Crédit : La Riposte socialiste

Le 21 novembre dernier, deux membres d’Atalante, un groupe fasciste québécois, ont tenté d’intimider un camarade de La Riposte socialiste à Québec directement sur son lieu de travail. Ce n’est pas la première fois que ce groupe s’en prend à des militants de gauche de la ville. Nous avons un message clair pour eux : nous ne nous laisserons pas intimider. La gauche et le mouvement ouvrier doivent combattre l’extrême droite chaque fois qu’elle lève la tête!

Les événements se sont produits lorsque les deux membres d’Atalante se sont présentés à la caisse du petit magasin où travaillait notre camarade. S’en est suivie une interaction pour le moins étrange, où les deux voyous lui ont demandé si « la cigarette tue » et s’il souhaitait leur mort. Voyant que notre camarade ne bronchait pas, même après qu’il ait reconnu Raphaël Lévesque (dit « Raf Stomper »), un des principaux dirigeants d’Atalante, l’autre lui a lancé « Tu es censé vouloir nous péter la gueule! » Ils ont fini par partir sans rien acheter pour rejoindre leurs trois comparses qui les attendaient dehors, en lui lançant une menace déguisée : « On va se revoir. »

La vermine fasciste avait probablement identifié notre camarade comme un militant de gauche en raison de son apparence, et avait décidé de l’intimider. Sachant sûrement qu’il y avait des caméras de surveillance au magasin en plus d’un témoin, ils ont fait attention de ne rien faire qui serait ouvertement illégal. Mais l’intention est claire. 

Notre camarade n’est pas le seul militant de gauche à subir l’intimidation d’Atalante à Québec. En décembre 2018, un jeune avait été agressé dans un bar de Québec par un sympathisant d’Atalante après s’être fait demander s’il était antifasciste. Un autre proche du groupe a tenté de poignarder une personne trans aussi récemment qu’en septembre dernier. D’autres groupes ou individus ont probablement subi des choses similaires sans que cela ne sorte au grand jour. Il faut que ça cesse.

Atalante est un groupe ultranationaliste qui défend notamment la « remigration », une façon déguisée de parler de nettoyage ethnique sous la forme de l’expulsion des immigrants. Né en 2016, ce groupe surfe sur la vague de nationalisme identitaire qui a été alimentée au fil des ans par les « débats » sur les « accommodements raisonnables », les interdictions de signes religieux et sur l’immigration. Mais ce groupe fasciste a également une histoire de violence envers la gauche et les minorités. Il l’a même ouvertement admis en 2016, affirmant dans un communiqué avoir des membres qui, par le passé, « ont commis des actes criminels de voies de fait graves avec lésions à l’endroit d’activistes d’extrême gauche, de voies de fait simples et de trafic de stupéfiants ». Un article de Montréal antifasciste publié il y a deux ans expose les sympathies nazies et le passé violent de bon nombre de ses membres.

Comme le font toujours les fascistes, Atalante se prétend être l’amie du peuple et distribue des lunchs aux sans-abri. Mais c’est de la poudre aux yeux. Il s’agit d’un groupe violent qui souhaite terroriser la gauche et les minorités opprimées. Nous ne pouvons prendre leurs actes d’intimidation à la légère.

Raphaël Lévesque, en particulier, a un passé trouble. Il est aussi le chanteur du groupe de musique d’extrême droite Légitime violence, qui chante de belles paroles comme « Ces petits gauchistes efféminés qui se permettent de nous critiquer n’oseront jamais nous affronter. On va tous les poignarder. » 

Raphaël Lévesque, en haut à gauche,
et troisième à gauche sur la photo d’en-bas.
Crédit : page Facebook de Xavier Camus

Lévesque, qui s’est déjà retrouvé en prison pour trafic de stupéfiants, avait mené la petite mise en scène d’Atalante dans les bureaux de VICE Québec en 2018, où ils avaient fait un chahut pour intimider les journalistes qui les avaient exposés dans un article sur l’extrême droite au Québec. Ils ont aussi intimidé des journalistes de CBC et du Soleil par le passé.

D’ailleurs, Lévesque a été acquitté en juin dernier pour l’action aux bureaux de VICE Québec, lui qui faisait face à des accusations d’introduction par effraction, de méfait, d’intimidation et de harcèlement. La juge a décidé qu’il ne faisait qu’exercer son droit à la « liberté d’expression ». Cet exemple nous montre clairement qu’on ne peut pas compter sur les tribunaux et l’État bourgeois en général pour lutter contre l’extrême droite. La police de Québec n’avait eu aucun problème non plus à collaborer avec l’extrême droite lors d’une de leurs manifestations en 2017, en s’attaquant aux antiracistes qui organisaient une contre-manifestation. L’État se porte à la défense de la « liberté » de l’extrême droite de déverser leur haine sur les minorités et d’intimider ceux qui s’opposent à eux. 

Nous ne pouvons laisser les groupes d’extrême droite agir sans rien faire. En ce moment, ils se contentent surtout de menaces et d’actions calculées, à la limite de la légalité, tout en se présentant publiquement comme de bons samaritains qui veulent aider les pauvres. Mais qui sait quand ils passeront à nouveau à des actes violents contre des militants de gauche ou des minorités racisées ou de genre? L’agression transphobe de septembre dernier montre ce qu’ils peuvent faire.

Cela ne peut plus durer. Le problème de l’extrême droite dans la ville de Québec est connu depuis longtemps. Bien qu’il ne faut pas exagérer la force de ces petits groupuscules, il ne faut pas non plus les prendre à la légère. Il est grand temps que le mouvement se mobilise pour leur barrer la route. Les syndicats comptent sur d’énormes ressources et des capacités de mobilisation qui doivent être mises à profit dans la lutte contre l’extrême droite. Québec solidaire commence à avoir une présence de plus en plus large dans la ville, ce qui ne peut qu’enrager l’extrême droite identitaire, et devrait rejoindre cette lutte aussi. Chaque fois que l’extrême droite organise une sortie publique, nous devons mobiliser la gauche et les travailleurs en nombre beaucoup plus gros pour les renvoyer dans leur trou. Seule une mobilisation de masse des syndicats et des groupes de gauche peut décourager l’extrême droite et les faire reculer.

Nous en appelons aux syndicats et à toute organisation antiraciste, antisexiste, anticapitaliste ou de gauche à s’engager dans cette lutte et former un front uni contre l’extrême droite à Québec. Nous devons dénoncer publiquement et démasquer chacun des actes d’intimidation d’Atalante ou des autres groupes de leur espèce chaque fois qu’ils surviennent, et se mobiliser en grand nombre chaque fois qu’ils essayent de sortir de leur misérable trou. Si nous ne le faisons pas, ils continueront à s’en prendre aux minorités et à la gauche – notre camarade n’est ni le premier, ni le dernier. Une attaque contre un est une attaque contre tous!

La Riposte socialiste ne se laissera pas intimider. Nous n’avons aucune intention d’être freinés dans notre tentative de construire les forces marxistes partout au Québec. Contactez la page Facebook de notre chapitre à Québec si vous voulez rejoindre notre lutte!