La Cour supérieure du Québec a rendu son jugement sur la contestation de la loi sur la soi-disant laïcité. Elle maintient la loi, en raison de la clause de dérogation, mais accorde une exemption aux employés des commissions scolaires anglophones et aux élus de l’Assemblée nationale. 

S’il y a bien une chose qui se confirme aujourd’hui, c’est que la classe ouvrière et les minorités opprimées ne peuvent compter sur les tribunaux pour défendre leurs droits. Les syndicats et commissions scolaires devraient refuser d’appliquer cette loi discriminatoire avec un mouvement de désobéissance civile. Nous devons la combattre par des méthodes de lutte de classe.

Les commissions scolaires anglophones sont exemptées de la loi en vertu de leurs droits linguistiques protégés par la Charte canadienne. S’il s’agit d’une petite victoire pour leurs employés, nous devons souligner qu’il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus. Avec ce jugement, les nationalistes identitaires et les racistes ont obtenu un afflux d’eau à leur moulin. 

Les nationalistes identitaires défendent leur loi raciste en prétendant démagogiquement qu’elle a un caractère proprement québécois francophone, que cette version bâtarde de la laïcité est attachée à l’identité québécoise. En se rangeant derrière l’argument selon lequel les Commissions scolaires anglophones « accordent une importance particulière à la reconnaissance et célébration de la diversité ethnique et religieuse », le juge leur donne implicitement raison.

C’est la CAQ et le PQ qui vont profiter de ce jugement. Les nationalistes identitaires pourront s’en servir pour se présenter en victimes et comme les défenseurs de la « majorité historique francophone » qui ne peut appliquer « sa » vision à tous.

Mais la discrimination de la CAQ et du PQ, ce n’est pas « notre » vision. Les travailleurs et travailleuses du Québec n’ont aucun intérêt à voir quiconque être privé d’un emploi à cause de sa religion. Aucun travailleur n’en bénéficie. Il n’y a rien de particulièrement « anglophone » à s’y opposer.

La classe ouvrière québécoise, francophone, anglophone, allochtone, autochtone, doit rejeter la loi 21, cette arme de division massive des nationalistes identitaires de la CAQ, du PQ et de leurs amis dans les médias. Mais plus que jamais, il est clair que cette lutte ne peut passer par les tribunaux. Seule une lutte de masse peut renverser les politiques et lois racistes des gouvernements capitalistes!