Le Moyen-Orient est aujourd’hui plongé dans un chaos sans nom. De la Syrie au Yémen, de la Libye à l’Irak, la région est dévastée par des guerres civiles et les interventions des grandes puissances impérialistes. Celles-ci, Etats-Unis en tête, ne maitrisent plus les monstres islamistes qu’elles ont elles-mêmes créés. Les derniers mouvements sur cet échiquier infernal – l’intervention russe en Syrie et le retour au premier plan de l’Iran – constituent une étape de plus vers un nouvel « équilibre » régional, caractérisé par une instabilité et des guerrespermanentes. On assiste aussi, en réaction, à un développement spectaculaire de la lutte de classes dans certains pays – et au soulèvement armé du peuple kurde en Syrie. Quelles logiques sont à l’œuvre dans la région et quelles perspectives s’offrent aux peuples du Moyen-Orient ?

Le rôle de l’impérialisme américain

Le premier constat qui s’impose, c’est que le Moyen-Orient est aujourd’hui déchiré par des guerres civiles dont les acteurs sont soutenus par des puissances régionales – Iran, Turquie, Arabie Saoudite, etc. – aux intérêts divergents. A cela s’ajoute l’intervention des impérialismes occidentaux, qui cherchent à défendre les intérêts de leurs multinationales. Ils portent une écrasante responsabilité dans ce chaos généralisé. La région faisait déjà l’objet de partages et de guerres de rapine de la part des grandes puissances, depuis plus d’un siècle. Mais les Etats-Unis, en tant que superpuissance mondiale et « gendarme du monde » depuis la chute de l’URSS, portent la plus lourde part de responsabilité, ces dernières années.

Après l’intervention en Afghanistan en 2001, l’invasion de l’Irak en 2003 constituait un saut qualitatif dans la déstabilisation de l’équilibre régional qui prévalait depuis les années 80. L’un des prétextes de cette guerre était la destruction de l’influence d’Al-Qaïda en Irak – en réalité inexistante sous la dictature de Saddam Hussein. L’objectif des « stratèges » du capitalisme américain était de renforcer leur contrôle économique et politique dans une région riche en pétrole et autres matières premières. Il s’agissait aussi d’encercler leur ennemi principal au Moyen-Orient : l’Iran. Tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, les Etats-Unis ont donc détruit l’appareil d’Etat du parti Baas de Saddam Hussein, mais sans parvenir à en construire un nouveau, stable et crédible.

Bien qu’officiellement « laïc », le régime du parti Baas s’appuyait avant tout sur la population sunnite. Saddam Hussein opprimait les chiites et les Kurdes. Suivant la stratégie du « diviser pour mieux régner », les Américains se sont appuyés sur les chiites – au détriment de la population sunnite, principalement. C’est l’une des causes de l’émergence de mouvements islamistes en Irak. Le gouvernement chiite pro-américain installé à Bagdad est tellement faible et corrompu qu’il est incapable d’assurer les intérêts des Etats-Unis dans la région. A l’inverse, les différentes factions islamistes ont trouvé un terrain propice à leur croissance dans la division de facto de l’Irak selon des lignes ethniques et religieuses. D’où la guerre civile qui se prolonge depuis une décennie. Embourbés et sans solution pérenne, les Américains ont dû retirer leurs troupes. Douze ans après l’intervention de 2003, leur échec est total. Le terrorisme islamiste dévaste la région et un califat réactionnaire (l’Etat Islamique), fondé par d’anciens disciples de Ben Laden, « règne » sur de larges parties de l’Irak et de la Syrie.

Depuis l’échec en Irak, les impérialistes ont cherché à reprendre pied en finançant d’autres partis et groupes fondamentalistes, à mesure que des opportunités se présentaient. Or, la crise du capitalisme a renforcé ce processus de déstabilisation. Lors de la révolution arabe de 2011, les Américains ont appuyé des forces islamistes en Tunisie, en Egypte, en Libye et en Syrie. Les interventions impérialistes successives ont eu le même effet qu’en Irak, à mille lieues des objectifs officiels (« la paix et la lutte contre le terrorisme »). La violence islamiste touche maintenant tout le Moyen-Orient, mais aussi l’Afrique du Nord et de l’Est, ou encore le Nigeria.

« Tous contre l’Etat  Islamique » ?

L’actuelle focalisation politique et médiatique sur les égorgeurs de l’Etat Islamique (EI) est d’une scandaleuse hypocrisie. D’une part, les impérialistes et leurs alliés régionaux (Turquie, Arabie Saoudite…) n’ont pas hésité à financer et armer ce groupe djihadiste – et ces derniers continuent de le faire aujourd’hui. D’autre part, « la plus grande menace » pour l’Occident, il y a deux ans à peine, s’appelait Bachar Al-Assad, l’ennemi direct des groupes djihadistes comme l’EI dans la guerre civile syrienne – après avoir été un ami des multinationales occidentales dans les années 2000. Les impérialistes n’ont aucun scrupule et changent d’« amis » selon leurs intérêts du moment. Il y a peu, les grandes puissances envisageaient une campagne de bombardements contre le régime d’Assad, ce qui aurait eu pour effet de renforcer l’EI ! Sous la pression de leurs opinions publiques, Obama et Cameron ont dû y renoncer. Resté seul belligérant autoproclamé, Hollande a dû piteusement abandonner ses projets de reconquête d’une influence française au Moyen-Orient. L’impérialisme français en déclin n’a plus les moyens d’assurer seul une telle opération.

Entre-temps, l’EI s’est renforcé en Syrie et en Irak, au point d’y gérer lui-même une partie importante du commerce du pétrole. Acteur autonome financé par les seuls Etats du Golfe et la Turquie, l’EI n’est plus un allié fiable du point de vue des impérialistes occidentaux, sans constituer pour autant une « menace vitale » à leurs intérêts. En outre, il est impossible de vaincre l’EI sans une intervention terrestre. Or pour l’impérialisme américain, une telle aventure terrestre est totalement exclue. Ses échecs en Afghanistan et en Irak ont rendu l’interventionnisme militaire insupportable à la population américaine. Aussi les Etats-Unis se limitent-ils, depuis 2014, à des frappes aériennes contre l’EI, ce qui n’entrave en rien son développement.

Tendances centrifuges

Pour les Occidentaux, la croissance de l’EI doit être contenue afin de maintenir leur influence régionale. Qui, alors, pour combattre l’Etat Islamique ? La nouvelle armée irakienne « formée » par Washington est divisée et incapable de mener un combat sérieux contre l’EI. Faute de mieux, les Etats-Unis ont dû se tourner vers l’Iran, seule force capable de repousser l’EI en Irak. Aussi ont-ils accepté de signer un accord avec l’Iran, qu’ils menaçaient il y a peu de bombardements. Cet accord revient, de facto, à reconnaître l’influence décisive de Téhéran en Irak. En effet, ce sont des milices irakiennes chiites (formées par les Iraniens) et des troupes iraniennes qui, en Irak, mènent les combats contre l’EI, l’empêchant de prendre Bagdad. Des soldats iraniens interviennent aussi en Syrie, aux côtés des forces de Bachar Al-Assad et du Hezbollah libanais (chiite). La situation était récemment devenue critique pour le régime d’Assad, menacé à la fois par l’EI et par les djihadistes prétendument « modérés », soutenus par l’OTAN et ses alliés.

Cette reconnaissance du rôle de l’Iran – non sans que cela provoque des divisions internes aux Etats-Unis – prouve qu’une section importante de la classe dirigeante américaine a intégré dans ses calculs l’échec de la stratégie de financement des groupes djihadistes. Depuis le début de la guerre civile syrienne, les Occidentaux et les monarchies du Golfe ont soutenu une multitude de groupes réactionnaires islamistes (dont l’EI, à l’origine), en les dissimulant derrière le paravent d’une « Armée Syrienne Libre » n’existant que dans les fantasmes des journalistes occidentaux. Inondés d’argent et de matériel militaire par leurs puissants soutiens, la plupart des rebelles soi-disant « modérés » sont en réalité regroupés dans deux alliances : le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, et le Front Islamique. Divisés pour des raisons tactiques et personnelles, ils partagent en fait les mêmes objectifs réactionnaires que l’EI.

Ces groupes ne sont d’aucune utilité pour combattre l’EI, dont ils ne sont que des copies en modèle réduit. Confronté à l’échec pathétique de cette stratégie, qui revenait à armer Al-Qaïda, Washington y a mis un terme. Mais elle est poursuivie par la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar, Israël – et la France ! Les puissances régionales suivent désormais leurs propres stratégies indépendantes, parfois en contradiction avec celle de Washington, pour défendre leurs intérêts et s’opposer à l’influence grandissante de leur ennemi régional : l’Iran. Ces tendances centrifuges sont un symptôme flagrant du déclin de l’ancien « gendarme » américain, dans un contexte de crise mondiale du capitalisme.

L’intervention russe

Les impérialistes occidentaux ne doivent pas seulement s’adapter au retour en grâce de l’Iran sur l’échiquier régional. Ils voient désormais leurs marges de manœuvre réduites par l’interventionnisme d’une grande puissance concurrente : la Russie. Depuis le printemps, des rumeurs couraient sur un renforcement du soutien de la Russie au régime syrien. Pour la Russie, la Syrie est un allié important au Moyen-Orient, en même temps qu’un relais stratégique crucial en Méditerranée, via la base navale de Tartus. La chute d’Assad serait un coup dur pour la crédibilité internationale de Moscou. Pour Poutine, l’enjeu est aussi de défier les Etats-Unis, après avoir arrêté la progression de ces derniers à travers la zone d’influence traditionnelle russe en Géorgie, en 2008, et en Ukraine l’an dernier. Les envois d’armes et de « conseillers » en Syrie ont graduellement augmenté jusqu’à la fin septembre. Puis les forces russes en Syrie ont lancé une série de frappes aériennes intensives visant des positions de la rébellion et de l’EI.

Contrairement aux frappes occidentales, dispersées et sans relais au sol, l’offensive aérienne russe est massive (plusieurs dizaines de sorties par jour) et, surtout, coordonnée avec une offensive terrestre des forces syriennes. Depuis le début de la guerre civile, les troupes d’Assad se sont concentrées sur la création et la défense d’une zone continue reliant Damas, Homs et Lattaquié, sur la côte. Ce réduit loyaliste avait déjà été menacé dans la région de Hama par la progression des rebelles dans la plaine d’al-Ghab, au printemps dernier. C’est dans cette zone que se sont concentrées la plupart des frappes russes, pour soutenir une offensive terrestre syrienne, avec l’appui de l’Iran et du Hezbollah. Pour l’instant, cette offensive remporte un succès certain et a permis aux loyalistes de reconquérir plusieurs villes et villages grâce au « parapluie » russe.

Dès le début de l’intervention russe, les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont protesté contre le « manque de coopération » de la Russie. En réponse, la Russie a eu recours à des missiles de croisière tirés depuis la mer Caspienne et frappant des cibles en Syrie après avoir survolé l’Iran et l’Irak. Il s’agissait d’une démonstration de force russe vis-à-vis de l’OTAN, tout comme le furent les incursions « accidentelles » d’appareils russes dans l’espace aérien turc. En réaction, une réunion des ministres de la Défense de l’OTAN a décidé de renforcer les « forces de réaction rapides » de l’OTAN situées sur les « points chauds ». Joignant l’acte à la parole, il a été annoncé qu’un contingent britannique allait partir renforcer ces forces dans… les pays baltes ! En échec complet sur leur stratégie au Moyen-Orient, les impérialistes occidentaux n’ont d’autre option que d’assister passivement à l’intervention russe, tout en cherchant à sauver la face par des protestations verbales et une agitation stérile.

Le volcan saoudien

La situation devient inextricable pour les Etats-Unis, qui ont besoin de l’Iran pour contenir l’EI, mais ne peuvent pas rompre avec leurs alliés régionaux traditionnels. Or, ces derniers considèrent l’intervention russe comme une menace directe. Pour l’Arabie Saoudite en particulier, la crainte d’un encerclement par des forces chiites devient chaque jour plus concrète. Au Yémen, le soulèvement « houthiste », soutenu par l’Iran, a poussé l’Arabie Saoudite à lancer une offensive aérienne brutale. Cette campagne a ravagé le Yémen, dans l’indifférence la plus complète de la presse occidentale. Toutefois, les Saoudiens ne peuvent vaincre les forces houthistes sans troupes au sol. Bien que surarmée et suréquipée, l’armée saoudienne est notoirement incompétente pour tout ce qui dépasse l’écrasement de manifestations pacifiques. Les Saoudiens ont donc enrôlé les armées des Emirats Arabes Unis et du Qatar pour compléter leurs faibles troupes. Ne refusant aucun soutien, Riyad a de plus noué une alliance de facto avec la branche yéménite d’Al-Qaïda, ennemie jurée des houthistes.

Au nord, le rôle de Téhéran en Irak a été implicitement reconnu par Washington, tandis que la présence iranienne en Syrie et au Liban est désormais couverte par le parapluie aérien russe. L’inaction de l’OTAN face à l’intervention russe a provoqué la fureur des Saoudiens, qui vont accroître leurs envois d’armes aux islamistes syriens et cherchent à renforcer leur propre arsenal militaire. Ils bénéficient dans ce cadre du soutien de la France, qui s’est montrée plus agressive (au moins en paroles) que Washington sur la question de l’intervention russe et du régime d’Assad. C’est que la France fait de très bonnes affaires avec les monarchies du Golfe, qui achètent une bonne partie de leur armement à des sociétés françaises et ont massivement investi en France. Mi-octobre, la France et l’Arabie Saoudite ont signé pour près de dix milliards d’euros de contrats divers. Il s’agissait de vente d’armements (et notamment des navires de guerre), de contrats de construction d’infrastructures et de la mise en place d’un fonds d’investissement saoudien en France. La France espère profiter des dissensions entre les pays du Golfe et Washington pour renforcer sa propre présence dans la région.

Reste que le régime saoudien est assis sur un volcan. Sa propre population est de plus en plus mécontente de la corruption et de l’incompétence du gouvernement. L’aventure militaire au Yémen, destinée à renforcer le régime, pourrait finir par le déstabiliser, voire déboucher sur un soulèvement révolutionnaire des masses saoudiennes.

Israël, Turquie : la fuite en avant

Autre allié traditionnel des Etats-Unis dans la région, le gouvernement israélien se sent particulièrement menacé. L’accord avec l’Iran a été combattu jusqu’au dernier moment par Netanyahu, qui y voit une remise en cause de la supériorité militaire israélienne dans la région. Tel-Aviv est la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient et comptait bien le rester. La possibilité que l’Iran dispose de l’arme nucléaire, tout en ayant des positions solides en Syrie, en Irak et au Liban (via le Hezbollah), apparaît aux dirigeants israéliens comme une menace mortelle. C’est ce qui explique la politique de Netanyahu à l’égard de la Syrie. Israël apporte un soutien logistique aux rebelles islamistes. Des membres d’Al-Qaïda en Syrie ont même été soignés dans des hôpitaux militaires israéliens. Il s’agit de fragiliser le régime d’Assad. Mais les dirigeants israéliens ne veulent pas pour autant qu’un émirat islamiste s’installe à ses frontières. Pour Tel-Aviv, la solution idéale serait que la guerre civile syrienne dure le plus longtemps possible !

Netanyahu est confronté à une contestation sociale grandissante. Après une série de grands mouvements sociaux (dont les gigantesques manifestations de 2011), la polarisation de la société israélienne est de plus en plus marquée. La crise du capitalisme fragilise le pouvoir israélien, comme les autres pouvoirs de la région. En semant le chaos autour de lui, Netanyahu cherche à détourner l’attention des travailleurs israéliens des questions sociales.

Comme Israël et l’Arabie Saoudite, la Turquie joue un rôle éminemment contre-révolutionnaire dans la région. Elle soutient directement les forces les plus réactionnaires, dont l’Etat Islamique. C’est une sorte de fuite en avant pour le régime vacillant d’Erdogan, dont la fragilité a été révélée par le mouvement de masse de la population turque, il y a deux ans, et par la croissance du Parti Démocratique des Peuples, le HDP (lire p.14). Erdogan compte sur la guerre contre les Kurdes pour maintenir son pouvoir et, dans le même temps, mène une politique étrangère de plus en plus indépendante de celle des Etats-Unis. La bourgeoisie turque espérait profiter de la division de la Syrie pour accroitre sa domination sur la région, quitte à soutenir l’Etat Islamique et autres fondamentalistes de l’« Armée Syrienne Libre ».

Une solution révolutionnaire

Depuis la chute de l’URSS, l’expansionnisme agressif des Etats-Unis a semé le chaos et la barbarie partout sur son passage, au Moyen-Orient comme en Asie centrale ou en Afrique du Nord. La crise du capitalisme a encore accéléré ce processus en jetant les impérialismes rivaux les uns contre les autres. Certes, les capitalistes réservent le principal de leur effort de « guerre » à celle menée quotidiennement aux travailleurs de leurs pays respectifs. Mais les impérialistes sont aussi décidés à tout faire pour sauvegarder leurs sphères d’influence et empiéter sur celles de leurs rivaux. C’est ce qui explique le rôle nouveau joué par la Russie dans la région. Poutine soutient la dictature sanguinaire de Bachar Al-Assad pour protéger une de ses zones d’influences, menacée par des alliés des Etats-Unis. Contrairement à ce que certains pro-russes « de gauche » défendent, il n’y a donc rien de « progressiste » ou « d’anti-impérialiste » dans la politique étrangère de Moscou. Pour sortir de cet enfer permanent, la seule solution, pour les peuples du Moyen-Orient, ne peut venir que d’un mouvement de masse des travailleurs eux-mêmes.

Les grands mouvements révolutionnaires de 2011 ont reflué, faute d’organisations révolutionnaires. Mais le mouvement n’a pas été écrasé de façon décisive. La situation reste pleine de contradictions et de potentiel révolutionnaire, notamment dans les pays dotés de puissantes classes ouvrières. Après deux insurrections révolutionnaires successives, la classe ouvrière égyptienne reste invaincue. Le gouvernement Al-Sissi est obligé de louvoyer pour renforcer son pouvoir. En Irak, malgré la guerre, les travailleurs ont participé en août à de gigantesques manifestations rassemblant jusqu’à 500 000 personnes dans les rues de Bagdad, contre la corruption et le sectarisme religieux du gouvernement. Les travailleurs d’Iran sont enfin débarrassés des sanctions imposées par les Etats-Unis et, sur fond de reprise économique, vont reprendre le chemin de la lutte. Enfin, la Turquie est extrêmement instable. Une explosion sociale dans l’un ou l’autre de ces pays est inévitable ; elle donnera le signal d’une nouvelle vague révolutionnaire dirigée contre la réaction islamiste et contre les impérialistes. A terme, l’un de ces mouvements mettra à l’ordre du jour la question du pouvoir des travailleurs et d’une transformation socialiste de la société, seule façon d’en finir définitivement avec toutes les barbaries, au Moyen-Orient comme ailleurs.