La Fédération générale des syndicats palestiniens a appelé les travailleurs du monde entier à mettre un terme au nettoyage ethnique en cours en Israël dans une lettre ouverte publiée le 16 octobre.

Signée par 18 syndicats et associations professionnelles, la déclaration lance un appel aux syndicats du monde entier à intensifier les actions de grève contre l’impérialisme.

Cela signifie des arrêts de travail et d’autres actions pour « prendre des mesures contre les entreprises complices impliquées dans le siège brutal et illégal d’Israël ». Il en appelle également aux travailleurs du monde entier à « refuser de fabriquer des armes destinées à Israël » et à « refuser de transporter des armes vers Israël ».

Cet appel est de la plus haute importance et de la plus grande urgence. Pour mettre un terme à la campagne de nettoyage ethnique menée par Israël, nous avons besoin d’un mouvement international de masse de solidarité ouvrière là où les travailleurs ont un réel pouvoir – sur les milieux de travail.

L’histoire de la classe ouvrière regorge d’exemples de solidarité de classe avec les opprimés contre l’impérialisme. Au siècle dernier, les travailleurs se sont mobilisés pour contrecarrer l’invasion de l’Éthiopie par Mussolini, pour stopper les livraisons d’armes à la dictature de Pinochet au Chili et, en 2021, les travailleurs en Afrique du Sud ont refusé d’expédier du matériel de guerre à Israël en solidarité avec leurs camarades travailleurs à l’étranger.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons faire revivre ces traditions de solidarité ouvrière internationaliste. Il s’agit littéralement d’une question de vie ou de mort. La classe ouvrière internationale est la seule force qui a le pouvoir de véritablement libérer la Palestine. 

La classe dirigeante canadienne, comme ses alliés américains et britanniques, est recouverte de sang palestinien.

Plus d’une douzaine d’entreprises canadiennes participent à l’armement d’Israël, soutenues par des permis d’exportation d’armes délivrés par le gouvernement Trudeau. Le gouvernement canadien a également encouragé l’attaque d’Israël sur Gaza avec un soutien diplomatique total et un déploiement secret de commandos canadiens. 

La classe dirigeante impérialiste du Canada a clairement montré son soutien à Israël. Les deux doivent être combattus.

Les syndicats canadiens doivent répondre à l’appel des travailleurs palestiniens 

Le Syndicat canadien de la fonction publique, Unifor, l’AFPC et d’autres ont déjà publié des déclarations s’opposant au siège israélien. Dans certaines villes, ils ont organisé des manifestations et des « journées d’action » pour soutenir Gaza.

Le Hamilton and District Labour Council a exigé que le Canada cesse d’armer le gouvernement israélien. 

Lors de la convention nationale du SCFP, qui s’est tenue en octobre à Québec, une résolution d’urgence en faveur de la Palestine a également été adoptée à la majorité des deux tiers. Elle demandait, entre autres, « la fin du blocus israélien de Gaza et le rétablissement de l’aide et des produits de première nécessité ». Il a également été décidé de « sensibiliser les membres à l’histoire de l’occupation et de la colonisation de la Palestine par Israël, à la complicité du Canada et à ce que les syndicats peuvent faire pour soutenir une paix juste ».

L’AFPC a également demandé la levée immédiate du blocus de Gaza.

Il s’agit là d’importantes déclarations de solidarité. Mais il faut aller plus loin. 

Ces messages et ces protestations doivent s’accompagner d’actions concrètes visant à mettre fin au siège d’Israël. Cela signifie avant tout qu’il faut mobiliser tous les travailleurs des entreprises impliquées dans la production, le transport et l’expédition de matériel de guerre vers Israël pour qu’ils refusent le travail. 

En Italie, les travailleurs de la métallurgie de la CGIL à Modène ont organisé une manifestation de solidarité sous le slogan « Palestine libre » le 4 novembre. La proclamation des travailleurs lisait comme suit :

« Depuis quelques semaines, dans les rues des villes du monde entier – de Paris à Amman, de Londres à Rabat et New York, et bien au-delà – des millions de jeunes et de travailleurs se mobilisent à juste titre contre les bombardements de l’armée israélienne sur Gaza et en solidarité avec le peuple palestinien. Il est nécessaire d’organiser également une mobilisation à Modène pour la fin des bombardements, contre l’invasion de Gaza et contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens. »

Les syndicats doivent montrer la voie

De nombreux travailleurs canadiens s’opposent au siège d’Israël et veulent aider à libérer la Palestine, mais ils hésitent à agir seuls. En tant qu’individus isolés, nous pouvons être sanctionnés pour nous être opposés à notre classe dirigeante. Mais unis, nous sommes imbattables. Après tout, le monde entier peut voir comment Israël ignore constamment le droit international pour opprimer la Palestine – avec le soutien de l’État canadien. Alors pourquoi nous, nous devrions respecter leurs lois?  

Nous nous souvenons tous qu’il y a environ un an, la mobilisation des syndicats en faveur des travailleurs de l’éducation du SCFP a contraint Doug Ford à renoncer à attaquer les grévistes. Chaque travailleur devrait se servir de cet exemple comme d’un point de référence dans notre lutte commune contre l’oppression et l’exploitation, dans notre pays et à l’étranger.

Partout au Canada, les travailleurs manifestent leur solidarité dans les rues. La plupart des travailleurs canadiens ne soutiennent pas le siège d’Israël et veulent y mettre fin. 

Nous ne sommes pas en minorité. Nous ne sommes pas assez organisés.

Répondons à l’appel des syndicats palestiniens. 

Arrêtons la machine de guerre impérialiste israélienne. Luttons contre l’impérialisme chez nous. Palestine libre!