Cet article date du 2 juin.

Au milieu de la nuit du 31 mai, a 64 km de la côte, des commandos israélien sont descendus en rappel de leurs hélicoptère sure la flottille de six navires. Les militants ont dit que les commandos abordé leurs navires en faisant feu. Le gouvernement israélien a décidé d’utiliser la force pour maintenir son blocus de la bande de Gaza, provoquant des vagues de manifestations partout dans le monde. Ces évènements ont montré la véritable nature de la politique impérialiste israélienne au monde entier : Gaza est un ghetto gardé dans des conditions de famine et personne ne peut y intervenir. Ceci aura des effets à travers le monde, même en Israël.

Gaza – Un camp de prisonniers

Afin de comprendre ce qu’il s’est passé sur les navires, il faut comprendre les conditions qui existent à Gaza. Quand le Hamas a été élu avec une majorité en 2007, l’état israélien a maintenu un blocus complet de Gaza. Rien ni personne n’entre ou ne sort sans la permission de l’armée. La disponibilité de la nourriture, du matériel médical et des matériaux de construction est très limitée.

La situation est désespérée, comme un article du Financial Times l’indique bien :

Outrageous as this behaviour was, the true outrage is the illegal blockade of Gaza that it enforced. Since the January 2009 Gaza war, which exposed Israel’s determination to destroy Hamas’s capabilities regardless of the cost to innocent Palestinians, Israel and Egypt have colluded to prevent the enclave’s reconstruction. According to the United Nations, three-quarters of the damage has not been repaired and 60 per cent of homes do not have enough food.

La justification de ce blocus orchestré par l’impérialisme israélien et sanctionné par l’impérialisme américain est qu’il s’agit de la seule façon d’empêcher le Hamas de fabriquer des roquettes. Étrange coincidence : l’un des matériaux pouvant servir à la construction de ces roquettes de fortune, le ciment, est également essentiel à la reconstruction des bâtiments détruits par l’incursion israélienne de 2009. Jusqu’à nouvel ordre, les palestiniens de la bande de Gaza sont donc condamnés à vivre dans leurs villes en ruines.

Le blocus aide le Hamas

Ce blocus ne sert qu’à renforcer le pouvoir du Hamas. Il est recoit une bonne part des opérations de contrebande fort lucratives rendues possibles grâce à des tunnels clandestins allant jusqu’en Égypte. La Banque mondiale estime que 80 pour cent des importations de Gaza proviennent des tunnels. En 2008, les palestiniens ont ouvert une brèche dans la frontière avec l’Égypte, et l’ONU estime que la moitié de la population de 1,5 million de la bande de Gaza est allée chercher de l’essence, de l’huile de cuisine et autres articles de consommation de tous les jours, avant que la frontière ne soit scellée de nouveau par l’armée égyptienne.

Cela montre à quel point la situation est précaire pour la population, et c’était il y a deux ans. Et elle ne s’est pas améliorée depuis. Le gouvernement égyptien a commencé à construire une barrière souterraine en acier pour tenter de bloquer les tunnels. Sans commerce légal, particulièrement avec Israël, l’économie de Gaza s’est effondrée. Le CIA World Factbook estime un taux de chômage de plus de 40% pour 2009. Environ 44% de la population est âgée de 14 ans ou moins. Quel avenir peuvent-il s’attendre? Ce sont ces conditions qui garantissent que beaucoup de jeunes ne trouveront pas d’emploi lorsqu’ils auront l’âge de travailler, faisant d’eux des proies faciles pour les organisations réactionnaires comme le Hamas.

Voilà la situation de Gaza : une population entière est enfermée dans une prison à ciel ouvert.

La flottille d’aide pour Gaza est attaquée

Ce sont ces conditions que l’armée a  »défendu ».

Un groupe d’organisations de solidarité a préparé six navires, espérant briser le blocus. Le Mavi Marmara, navire principal en provenance de Turquie, transportait 10 000 tonnes de maisons préfabriquées, des matériaux de construction, matériel médical, etc. Il a quitté le port de Chypre pour Gaza avec à son bord plus de 700 passagers en guise de protestation contre le blocus.

Le Premier Ministre Israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l’armée a agit en légitime défense. Toutefois, l’abordage a eu lieu en eaux internationales. Lorsque les soldats israéliens sont montés à bord du Mavi Marmara, ils se sont fait attaquer à coup de bâtons. L’armée israélienne a déclaré que les premiers soldats n’étaient armés qu’avec des fusils de  »paintball » et que les armes régulières n’ont été déployées qu’après que ses troupes aient été la cible de coups de feu provenant du navire.

Pourtant, les rapports de l’armée israélienne, soutiennent qu’aucun fusil n’a été trouvé à bord des navires mis à part ceux de ses propres soldats. En d’autres termes, soit les militants ont saisi leurs armes, et dans ce cas, les soldats israéliens étaient armés depuis le début, ou alors c’est tout simplement faux. De plus, l’armée israélienne a diffusé des vidéos montrant les activistes utilisant des chaises et des bâtons en guise d’armes improvisées, mais on ne les voit tirer aucun coup de feu.

Un autre article du Financial Times souligne que l’armée israélienne a agi rapidement pour isoler les militants une fois arrivés sur la terre ferme. Des guardes ont bloqué l’accès aux hôpitaux avec pour instruction de ne pas laisser les militants parler aux médias. Le but de cette manoeuvre était manifestement de tenter d’empêcher les journalistes de remettre en question la versioon des faits par le gouvernement israélien. Quand ils ont finalement été contactés, voici ce que certains d’entre eux ont dit:

However, the few accounts to have emerged from the other side paint a different picture. Greta Berlin, a representative of the Free Gaza Movement, said that she and her fellow activists were watching the live stream from the Mavi Marmara when the assault took place. “We saw them come off the helicopter, we saw them turn around, look at each other and then shoot. We were speechless watching this,” she said.

Hanin Zoabi, an Arab-Israeli member of the Israeli parliament, was aboard the Mavi Marmara. He said: “It was clear from the size of the force that boarded the ship that the purpose was not only to stop this [voyage] but to cause the largest possible number of fatalities in order to stop such initiatives in the future.” (Furious debate over moment of attack, FT, June 1, 2010)

Quoi qu’il en soit, l’impérialisme israélien a envoyé des commandos à bord des navires au milieu de la nuit afin d’éviter que son blocus soit brisé. Au moins neuf personnes sont mortes. Des dizaines ont été blessés et environ 600 activistes ont été emprisonnés dans des prisons à travers Israël. Une liste complète des noms de ceux qui sont morts ou blessés n’a pas encore été publiée, bien que certaines informations sont devenues publiques.

L’impérialisme israélien devient une nuisance pour ses alliés

Cet incident a été la goûte qui fait déborder le vase pour les alliés du capitalisme israélien, qui ont tous été forcés l’un après l’autre d’émettre des condamnations formelles.

Les intérêts des différentes classes capitalistes coincident avec les intérêts de leurs homologues israéliens mais ne sont pas non plus identiques. La Turquie, précédemment un proche allié régional d’Israël, a rappelé son abassadeur à Tel Aviv. Trois navires sur six étaient turcs, tout comme le plus grand contingent de passagers et une part importante des victimes. Les manifestations à Ankara ont été gigantesques.

La classe dirigeante égyptienne, proche alliée d’Israël et accusée d’être l’autre côté de l’étau qui enserre la bande de Gaza a été forcée d’accepter l’ouverture temporaire de sa frontière avec Gaza. Lorsque la frontière à été enfoncée en 2008, l’armée égyptienne reçut l’ordre de faire feu sur la foule afin de la repousser et de fermer la brèche. La complicité du gouvernement égyptien à l’oppression du peuple palestinien a ajouté à la haine de la classe ouvrière envers Mubarak et son régime. Ce dernier a décidé qu’il était trop risqué de poursuivre cette politique, du moins pour le moment. Il a donc décidé d’ouvrir la frontière au passage de Rafah, quoi qu’on ne sache pas pour combien de temps.

L’UE a émit une condamnation formelle de l’aggression, mais l’effet le plus important se fera ressentir à Washington.

Les États-Unis tentaient de faire imposer de nouvelles sanctions contre l’Iran, mais cet incident rend la situation beaucoup plus complexe. Cela s’ajoute à une longue liste des évènements embarassants pour Obama. Comme nous l’avons précédemment mentionné, la guerre de Gaza en 2009 a été entreprise sans consultation avec Washington et ce à un très mauvais moment pour l’agenda politique du président. L’impérialisme américain perdait la guerre en Iraq et tentait d’arriver à une entente avec les classes dirigeantes syriennes et iraniennes. Sans leur collaboration, le retrait des forces américaines en Iraq serait désastreux.

Une telle entente avec l’impérialisme américain pour ces élites locales nécéssiterait un gain tangible, pouvant justifier ce virage à 180 degrés. D’où l’importance pour Washington d’avoir au moins l’apparence d’une solution sur la question de la Palestine. La guerre était un message d’Israël à Obama :  »Nous n’accepterons aucune entente qui ne nous inclut pas ».

Les appels répétés d’Obama à l’arrêt de la colonisation illégale des territoires occupés se sont soldés par une humiliation similaire. Le vice-président Biden a dû mettre fin à sa visite officielle en Israël pour rentrer à Washington lorsque ses hôtes annoncèrent soudainement une intensification de la colonisation. Cela ne pouvait être un accident; il s’agissait d’une insulte calculée, d’une réplique à la critique des colonies.

Certains représentants de la classe dirigeante israélienne commencent à voir la réalité telle qu’elle est :

« Israel is gradually turning from an asset to the United States to a burden », disait Dagan devant le comité des affaires étrangères et de la défense du Knesset (selon Haaretz).

Des larmes de crocodile pour la loi internationale

La salve de condamnations des gouvernements occidentaux n’est qu’une crasse hypocrisie. Aucun d’entre eux n’a fait quoi que ce soit pour mettre fin au blocus; conséquemment, leur protestation contre cette violation de la  »loi internationale » ne veut rien dire. Cette loi n’est en rien différente de la loi bourgeoise : c’est la loi de la classe dirigeante.

De nombreux activistes honnêtes dénoncent l’illégalité d’un abordage en eaux internationales, l’illégalité d’un usage disproportionné de la force ou l’illégalité de cette punition collective infligée aux palestiniens par le blocus. Rien de cela n’est faux, mais ces dénonciations passent à côté du point le plus important : ces lois n’ont aucune signification pour les puissants de ce monde. Les puissances impérialistes s’y soumettent seulement lorsqu’il est dans leur intérêt de le faire. Autrement, elles demandent des enquêtes impuissantes et pleurent des larmes de crocodile.

L’élite bourgeoise des Nations Unies ne fera rien d’autre qu’écrire une nouvelle résolution non-contraignante. Ban-Ki Moon continuera  »d’exiger », Obama de  »regretter » et Netanyahu d’ignorer. La solution se trouve dans notre propre classe, pas avec ces pantins de la classe dirigeante.

Obama, sensé représenter le changement, n’a même pas condamné l’attaque formellement, préférant se limiter à demander une  »enquête impartiale ».

Contrastant avec les commentaires hypocrites des bourgeois, la réaction des masses ouvrières dans le monde entier a été une bouffée d’air frais.

Pour un boycott syndical d’Israël

Ceux qui ont organisé la flotille ont démontré un grand courage. Ils savaient ce qu’ils risquaient et certains d’entre eux ont payé le prix ultime pour leurs convictions. Nous partageons leur indignation à l’égard des grossières injustices commises à tous les jours contre les hommes, femmes et enfants de la bande de Gaza par les aggressions israéliennes. Cependant, nous tenous à souligner que l’aide humanitaire, aussi bonne soit-elle, ne peut résoudre un problème politique.

Nous sommes convaincus qu’il serait plus efficace de créer un mouvement mondial contre l’occupation israélienne. Un tel mouvement, pour réussir, doit être basé sur les organisations traditionelles de la classe ouvrière. Au lieu des campagnes qui ont déjà échouées, comme le boycott des oranges israéliennes, il serait beaucoup mieux de rallier les syndicats ouvriers du monde entier à un boycott massif et illimité d’Israël jusqu’à ce que le blocus criminel de Gaza soit levé.

Un tel boycott ouvrier devrait être accompagné par une campagne internationale de congrès et de conférences pour expliquer au monde entier ce qui se passe en Palestine et y sensibiliser l’opinion publique. Cette campagne aurait un effet bien plus important à l’intérieur d’Israël qu’un million de résolutions du Conseil de Sécurité ou un millier de discours hypocrites d’Hillary Clinton.

La seule solution : l’action massive de la classe ouvrière

Des manifestants ont répondu à l’appel partout dans le monde. Il y a eu de grandes manifestions au Caire, à Montréal, à Madrid, à Athènes, à Rome, à Paris, à Londres, à Dublin et à Sydney (pour n’en nommer que quelques-unes).

La plus importante de toutes fut la manifestation de Tel Aviv, rassemblant plus de 3000 personnes. Les arabes israéliens ont lancé un appel à la grève général en guise de protestation contre l’abordage de la flotille ainsi que le blocus. Selon certaines sources, la grève a eu un taux de participation de près de 100%. Les commerces étaient fermés et les rues de Dir al-Hana, Arabeh, Sakhnin, Kafr Kana et Nazareth étaient silencieuses. Ce n’est que le commencement.

Deux autres navires, ralentis par des problèmes techniques, sont attendus à Gaza vendredi. D’autres bateaux doivent également arriver dans les semaines qui suivront. Si le régime israélien souhaite sérieusement maintenir le blocus, il devra également les aborder, possiblement au prix de victimes supplémentaires, ce qui mènera à une intensification des manifestations à l’échelle mondiale.

Le plus grand danger pour la classe dirigeante israélienne se trouve chez elle. Il s’agit du risque d’un nouveau soulèvement du million d’arabes israéliens, composant près de 20% de la population du pays. Plus dangereux encore est la réaction du nombre croissant de juifs israéliens qui rejettent les politiques de leur gouvernement. Plusieurs d’entre eux ont participé aux manifestations de Tel Aviv. Une grève générale des arabes israéliens pourrait créer de sérieux problèmes internes pour la classe dirigeante, qui ferait alors tout en son pouvoir pour éviter que la grogne se propage à la classe ouvrière juive.

En fin de compte, ce sont les ouvriers juifs qui sacrifient leurs fils et leurs filles au Liban, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et maintenant en mer. La question dangereuse se pose simplement : pourquoi? Pour empêcher un groupe de militants d’amener du matériel médical à la bande de Gaza?

Cet événement va laisser sa marque sur la région et sur la population israélienne. Déjà le zionisme perd son emprise sur les jeunes, sur le futur. À Tel Aviv, le Parti Communiste Israélien a reçu un niveau de soutien qui a dû choquer la classe dirigeante lors des dernières élections municipales. Son programme politique comporte le droit de retour aux palestiniens expulsés en 1948 et unit à la fois juifs et arabes israéliens. Un interview avec le député du Knesset Dov Khenin explique clairement qu’il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg :

The interesting phenomenon was that we succeeded with the ‘City for All’ movement to achieve nearly 35% of the vote for the mayorship in Tel Aviv. 35% of the votes, well of course not enough to win the mayorship, but it was a very big success for a local movement which ran for the elections without money at all, with the support only of the enthusiasm of volunteers; we had approximately 2,500 volunteers working for us all around the city, which in Israeli terms is a very very big number. And the most interesting phenomenon was that we got the votes of about 75% of young people below 35. (Ending the vicious circle of hate and blood: an interview with Israeli Knesset member Dov Khenin, our emphasis)

Les activistes pour la solidarité palestinienne ne devraient perdre de vue cette réalité. Le zionisme perd de la popularité au sein des futurs travailleurs israéliens. Il s’agit d’un constat particulièrement significatif : l’impérialisme israélien est sur son lit de mort et la tâche la plus urgente est de bâtir un mouvement de masse pour l’achever.

Le Parti Communiste israélien doit appuyer l’appel à une grève générale contre le blocus et encourager les travailleurs juifs à y participer. Le moment est venu pour les populations de Gaza, d’Israel ainsi que pour les travailleurs du monde entier de passer à l’acte.

C’est le moment pour la classe ouvrière israélienne d’abandonner sa classe dirigeante de façon définitive. Cette bourgeoisie expose les travailleurs juifs à la mort en leur demandant de risquer leurs vies pour la patrie dans des guerres criminelles. Mais de quelle patrie s’agit-il? Le ministre des finances Yuval Steinitz nous offre une réponse à cette question :

« The fact that the Israeli economy is controlled by 30 families does not constitute corruption. But it does cause economic problems and damages competition, » Finance Minister Yuval Steinitz said this weekend during an interview with the Channel 2 television program « Friday Studio. »

« We must find ways to reduce centralization without harming the economy, » Steinitz said. He noted that he objects to the high salaries among Israeli executives, but also any attempts to rein in oversized wages through legislation.

« Throughout the world, including the United States and Europe, there is great opposition to unduly high salaries, but throughout the world there is also opposition to passing laws against this practice, » Steinitz said. « Even President Barack Obama backed down from plans to impose legislation in the United States against high pay for executives. »

In Israel, the finance minister continued, there are people whose salaries are so scandalous and unjustified they are essentially robbing their companies’ shareholders – « but in business the rule is ‘don’t be right, be smart.' » Steinitz did not provide any details of his, or his ministry’s, plan to fight these exaggerated salaries or whether such a plan even exists. (Finance Minister: Israel’s economy being controlled by 30 families is a problem, Haaretz, May 5, 2010

Voilà la véritable nature du gouvernement et de la classe dirigeante que les travailleurs israéliens sont appelés à soutenir au nom d’une entente qui transcende supposément les divisions classes : le zionisme.

Une patrie où trente familles contrôlent l’économie toute entière, où 23,6% de la population vit sous le seuil de la pauvreté (à moins de 7,30 $ par jour). Le zionisme ne met pas de pain sur la table pour les familles de travailleurs. Ce n’est qu’un mirage, un mythe national qui postule l’existence d’intérêts communs entre la classe ouvrière juive et sa bourgeoisie la forme d’un ennemi commun dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Quels intérêts commune peuvent exister entre les trente trente plus riches familles capitalistes du pays, qui tiennent en otage la vie et l’avenir de millions d’israéliens et de palestiniens et la classe ouvrière israélienne qui sera forcée de payer de sa poche les conséquences de la crise économique?

Déjà en 2009, les gens d’affaires israéliens ont commencé à abandonner leurs ouvriers et à s’enfuir, les laissant derrière avec des mois de salaire non payé et des commerces aux étagères vides :

The two-day spree shocked and puzzled Israelis, who assume that the rule of law prevails in their society. Yet this and other recent cases of looting have coincided with news that the economy, flattened late last year after half a decade of enviable growth, had slid into recession.

The outbreaks are isolated and few, but labor activists and social commentators warn that many Israelis are becoming desperate.

« What we’re seeing are small stories about collapsing businesses and layoffs that threaten their livelihoods, » said Dafna Cohen, a spokeswoman for the Histadrut, Israel’s trade union federation. « These small stories are the beginning of a big fire. » (In Israel, recession pressures boil over into looting, LA Times, March 19, 2009)

La lutte des classes n’a pas été conclue par le zionisme; elle est simplement dissimulée sous la rhétorique haineuse du nationalisme. Mais il y a de plus en plus de signes qu’elle est en train de refaire surface. Au point où nous en sommes, une seule goûte de plus pourrais faire déborder le vase. La décision de cesser le commerce avec la Turquie – où plusieurs compagnies israéliennes font affaire, par exemple, pourrais faire surgir la lutte des classes dans toute son ampleur. Il s’en suivrait indubitablement un véritable brasier de tensions sociales.

Entretemps, l’impérialisme israélien continue de faire des gaffes, exténuant petit à petit la réserve de capital politique qu’il a amassé au cours des 62 dernières années. Ça ne peut continuer bien pour toujours.

Qu’est-ce qui doit être fait?

Après plusieurs décennies de lutte pour la libération nationale de la Palestine, on n’a pas avancé d’un iota vers ce but. Il est peut-être difficile de considérer les choses aussi froidement, mais c’est la vérité. Il est essentiel que les éléments les plus militants de la jeunesse palestinienne pensent sérieusement à ce qui doit être fait. Aucune des tactiques du passé n’a su amener de véritable succès.

Tout comme les négotiations sans fin entre les leaders des deux camps opposés ou l’avalanche de résolutions inutiles de l’ONU, n’ont pas non plus produit de résultats tangibles. Les tirs de roquettes contre Israël, les attentats suicides et la mort de nombreux martyrs ont également démontré leur futilité. Pire encore, ces violences ont été contre-productives. Elles ont servi de prétexte et de justification aux aggressions israéliennes et ont rallié la population juive derrière le régime sioniste.

L’opinion publique à travers le monde a été choquée par ce dernier acte de barbarie des forces armées israéliennes. Cela a ravivé la sympathie instinctive des travailleurs du monde entier pour les peuples opprimés et on doit s’en servir comme point de départ pour un nouveau mouvement international. Les marxistes doivent participer activement à l’organisation de la lutte contre l’occupation. Mais si la frustration compréhensible des palestiniens mène à un durcissement des tendances terroristes, elle risquera de nuire à tout ce qui a été accompli.

Il ne peut y avoir de victoire pour le peuple palestinien sans que les réactionnaires sionistes ne soient isolés de la classe ouvrière israélienne. Une portion substantielle des travailleurs israéliens sont fatigués de la guerre et des aggressions, de cette lutte sans fin qui a détruit tant de vies sans jamais amener une solution. Ils savent qu’il s’agit d’un cercle vicieux de violence sans fin.

Il doit y avoir une portion grandissante de palestiniens qui sont déçus du rôle joué à la fois par le Fatah et par le Hamas mais qui ne voient pas d’alternative. Dans la base constituante du OLP et du FPLP, il doit y avoir des militants qui cherchent une alternative socialiste et révolutionnaire au leadership actuel.

La seule voie qui peut mener à la fin des problèmes pour la classe ouvrière israélienne passe par le renversement révolutionnaire de l’ordre établi, l’expropriation des trente familles qui contrôlent actuellement le pays et la réorganisation de l’économie par une planification démocratique contrôlée par la classe ouvrière dans son ensemble. Cette élite détiens également les entreprises où les arabes israéliens travaillent : voilà le véritable ennemi commun.

N’oublions pas non plus que les murs, bombes, colonies et armes sont tous issus des énormes corporations que possèdent ces riches capitalistes.

Les masses ouvrières, qu’elles soient arabes ou juives et palestiniennes ou israéliennes ne peuvent gagner de véritable amélioration de leur condition sans un mouvement unificateur visant au renversement du capitalisme.

La faille qui menace chaque société capitaliste est présente en Israël, et le réveil des jeunes ouvriers israéliens pourrait donner son coup de grâce à l’impérialisme israélien. Un mouvement de masse contre le capitalisme sioniste, rassemblant arabes et juifs sous une même bannière, serait une puissante force politique. Après avoir conquis le pouvoir, la classe ouvrière serait la seule force réellement capable d’abolir les conditions inhumaines auxquelles sont soumis les palestiniens en leur offrant une fédération socialiste des deux peuples.

Un mouvement révolutionnaire en Israël aurait également des répercussions dans toute la région, où aucun régime n’est véritablement stable et où tous collaborent avec l’impérialisme Israélien à l’oppression des palestiniens sous une apparence d’indignation.

Une fédération socialiste du Moyen-Orient ouvrirait la porte à un véritable âge d’or pour les peuples de la région, les libérant des chaînes sanglantes du sionisme, de l’islamisme et de l’impérialisme. Une révolution culturelle et sociale s’en suivrait, attirant l’attention du monde entier sur la région non pas pour le sang qui y coule aujourd’hui mais pour les formidables succès d’une telle fédération, pour le symbole d’espoir qu’elle deviendrait.

C’est la seule solution.