Legault assouplit les restrictions alors qu’une énorme troisième vague approche

Une troisième vague de la pandémie est sur le point de frapper le Québec. Le nombre de cas quotidiens pourrait passer à un énorme 2000 à 4000 par jour à Montréal au printemps, si les mesures sanitaires sont relâchées même légèrement, selon une nouvelle étude de l’INSPQ. Malgré cet avertissement, c’est exactement ce que fait François Legault.

  • Fiona Mant
  • jeu. 11 mars 2021
Partager

Une troisième vague de la pandémie de COVID-19 est sur le point de frapper le Québec. Le nombre de cas quotidiens pourrait passer à un énorme 2000 à 4000 par jour à Montréal au printemps, si les mesures sanitaires sont relâchées même légèrement, selon une nouvelle étude de l’INSPQ. Malgré cet avertissement, c’est exactement ce que fait François Legault : son gouvernement a récemment autorisé la réouverture de milieux de travail non essentiels, comme les cinémas et les piscines, et envisage d’autres mesures d’assouplissement. Cela aura bien sûr l’impact le plus néfaste sur les couches les plus vulnérables de la classe ouvrière, et démontre une fois de plus l’indifférence du gouvernement caquiste envers la vie des travailleurs. 

L’étude de l’Institut national de santé public du Québec (INSPQ) estime que le nombre de cas quotidiens de COVID-19 va probablement continuer à augmenter au Québec en raison de l’arrivée du variant B.1.1.7 du virus. Cette estimation tient compte d’une augmentation probable des cas après la semaine de relâche et avec le retour des étudiants à l’école. L’INSPQ affirme que seule une très forte adhésion aux mesures sanitaires pendant et après la semaine de relâche permettrait au Québec de maintenir le nombre de cas, d’hospitalisations et de décès à un niveau stable jusqu’à la fin avril. 

Le nouveau variant du virus a déjà provoqué la fermeture d’au moins dix écoles au Québec, principalement à Montréal. L’INSPQ a déclaré que les écoles seront probablement les plus sujettes aux éclosions, étant donné qu’elles sont l’un des endroits où les contacts de personne à personne sont les plus nombreux. Mais c’est en raison de l’insuffisance complète des mesures sanitaires appliquées dans les écoles par le gouvernement que le variant s’y propage aussi rapidement. La Fédération autonome de l’enseignement traîne d’ailleurs le gouvernement devant les tribunaux pour le forcer à revoir les mesures sanitaires, et exige un dépistage de masse.

Indépendamment de l’arrivée de la troisième vague, le Québec est toujours très en retard en matière de vaccination. En date d’aujourd’hui, environ 7,3% de la population générale du Québec et 61% des résidents de Montréal âgés de plus de 80 ans ont été vaccinés. C’est moins que des pays comme le Maroc et le Chili! L’objectif actuel est de faire vacciner 1,3 million de Québécois d’ici le 31 mars, mais au rythme actuel, cet objectif ne sera pas atteint avant la fin du mois d’avril. Le nouveau variant se propage plus rapidement que la campagne de vaccination ne progresse, mettant des milliers de familles de la classe ouvrière en danger immédiat.

Afin de combattre la troisième vague qui s’annonce, nous devons nous opposer aux mesures de réouverture insensées imposées par le gouvernement Legault. Les données indiquent que les éclosions de COVID-19 se produisent encore principalement sur les lieux de travail et dans les écoles. Ces mesures font preuve d’un mépris total pour la vie des travailleurs, et sans une réponse organisée, les travailleurs continueront à être exposés à des risques importants. Les dirigeants syndicaux doivent exiger la fermeture des milieux de travail non essentiels non sécuritaires, et mettre toutes leurs ressources au profit des travailleurs qui exercent leur droit de refus. Plutôt que d’attendre les jugements des tribunaux, les syndicats enseignants devraient se mobiliser et refuser de retourner dans les écoles tant qu’elles ne seront pas sécuritaires. Nous ne pouvons rester les bras croisés pendant que Legault nous entraîne dans une troisième vague.