À huit mois des élections québécoises, le parti de droite populiste, la Coalition Avenir Québec de François Legault, est maintenant en première place des sondages sur une base régulière. Le système bipartite dominé par le Parti québécois et le Parti libéral du Québec depuis près de 50 ans menace de s’effondrer. Beaucoup de gens sont inquiets à l’idée que la CAQ puisse former le prochain gouvernement, et avec raison. La CAQ représente les éléments capitalistes les plus pressés de retirer à la classe ouvrière les gains obtenus lors de ses nombreuses luttes combatives, et les plus téméraires dans leurs attaques contre le mouvement ouvrier. Mais comment pouvons-nous stopper la CAQ?

Le nationalisme en crise

Depuis l’échec du référendum de 1995, le mouvement nationaliste québécois vit une crise existentielle. Alors que le PQ ralliait auparavant la gauche et la droite du mouvement sous sa bannière, des scissions à gauche et à droite ont eu lieu récemment au sein du parti. Plus encore, celui-ci a perdu plusieurs gros noms au cours des dernières semaines : Alexandre Cloutier, Agnès Maltais, Nicole Léger, François Gendron et Claude Cousineau ont tous annoncé qu’ils ne se présenteraient pas aux prochaines élections.

Ce processus s’explique par le fait que la pression du capitalisme a fini par déchirer le PQ. Au gouvernement, le parti a violemment attaqué la classe ouvrière dans les années 80 et 90, et son court passage au pouvoir en 2012-2014 a montré qu’il ne distinguait presque en rien des libéraux. La direction traditionnelle du mouvement nationaliste a complètement abandonné toute prétention de vouloir défendre les intérêts des travailleurs, et a plutôt adopté un « nationalisme identitaire » qui ne s’occupe que de défendre l’identité québécoise. La CAQ est la représentation la plus claire de cette tendance. Le parti est maintenant reconnu pour son usage de « dog whistle politics » contre les musulmans et les réfugiés, en prétendant défendre la « majorité francophone » au Québec. D’autres forces du mouvement nationaliste ont fait scission à gauche, et ont tenté de mettre l’accent sur la « question sociale ». C’est Québec solidaire qui représente le plus clairement cette tendance. La crise au PQ est donc le reflet d’une crise du nationalisme au Québec.

Au cours de cette période, l’appui à un référendum sur l’indépendance a chuté, particulièrement chez les jeunes. Toutes les mobilisations de masse depuis le référendum de 1995 ont porté sur des questions de classe, ce qui montre que les travailleurs et la jeunesse du Québec s’intéressent davantage aux questions qui touchent leurs conditions de vie et de travail, et se détournent du débat éternel entre fédéralistes et souverainistes. L’ancien péquiste François Legault l’a bien compris, et en a profité pour fonder la CAQ en 2011. Dans une récente entrevue, il affirmait que la CAQ ne tiendrait jamais de référendum sur la souveraineté. La CAQ se décrit maintenant comme un parti « nationaliste » cherchant plus de pouvoir pour le Québec à l’intérieur du Canada, ce qui rappelle la position de l’Union nationale de Maurice Duplessis. Legault faisait lui-même la comparaison avec cet ancien parti conservateur nationaliste en 2014, lorsqu’il affirmait : « Il y a des ressemblances [avec l’Union nationale], mais on ne va pas retourner dans la grande noirceur. »

Cette nouvelle dynamique au sein du mouvement nationaliste a aussi eu des répercussions sur les libéraux, qui ont eu du succès en se présentant comme le seul choix permettant d’empêcher le PQ de diviser le pays. Avec la baisse d’intérêt envers le débat fédéraliste-souverainiste, le PQ de Jean-François Lisée a promis de ne pas tenir de référendum avant 2022. Maintenant que la question du référendum est écartée, du moins temporairement, le PLQ ne peut plus jouer la carte de la peur du référendum si le PQ était élu. C’est la CAQ qui en profite encore une fois, elle qui soutire ainsi des votes qui iraient normalement au PLQ.

Un rejet grandissant de l’establishment

Mais la montée de la CAQ n’est pas seulement due à la crise au PQ et au sein du mouvement nationaliste en général. Les libéraux de Philippe Couillard connaissent leurs propres difficultés. Malgré qu’ils se sont mis en mode préélectoral en distribuant des cadeaux à la population sous forme de baisses d’impôts et de taxes, il se peut que ce soit trop peu, trop tard. Les années d’austérité drastique imposées par le PLQ ont laissé des traces. Nous le voyons notamment avec la colère qui gronde chez les infirmières et à l’égard de l’état du système de santé en général. Également, les libéraux ont un taux de satisfaction de 25 % actuellement, soit un taux aussi bas qu’au plus fort de la période d’austérité. De plus, 66 % des Québécois sont plutôt ou très insatisfaits du gouvernement Couillard.

Il n’y a pas si longtemps, le Parti québécois et le Parti libéral du Québec amassaient à eux deux plus de 80 % des voix, et parfois plus de 90 %, d’élection en élection. Maintenant, le total des intentions de vote pour les deux partis est généralement autour de 50 %. Pour la première fois depuis 1970, le parti au pouvoir pourrait être un autre parti que le PLQ et le PQ. Le système bipartite qui a dominé au Québec depuis plus de 40 ans est maintenant chose du passé.

Ces chiffres sont le reflet du fait que la classe ouvrière et les jeunes du Québec en ont assez du statu quo. Tant le PLQ que le PQ sont de plus en plus discrédités aux yeux d’un nombre grandissant de personnes. Au cours des 40 dernières années, ces deux partis ont imposé des mesures d’austérité sévères, et ont adopté des lois spéciales lorsque les travailleurs entraient en grève pour lutter contre ces mesures.

Le programme de la CAQ : un assaut sur la classe ouvrière

De manière intéressante, selon le récent sondage du Devoir, la CAQ est perçue comme le parti le plus à même d’améliorer l’accès aux centres de la petite enfance (CPE), d’améliorer le système d’éducation, et de combattre la corruption. La CAQ est même en deuxième place, derrière QS, pour le parti le plus capable d’ « assurer un meilleur partage de la richesse entre les riches et les pauvres »! Legault, un politicien astucieux et habile, s’en tient à des dénonciations populistes et tourne en ridicule les libéraux et le PQ. Il a fait bien attention de ne rien dire qui mettrait en lumière son plan réel, afin de ne pas s’attirer les foudres du puissant mouvement ouvrier québécois. Il ressort clairement de tout cela que la CAQ n’est pas populaire en raison de son programme, mais malgré lui. Elle est généralement vue comme une rupture avec l’establishment politique corrompu, et c’est pour cette raison qu’elle enregistre des gains.

Cependant, nous devons être clairs sur une chose : derrière toute la démagogie populiste et anti-establishment de François Legault se tient un parti qui souhaite attaquer brutalement les travailleurs, et détruire tout ce qui rend l’existence quelque peu tolérable au Québec. Le réveil sera brutal pour les travailleurs si la CAQ l’emporte.

Empruntant une tactique de Donald Trump, Legault se plaît à dire qu’il est avant tout un homme d’affaires, et non un politicien. Ce sont sans doute ses réflexions d’homme d’affaires qui l’avaient amené à proposer d’abolir 4000 postes chez Hydro-Québec lors de la campagne électorale de 2012. C’est également sans surprise que le parti était le plus farouche défenseur de lois spéciales de retour au travail dans les grèves de la construction de 2013 et de 2017, notamment. Il affirmait d’ailleurs lors de cette dernière grève : « D’accord, les syndicats ont le droit de grève, mais c’est un droit de grève qui est, disons, théorique parce que ça finit à répétition avec des projets de loi spéciaux. »

Lors de la campagne électorale de 2014, Legault avait promis qu’une fois au pouvoir, il allait « moderniser les syndicats ». Un gouvernement caquiste aurait alors interdit aux syndicats d’utiliser leurs cotisations à d’autres fins que pour « les relations de travail et la défense des travailleurs », et les aurait empêchés d’utiliser de l’argent des cotisations pour des « causes politiques ». Il les aurait aussi obligés à divulguer leurs états financiers, et aurait interdit les votes d’accréditation à main levée. Évidemment, Legault n’interdira jamais aux patrons d’intervenir dans la politique, pas plus qu’il ne les obligera à ouvrir leurs livres de comptes ou qu’il n’interdira les votes à main levée lors des assemblées d’actionnaires!

Tirant profit de la colère envers le gouvernement, Legault a gagné des appuis en proposant de s’attaquer à la bureaucratie de l’État. Sous prétexte de réaliser des économies, il a proposé d’abolir les commissions scolaires, affirmant que cela permettrait de sauver des millions de dollars qui pourraient être dépensés directement dans les services aux étudiants. Il s’agit d’une proposition similaire à ce que Gaétan Barrette a fait avec le système de santé. Les mesures de Barrette n’ont fait qu’accélérer le rythme de la privatisation en santé et ont placé les conseils d’administration des établissements de santé sous le contrôle direct du ministre, ce qui facilite l’adoption à toute vapeur de coupes. En ce qui concerne l’éducation postsecondaire, la solution de Legault est de créer un système à deux vitesses, soit un où les enfants de riches peuvent payer pour de meilleurs services, et un pour tous les autres. En pratique, une telle proposition signifie la lente privatisation du système d’éducation postsecondaire.

Quant aux garderies, la nouvelle députée de la CAQ élue en octobre dernier dans la circonscription de Louis-Hébert, Geneviève Guibault, disait récemment qu’il faudrait « encourager » le modèle des garderies privées non subventionnées. Cela se ferait nécessairement au détriment du modèle des garderies à 7 dollars par jour, une conquête historique des travailleurs au Québec qui fait que les frais de garderie sont les plus bas de tout le pays. Une telle tentative de soumettre les garderies au marché mènerait à une augmentation massive des coûts, comme nous l’avons vu dans d’autres provinces. Legault se plaît à dire que nous devons faire en sorte que le Québec soit aussi riche que l’Ontario. Ce qu’il veut dire, c’est que nous devons rendre le capitalisme québécois aussi profitable que le capitalisme ontarien. Cela se ferait nécessairement au détriment des travailleurs, des parents et des enfants. Le système de garderies de l’Ontario en est un bon exemple, là où il en coûte en moyenne 1700 dollars par mois pour faire garder un enfant! C’est plus de dix fois ce que les parents payent au Québec. Les coupes et la lente privatisation ont commencé sous les libéraux, et ont mené à une détérioration des garderies.

Legault pensait certainement comme un homme d’affaires lorsqu’il a affirmé, lors de la grève étudiante de 2012, que les jeunes Québécois pensent trop à la « belle vie » et devraient s’inspirer des travailleurs asiatiques! Ironiquement, une étude ayant suivi de peu sa déclaration montrait que les étudiants québécois travaillent plus que leurs homologues du Canada anglais. Le modèle à suivre pour Legault, ce serait les pays d’Asie où les travailleurs souffrent d’une exploitation digne des débuts du capitalisme en Grande-Bretagne il y a 200 ans. Dans ce contexte, ce n’est pas surprenant de voir Simon Jolin-Barrette, député de la CAQ, écrire dans son récent livre que le Québec ne valorise pas assez les semaines de 60 heures de travail!

C’est donc sans surprise que la CAQ courtise des personnalités de la finance et des grandes entreprises; le parti a notamment demandé à Michael Fortier, vice-président de RBC Capital Markets, ainsi qu’à Éric Girard, vice-président de la Banque Nationale, de se joindre au parti. De plus, il a fait des avances à Robert Dutton, ex-patron de Rona, et à Daniel Fournier, président d’Ivanhoé Cambridge et proche du Parti conservateur canadien.  

Le parti a finalement convaincu Youri Chassin, économiste et ancien directeur de recherche de l’Institut économique de Montréal, un think tank de droite, de se présenter sous sa bannière. Chassin a également été un analyste pour le Conseil du patronat du Québec. Il s’était prononcé en faveur d’aller en direction de la privatisation de la SAQ et en faveur de la privatisation partielle d’Hydro-Québec. Il affirmait également en décembre 2016 que le salaire minimum à 15 $ « n’est rien d’autre qu’une solution à la recherche d’un problème qui n’existe pas vraiment. » Vraiment, nous sommes loin d’un parti qui veut réduire l’écart entre riches et pauvres.

Le nationalisme : diviser et distraire

Mais la CAQ masque son programme anti-ouvrier avec un discours populiste de droite et nationaliste identitaire. Le parti utilise de manière hypocrite la lutte historique des Québécois contre la domination de l’Église catholique dans les années 60 afin de s’attaquer aux minorités religieuses de la province. Nous l’avons clairement vu avec le « débat » sur les symboles religieux et l’immigration, ce qui a renforcé le climat islamophobe au Québec. La CAQ a critiqué le projet de loi 62 des libéraux car il n’allait pas assez loin, et souhaite faire diminuer l’immigration au Québec de 50 000 à 40 000 personnes annuellement. Le parti s’est également attaqué aux pauvres demandeurs d’asile haïtiens, affirmant que « le Québec ne doit pas devenir une passoire ».

Il veut également faire passer un test sur les « valeurs culturelles » aux immigrants après quelques années passées au Québec. Legault a affirmé que « nous devons au moins envoyer le signal que nous accepterons les gens qui partagent nos valeurs ». Cette proposition raciste avait été présentée par Legault lors de la « controverse » autour du burkini à l’été 2016.

Ainsi, malgré que Legault, comme Donald Trump, cultive une image anti-establishment, il ne s’agit que d’un opportunisme calculé. Une victoire de la CAQ mènerait à une intensification des attaques contre la classe ouvrière et les minorités. Au pouvoir, la CAQ serait tout autant au service de l’establishment capitaliste réactionnaire que l’ont été les gouvernements du PQ et du PLQ.

Un virage à droite?

La montée de la CAQ pourrait donner à croire qu’on assiste à un virage à droite dans la société québécoise dans son ensemble. Mais les travailleurs québécois ne sont pas pour l’affaiblissement de la capacité d’action des syndicats, pour une université à deux vitesses ou pour la privatisation des services publics. D’ailleurs, 66 % des répondants au dernier sondage du Devoir seraient favorables à un réinvestissement dans les services sociaux plutôt qu’à une baisse d’impôts. Ce serait donc une simplification excessive de dire que la montée de la CAQ est due à la montée de l’islamophobie et du racisme. Nombreux sont ceux qui voient surtout dans un vote pour la CAQ un coup de pied au visage des deux grands partis qui s’échangent le pouvoir depuis des décennies et qui appliquent des programmes semblables sans que rien ne change pour les travailleurs. Ce sont des gens qui pourraient être gagnés à un programme promettant de mettre fin pour de bon à l’austérité et aux attaques sur la classe ouvrière.

Selon un sondage datant de novembre dernier, 69 % des Québécois affirment que « le Québec va mal et qu’il faut faire des changements importants ». Aussi, un énorme 78 % des Québécois affirme que « les choses sont pareilles ou pires qu’il y a 10 ans ». Il serait beaucoup trop simpliste de dire que la montée de la CAQ s’explique par un virage à droite dans la société. Celle-ci est plutôt le résultat du nombre grandissant de personnes en colère contre les partis de l’establishment et qui cherchent une solution.

Seule la classe ouvrière peut vaincre la CAQ!

L’élection de 2018 promet d’être l’occasion d’un grand choc politique au Québec. Si la CAQ l’emporte, elle partira en guerre contre le mouvement ouvrier et elle s’attaquera aux syndicats et à l’État-providence. En faisant cela, elle ne fera que ce que la bourgeoisie québécoise tente de faire depuis longtemps. La CAQ est simplement l’expression la plus claire du programme du manifeste Pour un Québec lucide de 2005.

Mais il n’y a pas de quoi être surpris. Les turbulences politiques et sociales dans la province au cours de la dernière période sont dues au lent déclin de l’économie québécoise, qui s’est accéléré depuis la crise de 2008. Le « modèle québécois », avec ses programmes sociaux considérables, ses syndicats influents et une certaine protection accordée aux travailleurs, n’est pas compatible avec le capitalisme en déclin. Le programme de la CAQ est simplement la continuation et l’intensification du programme de la bourgeoisie québécoise.

La classe ouvrière québécoise possède une riche tradition de lutte. C’est elle qui a été le moteur principal derrière les réformes sociales de la Révolution tranquille que la CAQ se propose de démanteler. Devant les attaques répétées des libéraux et du PQ, les travailleurs et les jeunes ont montré plus d’une fois qu’ils étaient prêts à riposter. Les travailleurs ont récemment fait revivre cette tradition de lutte, comme nous l’avons vu lors de la grève étudiante de 2012, du Front commun intersyndical de 2015 et de la grève dans la construction de 2017.

Mais le mouvement ouvrier ne peut pas s’asseoir dans les estrades et regarder la CAQ marcher vers le pouvoir. Les syndicats doivent immédiatement lancer une campagne de masse, expliquant les dangers d’une victoire de la CAQ, et doivent se mobiliser dans les rues pour s’opposer au programme du parti. La colère palpable des travailleurs, si elle trouve une forme organisée, est une force puissante capable de stopper la CAQ dans son élan. Le mouvement actuel des infirmières démontre bien l’énergie et la volonté de lutter qui existe au sein de la classe ouvrière. Nous le voyons notamment avec leurs actions spontanées, elles qui ont commencé, sans aucune direction, à occuper leurs lieux de travail. Avec ce genre d’actions militantes, à une échelle de masse dans l’ensemble de la province, les syndicats pourraient mener une campagne efficace permettant de stopper la CAQ ou de l’empêcher d’appliquer son programme si elle était élue.

Historiquement, la direction syndicale a soutenu le PQ, d’une manière ou d’une autre, en tant que « moindre mal » comparativement au PLQ. Encore cette année, Daniel Boyer, président de la FTQ, a affirmé que la centrale ne donnerait d’appui à aucun parti en vue de l’élection de 2018. Mais ce n’est là qu’une façon détournée de proposer un vote pour le PQ. C’est ce que Boyer a clairement laissé entendre en décembre 2016, quand il a dit que la FTQ appuierait un « parti progressiste » dans certaines circonscriptions clés contre les libéraux en 2018, et n’appellera jamais à voter pour la CAQ. Mais le « moindre mal » s’est montré souvent aussi pire que le PLQ, comme en témoignent les attaques du PQ sur les syndicats au début des années 80, le déficit zéro de Lucien Bouchard en 1996 et le gouvernement d’austérité de Pauline Marois en 2012-2014. La popularité de la CAQ est due en partie à un profond sentiment anti-establishment. Nous ne pouvons pas vaincre un parti anti-establishment avec les politiques de l’establishment. Nous avons besoin d’une campagne de mobilisation de masse dans les rues contre la CAQ, mais aussi contre le PLQ et le PQ. Tous ces partis ont clairement démontré leur soumission devant les patrons et leur programme de coupes et de privatisations.

La montée de QS au cours de la dernière année représente une occasion pour les travailleurs et les jeunes de renverser les partis de l’establishment capitaliste et la CAQ populiste. Depuis que le leader de la grève étudiante de 2012, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est joint au parti et a été élu à l’Assemblée nationale, le membership du parti et son pourcentage des intentions de vote ont atteint des niveaux records. Il est maintenant plus important que jamais que les syndicats et QS unissent leurs ressources et commencent à se mobiliser pour canaliser la colère présente dans la société.

Cependant, les leaders de QS ont eu tendance à modérer le discours du parti, ce qui a entretenu le flou quant à ses différences avec le PQ. Afin de canaliser le sentiment anti-establishment présent dans la société et d’enthousiasmer les travailleurs et la jeunesse, nous devons leur montrer qu’il existe un moyen d’empêcher le retour de la Grande Noirceur dans sa forme caquiste. Nous devons mobiliser les travailleurs sur des enjeux de classe et présenter une solution de rechange socialiste audacieuse à ce que nous offre l’establishment capitaliste. C’est seulement ainsi que nous pourrons réellement couper court au discours nationaliste raciste, unir les travailleurs et la jeunesse de tous les milieux contre le capitalisme, et stopper l’élan de la CAQ.