Québec solidaire s’est formé en 2006 de l’union de deux partis qui étaient profondément marqués d’égalité sociale. Option citoyenne était un rassemblement politique qui défendait surtout l’émancipation de la femme dans une société où celle-ci est encore opprimée dans plusieurs sphères de sa vie dû seulement à son sexe. L’autre parti, l’Union des forces progressistes (UFP) se voulait un regroupement d’organisations qui défendait l’idée de redistribution des richesses, pensons ici aux organisations communistes qui défendent surtout l’intérêt de la classe opprimée, soit les travailleurs.
QS est également né en réponse aux « lucides » de Lucien Bouchard, ces derniers ne proposaient pas plus d’égalité, mais un retour à la Grande Noirceur, l’augmentation des tarifs de tous les services gouvernementaux (frais de scolarité, soins de santé, électricité, etc.) et surtout des allégements fiscaux pour les plus riches de la population. Ce manifeste se veut le document le plus honnête représentant les intérêts opposés de la population, la classe possédante. Bref, le parti se veut un parti représentant la lutte sociale d’une majorité laissée pour-contre d’une minorité possédante.
Depuis quelques mois, nous voyons la complète explosion des principales forces nationalistes; tout d’abord, le Bloc Québécois, puis, le Parti québécois. Plusieurs membres influents de ces derniers ont démissionné et certains jeunes péquistes demandent la démission de leur chef. Ceci nous révèle la perte d’intérêt des membres en l’idée nationaliste mise de l’avant par le parti et ses dirigeants. Chez les démissionnaires certains essaient de démarrer de nouveaux partis ou coalitions souverainistes. Jean-Martin Aussant, fondateur du Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ), explique sa démarche comme suit : « J’en suis venu à la conclusion malheureuse qu’il n’y a pas de parti actuellement qui fait la promotion de la souveraineté de façon sincère et engagée.
Le simple fait de mettre le mot « souveraineté » dans un discours ne fait pas que notre parti est fortement souverainiste. Il faut un nouveau parti qui a un message plus clair sur la souveraineté et, surtout, qui n’a pas peur de perdre une élection parce qu’il parle de souveraineté. » Québec Solidaire, face à ces nouvelles tendances qui veulent que la question la plus importante sur la scène politique québécoise soit la souveraineté, doit réitérer sa raison d’être soit la défense des masses opprimées, peu importe leur nationalité. La question de l’inégalité des richesses qui inclue le droit à une scolarité abordable pour tous, à des soins de santé gratuits et de qualité, à des pensions de retraite dignes et spécialement, l’émancipation de la femme qui encore en 2011 n’est pas atteinte, doit rester centrale.
Québec solidaire aspire à devenir une force politique majeure au Québec, il ne doit pas oublier sa raison d’être et ses valeurs. La souveraineté reste un enjeu important de la politique québécoise, mais les Québécois veulent prioritairement entendre parler d’enjeux qui les touchent. Le parti de la rue et des urnes doit dire non à toute coalition qui tente de polariser la politique québécoise autour de la question du nationalisme.
Les masses de travailleuses et de travailleurs veulent plus qu’un pays, ils veulent une société juste où leurs enfants n’auront pas une destinée déjà tracée selon leur compte de banque, mais où leur potentiel pourra être pleinement développé. L’union des forces qui défendent l’intérêt des opprimés soit les syndicats, QS et le Nouveau Parti démocratique commence à devenir pressante; Harper, Charest et les patrons sont unis, soyons-le nous aussi et combattons!