Alors que débute le Mois de l’histoire des Noirs, le SPVM et les médias se sont arrangés pour nous rappeler sa pertinence.
Jeudi le 28 janvier, un policier s’est fait tiré dessus. Mamadi III Fara Camara, un homme noir, a été accusé à peine quelques heures après les faits.
Il a passé six jours en prison. Il a été brutalisé par les policiers, qui l’ont frappé au visage. Ils ont saccagé sa résidence. Les médias l’ont trainé dans la boue.
Maintenant qu’il a été révélé qu’il est innocent, le SPVM se trouve dans l’embarras.
Le SPVM dit vouloir attendre d’avoir toutes les preuves avant de lui présenter des excuses. « Il faut être prudent avant d’accuser un citoyen, mais il faut également l’être avant de le disculper », affirme le directeur du SPVM, Sylvain Caron. Visiblement, la police de Montréal distribue des excuses avec plus de prudence qu’elle distribue des baffes.
Le SPVM n’attend pas non plus d’avoir toutes les preuves avant de se déclarer non-coupable de racisme : « On n’est pas dans une situation de profilage, on est dans une enquête criminelle », nous dit d’emblée Caron.
Les médias, qui font maintenant mine de faire la leçon au SPVM, ont tout gobé ce que les policiers leurs disaient, relayant leur version comme s’il s’agissait de faits avérés. Ils n’ont pas attendu avant de diffuser sa photo. Son lieu de travail et toute son histoire ont été partagés avec le grand public.
Exceptionnel comme cas, nous dit le SPVM? Allez demander à la population de Montréal-Nord. Allez demander à l’avocat noir s’étant récemment fait demander à qui appartenait la voiture qu’il conduisait – la sienne – et qui s’est fait menoter pendant 20 minutes sous de fausses accusations. Allez demander à n’importe quelle personne noire ayant déjà conduit une voiture.
Oui, le racisme est systémique au Québec. Ce système, c’est le système capitaliste. Et un système aussi raciste a besoin d’une police qui l’est aussi.