La barbarie se propage comme un feu de forêt

Les feux de forêt massifs qui frappent le Canada cet été continuent à faire des ravages, et ont maintenant forcé l’évacuation d’une première capitale (territoriale), Yellowknife. Il semble qu’une plaie après l’autre s’abat sur l’humanité. Sauf que contrairement aux dix plaies d’Égypte, cette destruction n’est pas le fait de Dieu, mais de vulgaires mortels : les capitalistes.

  • Benoît Tanguay
  • mar. 29 août 2023
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Photo : @ohhhfuckyabud/Twitter

Les feux de forêt massifs qui frappent le Canada cet été continuent à faire des ravages, et ont maintenant forcé l’évacuation d’une première capitale (territoriale), Yellowknife. Il semble qu’une plaie après l’autre s’abat sur l’humanité. Sauf que contrairement aux dix plaies d’Égypte, cette destruction n’est pas le fait de Dieu, mais de vulgaires mortels : les capitalistes.

Ils ont créé un Enfer

Il y a de cela des années, quand la catastrophe climatique n’apparaissait encore que comme une perspective lointaine à l’horizon, certains s’imaginaient naïvement que lorsque les effets des changements climatiques commenceraient à se faire sentir, les gens au pouvoir se réveilleraient et passeraient à l’action.

Mais le contraste entre l’urgence de la situation climatique et l’inaction des politiciens est renversant. 

Au mieux, les politiciens réformistes à la Jagmeet Singh nous proposent des changements à pas de tortue, pour ne pas s’attirer la colère des capitalistes. 

D’autres encore, comme Justin Trudeau, nous servent des politiques climatiques futiles « fondées sur le marché », comme la taxe sur le carbone, pendant qu’ils nous enfoncent toujours plus de pipelines dans la gorge.

Dans les pires des cas, les politiciens travaillent activement à détruire davantage la planète, comme le fait le gouvernement conservateur en Alberta, qui vient d’adopter un moratoire sur…  les projets d’énergie renouvelable!

La députée conservatrice Tracy Gray a même tweeté « Il est temps de supprimer la taxe [sur le carbone] » quelques jours avant que la circonscription qu’elle représente, Kelowna en Colombie-Britannique, ne soit évacuée en raison des feux de forêt.

En fait, la classe dirigeante capitaliste n’a rien à cirer de la misère et de la destruction que sème son système économique. Elle préfère régner sur un Enfer sur terre que de se laisser dicter les conditions de son exploitation de la nature et des humains. 

Pour les capitalistes, la misère et la destruction ne représentent que de nouvelles occasions d’affaires. On l’a bien vu avec l’évacuation de Yellowknife, où Air Canada ainsi que des sites agrégateurs de vols ont tenté de profiter de la panique pour enfler leurs prix. 

Un éditorial de Forbes de l’an passé affirmait même que « la résolution du problème du changement climatique représente peut-être la plus grande opportunité pour les entreprises et les investisseurs au cours de cette décennie ». 

Par exemple, grâce aux changements climatiques, le nettoyage après désastre est maintenant une industrie qui vaut 200 milliards de dollars. Même des géants financiers comme Blackstone investissent maintenant dans cette industrie qui ne va aller qu’en croissance.

Comme des vautours, les capitalistes se nourrissent des cadavres qu’ils laissent dans le sillage de la destruction causée par leur système. Il ne peut en être autrement dans un système économique basé sur la recherche du profit et l’exploitation.

Socialisme ou barbarie

« Les affaires fructifient sur des ruines. Des villes se métamorphosent en monceaux de décombres, des villages en cimetières, des régions entières en déserts, des populations entières en troupes de mendiants » écrivait Rosa Luxemburg en 1915, en pleine guerre mondiale. Ces lignes auraient pu être écrites hier, alors qu’encore une fois, l’humanité se trouve devant l’alternative entre « socialisme ou barbarie ».

Pour nous qui vivons en Amérique du Nord, ce genre de barbarie se voyait auparavant seulement au journal télévisé, dans des reportages sur les pays du soi-disant « Tiers-monde ». 

Maintenant, nous pouvons la sentir jusque dans l’air âcre et étouffant et la voir dans l’horizon d’un orange infernal. Elle se propage, littéralement, comme un feu de forêt, de la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique, des Territoires du Nord-Ouest à Hawaii.

Cela ne peut manquer de transformer profondément les consciences. 

À mesure que des masses d’arbres s’embrasent, des masses de travailleurs et de jeunes s’embrasent dans des flammes d’un rouge différent – le rouge du communisme. Dans les flammes disparaissent aussi en fumée leurs illusions dans la possibilité de réformer un système qui encourage un tel désastre.

Pour des masses grandissantes de gens, les pathétiques geignements des réformistes soi-disant « socialistes » à la Bernie Sanders apparaissent complètement dépassés par rapport à la situation – sans parler des réformistes quasi libéraux comme Jagmeet Singh.

Nous fonçons tout droit vers le précipice, et la classe dirigeante débat sérieusement de s’il faut légèrement ralentir ou s’il faut appuyer encore plus sur le champignon. Elle a depuis longtemps perdu toute légitimité à gouverner, et de plus en plus de gens commencent à le comprendre.

Il n’y a pas de temps à perdre : pour mettre fin à la destruction de la planète, les grands leviers de l’économie doivent être retirés des mains des monstrueux parasites capitalistes qui les contrôlent. Aucune demi-mesure n’est plus possible, une révolution communiste est nécessaire.