Les organisations de gauche font face à une censure croissante de la part des principaux réseaux sociaux. Les géants de Silicon Valley ne veulent pas que les idées radicales soient entendues. Nous faisons appel à nos lecteurs pour nous aider à lutter et à diffuser les idées du marxisme.

Ces dernières semaines, de nombreuses pages Facebook d’importantes organisations de gauche ont été fermées. Au Royaume-Uni, par exemple, la page du Socialist Workers Party (SWP) a été mise hors ligne, de même que plusieurs de ses pages locales.

En réponse aux questions du Financial Times, le géant de la technologie affirme que c’était dû à une « erreur d’automatisation ». Mais les représentants de Facebook ne donnent aucune autre explication. Cette excuse superficielle ne tient pas compte du fait que ces suppressions se sont produites presque simultanément, touchant les pages personnelles de militants en plus de celles des organisations elles-mêmes.

Une déclaration de guerre

Faute de véritable explication, on ne peut qu’affirmer qu’il s’agissait en réalité d’un acte de censure. En effet, quelques jours à peine après avoir accusé une « erreur d’automatisation », Mark Zuckerberg fait volte-face quand, lors d’un appel avec des investisseurs, il indique ses ambitions de « dépolitiser définitivement Facebook ».

Facebook s’efforce déjà de réduire la quantité de contenu politique dans les fils d’actualité des utilisateurs. Le PDG a ajouté vouloir fermer un certain nombre de groupes, « même s’ils n’enfreignent pas règles d’utilisation ».

Sentant sans doute le poids de la classe dirigeante derrière lui, Zuckerberg a abandonné tout semblant que la récente série de fermetures était une anomalie. Il s’agit d’une déclaration de guerre ouverte contre ceux qui s’opposent à l’ordre établi.

C’est loin d’être sans précédent. Il y a à peine quelques mois, nous avons constaté l’intensification des purges sur les réseaux sociaux des comptes de gauche[1], qui ont également touché nos camarades vénézuéliens de Lucha de Clases.

Néanmoins, les purges et la censure se sont certainement intensifiées pendant la récente crise politique aux États-Unis et dans le monde. Beaucoup ont célébré la censure de Donald Trump par les monopoles de la technologie, à la suite des événements de Capitol Hill le mois dernier. Mais comme nous l’avons déjà expliqué, cela crée un précédent dangereux qui sera (et est déjà) utilisé contre la gauche.

Il est naïf de croire que les patrons des géants des réseaux sociaux hésiteront à tourner leurs outils de censure contre la gauche. Seule l’action indépendante de la classe ouvrière peut supprimer la menace de l’extrême-droite. S’appuyer sur les géants de la technologie ne pourra que se retourner contre nous; cette récente série de fermetures de comptes en témoigne.

Alors que la crise mondiale du capitalisme s’aggrave – et que la population est de plus en plus poussée vers des idées révolutionnaires – la classe dirigeante ne recule devant rien pour censurer et réprimer ceux qui se battent pour une véritable solution de rechange.

Gardons en tête que les entreprises comme Facebook sont des entreprises multi-milliardaires. Leurs propriétaires milliardaires, tels que Zuckerberg, sont parmi les individus les plus riches du monde. Et ils sont intimement liés au reste de la classe capitaliste, qui investit dans leurs actions.

Tant que nous ne nationaliserons pas les monopoles technologiques sous le contrôle démocratique des travailleurs, la censure de la gauche se poursuivra.

Comment riposter

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Toutefois, en fin de compte, tant que les grandes entreprises de réseaux sociaux ne seront pas nationalisées et placées sous le contrôle démocratique des travailleurs, la menace de la censure pèsera toujours telle une épée de Damoclès sur les organisations de gauche, et en particulier sur les organisations révolutionnaires.

Il est donc crucial que les travailleurs se dotent de leurs propres médias, indépendants des géants des technologies. Les capitalistes ont leurs médias, leurs travailleurs doivent avoir les leurs. C’est ce que nous souhaitons offrir avec La Riposte socialiste. Mais nous avons besoin de votre aide pour y arriver. Pour soutenir la presse révolutionnaire, nous vous encourageons à vous abonner à notre journal.

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Pour reprendre une citation attribuée à Victor Hugo : « Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue ! »