionnellement vers le NPD, celui-ci les a trahis et n’a aucune solution de rechange à offrir. Il s’est attaché pieds et poings liés au statu quo discrédité en soutenant les libéraux. Dans les faits, le NPD s’est rendu pratiquement impossible à distinguer d’eux.
Les conservateurs n’ont pas beaucoup changé au courant de la vie de ces jeunes. Mais Poilievre promet quelque chose de différent. Il s’est imposé à leurs yeux comme une force condamnant le statu quo, dénonçant le fait que « les jeunes, qui ont fait tout ce qu’on leur a demandé de faire, sont coincés dans le sous-sol de leurs parents ». Notre jeune de 20 ans, bien qu’il ne soit séduit par aucune des politiques de Poilievre, se reconnaît dans cette rhétorique.
La montée des appuis aux conservateurs chez les jeunes n’est pas le résultat d’un virage à droite de la conscience des jeunes. La génération Z n’est pas une « génération conservatrice », comme certains l’ont déclaré. Au contraire. Ils en ont assez de l’establishment, et Poilievre a profité de l’incapacité de la gauche à fournir un exutoire à cette humeur.
Mais en fin de compte, aucun parti capitaliste ne sera capable de résoudre la crise du capitalisme. Ces jeunes qui sont actuellement attirés par Poilievre seront trahis et déçus. Poilievre est un libertarien qui mettra en œuvre les coupes massives que Trudeau a réussi à repousser pendant une décennie. Il s’aliénera rapidement les jeunes et les travailleurs qui pensaient qu’il s’en prendrait aux riches et à l’establishment.
Ce n’est que dans un programme communiste révolutionnaire que les jeunes trouveront une réponse complète à leurs souffrances. Nous devons construire le PCR afin de canaliser cette colère à gauche, et organiser leur rage vers le renversement du système capitaliste qui a fait de leurs courtes vies une série ininterrompue de crises.