Dans la quatrième partie de notre article sur les Rébellions, nous abordons les événements principaux qui ont marqué la lutte contre l’Empire britannique dans le Haut et le Bas-Canada jusqu’à 1837-38.


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Les affrontements au Bas-Canada

L’année 1834 marqua un moment d’importante radicalisation du mouvement patriote. Les 92 Résolutions, sans réclamer ouvertement l’indépendance, brandissaient la menace d’une séparation si la Couronne ne répondait pas positivement aux doléances du Bas-Canada. L’année 1834 était aussi celle où les Patriotes mirent de l’avant le boycott des produits britanniques, en guise de protestation. De son côté, la réaction devenait elle aussi plus féroce; en juin 1834, les troupes britanniques ouvrent le feu sur une assemblée pacifique au Champ-de-Mars, à Montréal[1].

En juillet 1834, le Parti patriote crée un Comité central permanent, composé de représentants des comités de paroisse ou de comptés, ceux-ci ayant été mis sur pied un peu partout dans la province depuis 1827. Le mouvement patriote pouvait ainsi s’étendre largement au sein du Bas-Canada.

En 1835, face à la pression croissante des masses bas-canadiennes, qui élisent haut la main les Patriotes et dont le quart de la population adulte signe une pétition en faveur des 92 Résolutions, Londres mit alors sur pied une commission d’enquête dirigée par lord Gosford, alors lieutenant-gouverneur de la province. Le 30 septembre 1836, l’Assemblée du Bas-Canada ajourna ses travaux jusqu’à ce qu’une nouvelle constitution soit accordée.

Quelques mois plus tard, les conclusions de la commission Gosford furent dévoilées avec les 10 résolutions de Russell. Non seulement la Couronne refuse le Conseil législatif électif et le gouvernement responsable, affirmant que cela équivaut à une « véritable indépendance », on autorise en plus le gouverneur à disposer des revenus de la province sans consulter l’Assemblée. Comme si ce n’était pas assez, on envoya des régiments du Nouveau-Brunswick au Bas-Canada. Il ne faisait aucun doute que les autorités voulaient ainsi préparer une épreuve de force[2].

Face à cette provocation du gouvernement de Londres, la London Working Men’s Association, une organisation chartiste, envoya aux Patriotes une adresse d’appui à leur lutte. Cela montre le caractère de classe de plus en plus net que prenait le mouvement, autant que son importance internationale. L’adresse disait notamment : « Ne croyez donc pas que les millions de travailleurs d’Angleterre partagent les sentiments de vos oppresseurs[3]. » Cette association chartiste organisa aussi une assemblée de protestation contre les résolutions Russell, rapportée dans le journal Vindicator : « Les travailleurs de Londres se sont réunis aujourd’hui pour défendre les droits politiques de leurs camarades canadiens[4]. » Le lien puissant entre luttes d’émancipation coloniale et la lutte ouvrière naissante en Angleterre était ainsi établi.

Si le soutien actif des travailleurs de Londres était d’une importance symptomatique inestimable, la réponse des Patriotes à l’adresse de l’Association est elle aussi un document qui montre ce qu’était véritablement devenu le mouvement patriote, soit un mouvement de classe contre la tyrannie britannique, et non pour les seuls Canadiens-français : « Notre peuple dépend presque entièrement, pour sa subsistance, du travail manuel et intellectuel […]. Nous méprisons l’oisif […] qui ne fait que consommer ce que les autres produisent. […] Quelque attitude que le cours des choses nous force d’adopter, nous ne sommes pas en lutte contre le peuple anglais. Nous répondons uniquement à l’agression de nos oppresseurs tyranniques qui sont aussi les leurs[5]. » 

Les résolutions Russell mirent l’huile sur le feu. Dès mai 1837, les assemblées populaires se multiplièrent dans toute la province. La première, celle tenue à St-Ours, déclara littéralement l’indépendance de la province : « Ne nous regardant plus liés que par la force au gouvernement anglais… nous regardons comme de notre devoir, comme de notre honneur de résister par tous les moyens actuellement en notre possession à un pouvoir tyrannique […][6]. »

À la mi-juin 1837, lord Gosford interdit toute assemblée populaire au Bas-Canada. Ici, la réaction ne fit que provoquer la révolution : trois jours plus tard, une assemblée rassemble 4000 personnes à Berthier, puis une autre de même ampleur est tenue à Montréal. Les assemblées se multiplient à nouveau.

Au sein du Bas-Canada, les institutions étatiques locales étaient pour ainsi dire inexistantes. Aucun représentant du gouvernement ne se trouvait à temps plein dans les campagnes. Il y avait des fonctionnaires chargés de l’administration des affaires courantes, mais seulement dans les districts urbains[7].

Les Patriotes, à l’automne 1837, commence à établir une administration locale, avec des juges et des officiers de milice élus. Un nouveau gouvernement est en train de voir le jour, par la nécessité même des événements. De plus, une organisation paramilitaire patriote est fondée, les Fils de la Liberté, inspirée de l’organisation du même nom créée pendant la Révolution américaine.

Des organes d’un nouveau pouvoir sont alors établis. Le pouvoir patriote devra manifestement affronter le pouvoir britannique, une situation de double pouvoir étant par nature instable et temporaire. Le journal anti-patriote Le Populaire avait bien raison lorsqu’il affirmait : « la révolution commence![8] »

Le point culminant de la mobilisation patriote fut l’assemblée populaire des Six Comptés du 23 octobre, réunissant 5000 personnes à Saint-Charles. C’est à cette occasion que le docteur Wolfred Nelson affirma qu’il était temps de préparer la résistance armée, ce à quoi Papineau s’opposait : « Eh bien! Moi je diffère d’opinion avec monsieur Papineau. Je prétends que le temps est arrivé de fondre nos plats et nos cuillers d’étain pour en faire des balles[9]. »

L’assemblée réitéra ce qui avait été adopté en mai à St-Ours, et sanctionnait les Fils de la Liberté. Toutefois, l’assemblée ne lança aucun appel aux armes ou à l’insurrection. L’initiative passa alors au pouvoir britannique. Joe Colborne, maintenant au commandement militaire des colonies convainquit le gouverneur d’émettre des mandats d’arrestation contre les chefs patriotes. Les Patriotes se réfugièrent avec leurs troupes dans les villages du Richelieu pour se défendre contre les troupes[10]. Le combat allait commencer, et c’étaient les Patriotes qui étaient en position défensive, devant 6000 hommes mieux armés et entrainés.

Les Patriotes se trouvaient majoritairement à Saint-Denis et Saint-Charles, et l’attaque des forces britanniques commença le 23 novembre à Saint-Denis, vers neuf heures le matin. Quelques 800 Patriotes menés par le docteur Wolfred Nelson attendaient l’ennemi, et seulement 100 étaient armés! Les Patriotes étaient barricadés dans les maisons, et réussirent pendant six heures à repousser leur adversaire qui tentait de prendre le village. Une centaine de Patriotes arrivés du village voisin ont foncé sur les troupes anglaises pour défendre Nelson. Les troupes coloniales ont commencé à perdre du terrain, et à trois heures le colonel Gore, qui était à leur tête, ordonna la retraite. Les pauvres Patriotes, mal armés et avec une préparation rudimentaire, avaient repoussé la puissante armée britannique!

La nouvelle se répandit avec une extrême rapidité. Le 24 novembre, Girod, dirigeant patriote qui se trouvait à Saint-Eustache, apprit que Montréal était dans un état « d’affolement extrême » et qu’il n’y avait presque pas de troupes présentes. Il décida que le moment était opportun de tenter de saisir la ville, mais les autres dirigeants le convainquirent de renoncer à cette idée et de rester sur la défensive. Encore une fois, la direction hésitait à aller de l’avant. Girod lui-même affirma : « Je me repentis pour la première fois d’avoir placé ma confiance en des personnes si hésitantes[11] »

Ainsi, les réjouissances furent de courte durée. Une autre attaque des forces britanniques fut entamée le 25 novembre à Saint-Charles, non loin de Saint-Denis. Le commandant des forces patriotes, T. Storrow Brown, s’enfuit dès le début des affrontements, laissant ses 200 hommes sans direction face à l’ennemi. Les Patriotes de Saint-Charles furent massacrés. Cinq jours plus tard, le colonel Gore retourna à Saint-Denis pour venger sa défaite, et fit brûler le village au complet à l’exception de deux maisons. La victoire de Saint-Denis était chose du passé, et les forces britanniques entamaient le massacre des Patriotes et la destruction complète du comté de Deux-Montagnes, le bastion des Patriotes.

Le 5 décembre, la loi martiale fut proclamée pour le district de Montréal. Le pillage, la destruction et le massacre commencèrent. Le 14 décembre, Saint-Eustache fut réduit en cendres par l’armée britannique. Une soixantaine de Patriotes tombèrent au combat. Le lendemain, ce fut le tour de Saint-Benoît. Une lettre de prison de Girouard décrit la destruction du village ainsi : « Alors commencèrent des scènes de dévastation et de destruction comme on n’en vit jamais de plus atroces, le meurtre seul excepté, dans une ville prise d’assaut et livrée au pillage après un long et pénible siège[12]»

En février 1838, une nouvelle expédition à partir des États-Unis fut menée par Robert Nelson et le Dr Côté. Celle-ci fut aussi empêchée par la puissante armée britannique, mais est digne de mention à cause de la « Déclaration d’indépendance du Bas-Canada » écrite par Nelson. Celle-ci déclarait que la province était une république, que les tenures seigneuriales étaient abolies, que l’anglais et le français deviendraient les langues des affaires publiques, que des droits égaux seraient octroyés aux autochtones – aux « sauvages », tel qu’écrit dans le document –, etc. Ce document contenait aussi des limitations importantes, comme le fait que les femmes auraient été privées du droit de vote. Quoi qu’il en soit, ce document trahissait le véritable caractère du mouvement de 1837-38, soit un mouvement démocratique-bourgeois dirigé non contre « les anglais », mais contre la tyrannie britannique.

Au final, le mouvement patriote du Bas-Canada fut anéanti avant même qu’il ait eu le temps de préparer une véritable insurrection, hormis quelques aventures lors de l’année 1838, comme celle de Nelson et du Dr Côté. Les Patriotes disposaient d’un soutien énorme au sein des masses de la province, mais n’ont pas été en mesure d’utiliser ce soutien pour renverser le gouvernement colonial. Les douze leaders patriotes pendus le 15 février 1839 resteront un symbole – un symbole de la lutte des classes, de la lutte contre l’oppression et l’exploitation.

L’insurrection du Haut-Canada

Un peu comme au Bas-Canada, les troubles au Haut-Canada se sont étalés sur presque toute l’année 1838, mais les actes décisifs de la révolution se sont joués vers la fin de l’année 1837.

En 1836, les réformistes se sont à nouveau fait refuser par la Couronne l’octroi du gouvernement responsable, et un nouveau lieutenant-gouverneur pour la province, Sir Francis Bond Head, fut chargé d’apporter la nouvelle.

Bond Head tentera d’acheter la paix avec les réformistes en nommant deux d’entre eux, Dr Rolph et Robert Baldwin, sur le Conseil exécutif. Mais ceux-ci ne seront jamais consultés et ils démissionneront pour protester. Alors que la tension montait entre Bond Head et les réformistes, celui-ci décida de dissoudre l’Assemblée en mai 1836 et d’appeler de nouvelles élections. Bond Head mit en marche sa machine de propagande et d’intimidation pour inciter la population à  ne pas voter pour les « déloyaux » réformistes. Il fit référence à une supposée invasion imminente des États-Unis pour justifier un vote pour les « Tories ». Des bandits saouls furent utilisés pour intimider les votants. La campagne de peur et de propagande avait fonctionné dans l’arène électorale, mais cela ne fit que radicaliser le mouvement réformiste.

Le 4 juillet 1836, au 60e anniversaire de la Déclaration d’indépendance américaine, MacKenzie et les réformistes lancent un nouveau journal, The Constitution. Celui-ci est ouvertement radical, faisant référence à la révolution et au renversement de l’autorité coloniale.

Au printemps de 1837, les résolutions Russell provoquent l’ire des Bas-Canadiens, et les réformistes du Haut-Canada donne leur appui à ces derniers dans leur lutte contre les résolutions. Le 17 avril 1837, dans une assemblée de la Toronto Alliance Society dénonce les résolutions et promet l’appui aux Patriotes[13].

En juillet 1837, The Constitution pose sans ambiguïté la question: « Les Canadiens vont-ils proclamer leur indépendance et saisir leurs fusils?[14] » Le 31 juillet 1837, la rencontre des réformistes de Toronto déclare son appui à Papineau et aux Patriotes et en appelle à l’organisation de rencontres publiques dans toute la province, à l’élection de délégués pour une convention devant se tenir à Toronto pour décider des conditions politiques du Haut-Canada. Cette déclaration équivalait à la déclaration de la révolution. Fait à noter, le Dr Rolph, éminent réformiste, ne signa pas la Déclaration de Toronto.

Les réformistes, MacKenzie à leur tête, commencèrent à organiser des rencontres politiques à travers la province, rencontrant très souvent un soutien énorme. Dans le district de London, un journal réactionnaire, ironiquement appelé le Patriot, menaçait directement MacKenzie et lui suggérait de ne pas se présenter dans le district, sans quoi on l’en « empêcherait pour de bon[15] ». Arrivé sur place, MacKenzie bénéficiait de tant de soutien qu’aucun incident ne survint. Entre août et novembre, 200 rencontres eurent lieu et 1500 hommes furent enrôlés pour mener le combat pour l’indépendance[16].

En novembre, les réformistes apprirent que la situation s’aggravait au Bas-Canada. La direction des réformistes prirent alors la décision que le temps de l’insurrection était venu. Le 7 décembre, alors que les troupes anglaises seraient occupés à « apaiser » le Bas-Canada, les forces réformistes devaient s’assembler à Montgomery, à trois milles de Toronto, puis devaient marcher sur la ville, s’emparer des 4000 armes laissées à l’hôtel de ville par Bond Head, arrêter celui-ci et ses conseillers, déclarer l’indépendance de la province, charger une convention de la rédaction de la constitution et déclarer Dr Rolph administrateur du gouvernement provisoire. Rolph serait chargé d’entrer en contact avec Papineau et les Patriotes. « Le pays était mûr pour un changement[17] », affirmait MacKenzie.

La Déclaration d’indépendance devant être massivement distribuée le 7 décembre avait été imprimée, et elle demeure l’un des documents les plus audacieux et révolutionnaires de l’histoire du pays.

« Braves Canadiens! Aimez-vous la liberté? Je sais que oui. Haïssez-vous l’oppression? Qui oserait le nier?… Alors bouclez votre armure et renversez les bandits qui oppriment et asservissent notre pays…Nous ne pouvons pas nous réconcilier à l’Angleterre […] ils ne vont jamais nous gouverner de manière juste ou nous laisser partir – nous sommes déterminés à ne pas avoir de répit tant que l’indépendance ne sera pas atteinte […][18]. »

Tout était prêt pour l’assaut sur Toronto, mais au dernier moment, les plans furent chamboulés par le Dr Rolph lui-même. Sans même que MacKenzie soit prévenu, Rolph donna l’ordre de marcher sur Toronto le 4 décembre, soit trois jours plus tôt que prévu. Les troupes menées par le réformiste Samuel Lount furent mises en mouvement avant que MacKenzie ait le temps de prévenir la catastrophe. Peu de gens avaient été informés et la majorité se préparait encore pour le 7, si bien qu’au lieu de marcher sur Toronto le 7 avec 4000 personnes, les réformistes attaquèrent le 4 avec seulement 200 personnes. Le lendemain, 800 réformistes étaient engagés, mais très peu avaient des armes et plusieurs renforts quittaient en prenant acte de cette situation.

Le 5 décembre, les troupes réformistes rencontrèrent une délégation envoyée par Bond Head pour négocier. Les réformistes répondirent qu’ils ne voulaient pas d’une trêve, mais qu’ils voulaient l’indépendance. Et qui était à la tête de la délégation du détesté lieutenant gouverneur? Nul autre que le Dr Rolph et Robert Baldwin, un autre éminent réformiste! Cette trahison de deux dirigeants clé eut un effet néfaste évident sur le moral des troupes[19]. Plus tard, alors que les réformistes tentent d’avoir de Rolph de l’information sur l’attaque à venir par Bond Head, l’ex-réformiste est déjà en fuite.

Le mercredi 6 décembre, les forces loyales à Bond Head étaient arrivées, soit 1200 hommes mieux armés et préparés que les pauvres 600 réformistes mal armés restants. Entre temps, les réformistes avaient perdu le colonel Anthony Anderson, le seul dirigeant militaire d’expérience, ce qui contribua à la désorganisation des réformistes. Les troupes de MacKenzie se battirent tant bien que mal, mais durent reculer devant un ennemi maintenant trop puissant. Ce fut la défaite fatale pour l’insurrection canadienne. MacKenzie dut prendre la fuite vers les États-Unis.

D’autres tentatives de soulèvement furent tentées par la suite, la plus sérieuse ayant lieu à Navy Island le 13 décembre, alors qu’un gouvernement provisoire fut proclamé par MacKenzie, avec l’aide d’Américains. Mais cette tentative fut de courte durée. 600 hommes se trouvent sur l’île, dont la moitié est américaine. Le 29 décembre, le bateau à vapeur Caroline, américain, sensé apporter du ravitaillement pour les révolutionnaires, est brûlé par les forces loyalistes qui se tenaient non loin.

Du côté du gouvernement provisoire, la direction est paralysée. Van Ressenllaer, un « général » américain qui en réalité n’a que peu d’expérience et d’envergure, n’a rien fait à la suite de l’incident du Caroline. MacKenzie, quant à lui, n’est plus l’ombre du dirigeant inspiré qu’il était quelques mois plus tôt, la défaite à Toronto l’ayant chamboulé. Devant la crise de la direction, les troupes révolutionnaires finissent par quitter la Navy Island le 13 janvier.

D’autres tentatives de soulèvement à partir des États-Unis seront tentées durant l’année 1838. La plupart restent isolées, et la direction du mouvement est maintenant aux mains de sympathisants américains, ce qui facilite énormément la propagande des loyalistes.

Les dirigeants du mouvement ont été décimés, pendus, déportés ou emprisonnés. Le 12 avril 1838, Samuel Lount et Peter Matthews, deux des plus éminents réformistes, sont pendus sur la place publique. Après la Bataille du moulin à vent de novembre 1838, où 250 insurgés se sont révoltés face aux troupes britanniques, 11 autres personnes furent pendues. Les forces britanniques voulaient véritablement s’assurer de la soumission complète des forces révolutionnaires, et ont opéré, comme au Bas-Canada, par la terreur. En janvier 1839, six autres révolutionnaires sont pendus devant le palais de justice de Windsor. Un autre est pendu à Londres même. Un ministre presbytérien de Londres déclara : « Que Dieu nous prenne en pitié si nous sommes dirigés par les Tories – ces ogres dont la soif de sang doit être satisfaite[20]. »

Les révolutionnaires canadiens, mal préparés et avec une direction hésitante, se sont effectivement butés aux impitoyables forces britanniques, qui se sont déchaînées et ont avec enthousiasme noyé la révolution dans le sang.


[1] Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 67.

[2] Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 76.

[3] Charles Lipton, op. cit., p. 26.

[4] Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 84.

[5] Charles Lipton, op. cit., p. 27.

[6] Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 80.

[7] Allan Greer, Habitants et Patriotes, p. 87-88.

[8] Ibid., p. 205.

[9] Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 88.

[10] Ibid., p. 89.

[11] Ibid., p. 99.

[12] Ibid., p. 104.

[13] Ibid., p. 159.

[14] Greg Keilty, op. cit., p. 138.

[15] Ibid., p, 155.

[16] Ibid., p. 156.

[17] Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 169.

[18] Greg Keilty, op. cit., p. 167-168.

[19] Stanley-B. Ryerson, Le capitalisme et la confédération, p. 171.

[20] Greg Keilty, op. cit., p. 221.