Neuf prisonniers politiques catalans, en détention préventive depuis près de deux ans, ont été condamnés par la Cour Suprême espagnole à des peines allant de 9 à 13 ans de prison pour sédition et détournement de fonds publics. Pour quel « crime »? L’organisation du référendum d’indépendance catalane le 1er octobre 2017. C’est une décision scandaleuse et anti-démocratique qui montre à quel point le régime espagnol de 1978 est pourri. La Tendance Marxiste Internationale (TMI) condamne ces peines monstrueuses et appelle les forces ouvrières, socialistes et démocratiques du monde entier à se mobiliser contre elles de toutes leurs forces.

Les prisonniers politiques catalans ont été acquittés du crime de rébellion. Mais ils ont été jugés coupables du crime de sédition, issu directement du Code pénal de l’époque franquiste, impliquant « se soulever publiquement et tumultueusement, par la force ou au-delà des moyens légaux, pour empêcher l’application de la loi ». Il n’y a pas eu de « soulèvement tumultueux » en Catalogne, ni « usage de la force ». Il y a eu un mouvement de masse qui est descendu dans les rues, de manière organisée, dans l’exercice des droits démocratiques à l’auto-détermination. Le procès en lui-même était plein d’irrégularités et d’arbitraire de la part des juges, qui étaient belliqueux contre la défense et jugeaient systématiquement les preuves irrecevables.

Un des piliers du régime espagnol de 1978, né d’un compromis entre les dirigeants du mouvement ouvrier et la dictature après la mort de Franco, est l’unité de l’Espagne – garantie par la force – et le refus du droit des nations à choisir librement si elles veulent rester en Espagne. Défier ce principe est considéré comme un défi à tout le système. C’est pourquoi l’Etat espagnol a eu recours à la répression brutale pour annuler le référendum, puis a procédé à l’arrestation des dirigeants du gouvernement catalan et à la fermeture du parlement catalan. À présent, il a prononcé des peines exemplaires destinées à menacer quiconque tenterait de le défier.

Des mobilisations massives sont déjà en cours en Catalogne. Les étudiants ont quitté les écoles et les universités et des milliers de personnes se rassemblent dans les villes pour protester contre cette décision scandaleuse. Ils exigent la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et défendent le droit à l’auto-détermination. C’est la voie à suivre. Comme il a été prouvé en octobre 2017, le régime espagnol ne peut être combattu que par une action de masse.

La TMI se tient aux côtés des masses catalanes dans leur lutte pour l’auto-détermination et la défense des droits démocratiques. Nous avons déjà pris clairement position pour exiger la libération des prisonniers politiques catalans. Les dirigeants du gouvernement catalan, désormais condamnés à des peines de prison, ont vacillé au moment crucial en 2017 et n’ont pas mené la lutte à son terme. Cela ne les a pas sauvés, mais il faut tirer les leçons de cette expérience. La lutte pour une république catalane, qui constituerait un coup dur pour le régime espagnol de 1978, ne peut aboutir que par des moyens révolutionnaires. Il doit également être lié à la lutte pour les droits ouvriers et les droits sociaux (logement, éducation, soins de santé, droits au travail) afin de gagner en popularité, en Catalogne et dans tout l’Etat espagnol. La TMI exprime sa solidarité avec les condamnés et avec les membres des Comités de Défense de la République (CDR) arrêtés en septembre dernier, qui sont en détention préventive. Nous exigeons leur libération immédiate et sans charges. Ce sont tous des prisonniers politiques, détenus pour avoir exercé leurs droits démocratiques fondamentaux. Nous appelons le mouvement ouvrier et les organisations démocratiques et socialistes du monde entier à se mobiliser contre cette atteinte aux droits démocratiques.

Liberté pour les prisonniers politiques catalans!
Solidarité avec les mobilisations des masses catalanes!
Pour une république socialiste catalane, étincelle de la révolution ibérique
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