Crédit : La Riposte socialiste

Le texte suivant est la traduction d’un discours donné par notre camarade Darcy Seekaskootch lors d’une manifestation de solidarité avec les pêcheurs mi’kmaq, à Montréal le 1er novembre dernier. Vous pouvez également le visionner ici

Bonjour. Je m’appelle Darcy, je suis membre de La Riposte socialiste. Je suis aussi Nehiyaw, qui est le nom traditionnel des membres des Cris des plaines. Avant de commencer, je tiens à remercier les gens qui ont organisé cette manifestation. C’est un événement nécessaire depuis longtemps et je suis extrêmement heureuse de voir toutes les personnes ici présentes pour montrer notre solidarité avec les pêcheurs mi’kmaq.

Cette lutte dure depuis trop longtemps. Quand les Autochtones défendent leurs terres, l’État envoie la GRC pour briser notre résistance. Lorsque nous allons à l’hôpital, nous sommes humiliés et maltraités. Et maintenant, alors que les Mi’kmaq essaient de nourrir leur communauté, ils sont confrontés à la violence. Le gouvernement et la police assistent passivement à la destruction de leurs prises, à la coupure de leurs lignes et au vol de leurs équipements! C’est honteux!

Nous devons nous demander : qui en profite?

Juste à côté de ce conflit entre les pêcheurs autochtones et les non autochtones, il y a une grande entreprise : Clearwater. Possédée par le milliardaire le plus riche de Nouvelle-Écosse. Qui viole les méthodes de conservation et peut opérer librement toute l’année, avec une zone de pêche entière pour elle seule. Elle s’occupe de la transformation des fruits de mer et en tire d’énormes profits.

Et pendant ce temps, les pêcheurs non autochtones sont montés contre les pauvres pêcheurs autochtones.

On fait croire aux non autochtones que quelques casiers des pêcheurs autochtones sont une menace, tandis que les riches jouent selon des règles différentes des autres.

Les monopoles comme Clearwater sont les principaux ennemis. Tant que les intérêts capitalistes dirigeront l’économie, nous devrons nous battre pour des miettes! La lutte pour le maintien de ressources économiques comme les fruits de mer est une lutte contre les capitalistes! 

Trudeau et ses semblables ne font toujours rien. Il parle de réconciliation, et pleure lorsqu’il est confronté à la situation grave des peuples autochtones de ce pays. Et pourtant, le gouvernement a prouvé à maintes reprises qu’il n’en a rien à foutre des droits des Autochtones! Nous l’avons vu avec la lutte du peuple Wet’suwet’en, au début de cette année. Il est clair pour moi, depuis des années maintenant, que le gouvernement ne va jamais faire respecter les traités et continuera à laisser la situation des communautés autochtones s’aggraver! C’est le rôle du gouvernement depuis toujours. Il écrase les Autochtones et protège le système capitaliste canadien à tout prix! 

C’est devenu un fait courant au sein du mouvement ouvrier de faire des déclarations de reconnaissance du territoire et de soutenir les peuples autochtones en paroles. Mais le temps est venu pour de véritables actions de solidarité! Il faut que les syndicats organisent des manifestations, soient présents sur le quai afin d’aider à défendre les pêcheurs mi’kmaq – parce que ce n’est pas la maudite GRC qui va le faire! Le mouvement syndical a les moyens de se mobiliser pour soutenir les Autochtones, et pas seulement en paroles! Une telle solidarité de la classe ouvrière contribuerait grandement à combattre le fléau du racisme. 

Je suis socialiste. J’ai rejoint La Riposte socialiste il y a presque deux ans pour me battre pour cette cause et je suis fier des luttes de mon peuple contre les entreprises privées et les gouvernements capitalistes. Car ce sont ces deux choses qui sont responsables des souffrances qui nous sont imposées.

Ils ont donné à nos frères et sœurs le droit à une « subsistance modérée ». Mais pourquoi devrait-on se contenter d’une subsistance modérée? Nous voulons une véritable subsistance, pas seulement les miettes qui tombent de la table des riches!

Mais cela ne sera pas possible dans le cadre de ce système capitaliste. Malcolm X a dit un jour : pas de capitalisme sans racisme. La longue histoire de nos peuples le prouve. Pour combattre le racisme contre les peuples autochtones, nous devons nous unir et lutter contre le système capitaliste qui en profite et le perpétue. 

La classe capitaliste tremble à l’idée d’une lutte unie. À l’idée de travailleurs autochtones et non autochtones luttant ensemble contre un système qui nous laisse tous tomber.

Il est temps d’agir pour faire de leur peur une réalité!

Je vais conclure avec les mots fantastiques des Wet’suwet’en : La réconciliation est morte, la révolution vit!