Le 2 avril dernier s’est tenue une manifestation spontanée pour dénoncer les salaires indécents des patrons de Bombardier, devant le siège social de l’entreprise, à Montréal. Environ 300 personnes étaient présentes. La Riposte socialiste s’est rendue à la manifestation et en a profité pour faire une entrevue avec Michel Millette, travailleur chez Bombardier et citoyen déçu, a-t-il insisté pour préciser!

La Riposte socialiste : Comment avez-vous réagi à l’annonce des bonus des dirigeants de Bombardier?

Michel Millette : Ça n’a pas d’allure! Ils vont couper 14 000 emplois d’ici 2018. Les travailleurs se sont serré la ceinture depuis 3 ans. Ils ont eu 0,5% d’augmentation sur 3 ans! Et eux ils veulent se voter 48% de bonus, et même plus pour certains. C’est ça la réalité!

LRS : Il a été question du fait que des milliers de travailleurs de Bombardier voulaient se syndiquer. Qu’en pensez-vous?

MM : C’est le personnel de bureau, qui n’est pas syndiqué présentement. Ils ont été victimes de coupures, et ils n’ont pas les mêmes conditions que les autres. Ils peuvent faire pression sur la direction, ils veulent se faire respecter! Il y a eu un virage à droite au niveau du gouvernement, on est déçu de ça.

LRS : Après la manifestation d’aujourd’hui, quelle est la prochaine étape?

MM : On ne sait pas, ce n’est pas à moi de décider ça! Pierre Beaudoin a déjà réagi.[1] Il avait assisté à 11 réunions de 4 heures cette année, pour 2 800 000$! Tout le monde se sert la ceinture, il y a des mises à pied. Le moment est mal choisi pour se voter des augmentations indécentes! En plus ils prennent l’argent du public… Ça prend un certain front de bœuf! Les CSeries, il faut en vendre 300 avant que ça soit rentable, ça va prendre du temps avant de l’être, il n’y a pas ça avec les autres modèles.

Je me sentirais mal de demander 48% en un an, je me demande ils diraient quoi! On leur demandera 16% sur 3 ans, je ne sais pas ce qu’ils vont répondre!

Je suis déçu que personne des syndicats de Bombardier ne soient venu à la manifestation, c’est décevant pour la solidarité syndicale.

LRS : Comment est-ce que nous pourrons vaincre les libéraux?

MM : Il faut commencer par aller voter! Il faut se conscientiser. Les gens sont tannés des vieux partis, ça prend du nouveau, des nouvelles idées, moi je dis peut-être Québec solidaire. Il faut se demander quel genre de société on veut, ne serait-ce que des lois pour empêcher ces arrogants de faire ça.

LRS : Merci beaucoup!

Les derniers développements de la saga autour de Bombardier reflètent la crise continue du système capitaliste. Alors que les travailleur-euses subissent l’austérité et que les pertes d’emplois s’accumulent pendant que les dirigeants de Bombardier s’en mettent plein les poches, de plus en plus de travailleur-euses réalisent que les patrons et l’État ne servent pas leurs intérêts. Face aux attaques répétées des capitalistes, il importe d’oeuvrer à la construction d’une alternative et, comme le dit Michel Millette, « Il faut se demander quel genre de société on veut ». La Riposte socialiste lutte pour le socialisme, une société dans laquelle nous auront nationalisé les grosses compagnies comme Bombardier sous contrôle démocratique des travailleur-euses, afin de mettre fin au parasitisme et vaincre les patrons.


[1] Pierre Beaudoin, président du Conseil d’administration de Bombardier, a décidé de ramener sa rémunération au niveau de 2015.