Le premier mai, Québec solidaire a publié un manifeste intitulé « Pour sortir de la crise : dépasser le capitalisme? » Il est important de répondre immédiatement à la question posée par le titre de ce manifeste : OUI! La seule solution à la crise capitaliste est au-delà du capitalisme. Il faut savoir dans quelle direction nous nous dirigeons. Le Socialisme, un système économique qui est planifié démocratiquement et contrôlé par les ouvriers, un système qui résout d’abord les besoins de l’humanité et qui ne vise pas les profits. Cela est la seule solution à la crise.

Le manifeste signale correctement les contradictions inhérentes au capitalisme et souligne que la première source de la crise financière et écologique à laquelle nous faisons face est le capitalisme. Le capitalisme est un mode de production basé sur le profit. C’est la vérité. De plus, on doit ajouter que le capitalisme est un système économique qui place les secteurs plus importants (banques, industries d’énergie, ressources naturelles, agriculture, etc.) et le bien-être collectif entre les mains d’un petit nombre de capitalistes. Cela doit changer. Les propriétaires de l’économie ont démontré qu’ils ne sont pas capables de la diriger pour le bien de l’humanité. Il faut qu’ils soient remplacés par ceux qui sont les vrais dirigeants de la société : nous, les travailleurs.

Québec solidaire pose quelques bonnes questions, mais il échoue à y répondre avec fermeté. Un manifeste doit être une déclaration de principes. Québec Solidaire fait face à la plus grande crise du capitalisme et doit prendre des positions de principe. Il faut que QS commence à poser moins de questions et à donner plus de réponses. Le peuple voit en QS une solution pour sortir de la crise.

Le manifeste demande : « Comment interdire la spéculation et les paradis fiscaux? »

Définitivement pas avec des lois. Le capitaliste peut facilement trouver des lacunes pour circonvenir aux règles, avec les armées d’avocats et de juges dont il dispose (oui, même les juges sont dominés par les capitalistes). La manière la plus efficace pour éviter la spéculation est la nationalisation des banques et des institutions financières, afin d’investir dans l’économie et non dans la spéculation.

« Comment contrôler démocratiquement les institutions financières? »

On ne peut contrôler ce qui ne nous appartient pas. La première étape pour le contrôle démocratique d’une institution financière est sa nationalisation. Un conseil élu démocratiquement doit être établi avec des représentants choisis de la sorte : un tiers élu par les travailleurs des banques, un tiers par les syndicats, qui représentent les intérêts de l’ensemble de la classe ouvrière, et un tiers élu par le gouvernement. Les premières mesures que les banques doivent prendre sont la protection des épargnes et des fonds de retraite du peuple, le refinancement des prêts hypothécaires pour éviter les évictions, et la provision d’un crédit abordable pour ceux qui en ont besoin : les petites entreprises, les travailleurs achetant une maison, et non pour les grands capitalistes.

« Comment réformer la fiscalité pour qu’elle redistribue la richesse équitablement? »

La mesure la plus urgente pour mieux distribuer la richesse est l’abolition de tous les impôts indirects et régressifs, qui écrasent la majorité des travailleurs. La seule solution durable pour une véritable redistribution de la richesse est la propriété des travailleurs sur les grands leviers de l’économie, afin que la richesse du monde, qui est produite par la classe ouvrière, puisse être redistribuée et non détournée par les capitalistes vers leurs comptes bancaires suisses, par exemple. L’immense richesse que nous, les travailleurs, produisons peut être réinvestie dans les communautés pour bâtir plus d’écoles, d’hôpitaux, de transports en commun, de garderies, etc. et fournir tous ces services gratuitement. Quand le gouvernement nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent pour le faire, nous n’avons qu’à regarder les comptes bancaires des patrons.

« Voyez l’Amérique latine! », dit le manifeste. Oui, voyez l’Amérique latine dans sa lutte révolutionnaire pour abolir le capitalisme et pour avancer vers le socialisme. Pour lutter contre le capitalisme, il ne suffit pas de le questionner. Le devoir d’un parti qui tente de représenter le peuple est de fournir une direction ferme.

Donc, dépasser le capitalisme? Absolument. Vers où? Vers le socialisme.