Le 4 novembre dernier, plus de 50 000 personnes ont répondu à l’appel du Palestinian Youth Movement (PYM) et de plusieurs autres organisations pour une marche de solidarité avec Gaza. Il s’agissait probablement de la plus grande marche de solidarité avec la Palestine dans l’histoire de Montréal.

À partir de 14h, des dizaines de milliers de personnes se sont amassées sur la rue Sainte-Catherine, au coin de Saint-Urbain. La foule s’étendait jusqu’à la Place des festivals et dans les rues autour; les orateurs s’étaient placés sur le balcon du théâtre Duceppe, dans les hauteurs; des jeunes avaient escaladé l’entrée de la Place des arts et s’étaient perchés sur le toit. L’ambiance était électrique.

Malgré la qualité inégale des discours, ils ont tous, avec raison, mis l’accent sur la nécessité de la solidarité internationale. Une représentante du Conseil Central Montréal Métropolitain CSN a appelé l’ensemble du mouvement syndical a prendre des positions claires de soutien au peuple Palestinien; c’est une « responsabilité historique » du mouvement ouvrier, a-t-elle dit. Il serait maintenant le moment de mettre ces paroles en action. Les dirigeants syndicaux ont la responsabilité de lancer une campagne pour que tous les travailleurs impliqués dans la production et le transport d’équipement militaire vers Israël bloquent ces activités.

Le discours le plus émouvant était peut-être celui de la représentante de Solidarité Québec-Haïti. Elle a dénoncé les impérialistes canadiens et américains qui saccagent Haïti pour leurs profits. Elle a expliqué que les gangs de rue de Port-au-Prince sont armés depuis la Floride – depuis le même pays qui arme le gang qu’est l’armée israélienne. Elle a invoqué l’héritage de Jean-Jacques Dessalines, libérateur d’Haïti durant la grande révolution de 1791-1804 et a terminé sur ce slogan : « Terre de Dessalines, terre de Palestine, même combat! »

La perspective politique écrasante était la demande pour un cessez-le-feu. Les 50 000 manifestants étaient unis : les bombardements doivent cesser! Là où les communistes se démarquaient, c’était dans notre explication qu’un cessez-le-feu ne règlera pas l’oppression immonde des Palestiniens. Il faut déraciner l’impérialisme israélien et mondial, fondé sur le système capitaliste, sans quoi les massacres et l’oppression ne cesseront jamais. 

C’est pourquoi les militants communistes de La Riposte socialiste étaient présents sous le slogan d’une nouvelle Intifada. Tout au long de la marche, notre contingent d’une quinzaine de personnes arborait fièrement la bannière « Pour une fédération socialiste du Moyen-Orient ». Plusieurs personnes étaient d’accord avec nous. Par exemple, alors que nous tenions un caucus avant la manifestation, un communiste récemment arrivé du Maroc s’est arrêté pour écouter discours. Après avoir entendu ce que nous avions à dire, il est immédiatement venu nous parler pour savoir comment s’impliquer avec nous! Pendant la marche, de nombreux manifestants ont repris nos chants comme : « Thawra, thawra, hatta’l nas’r! » (Révolution jusqu’à la victoire!) et « Worldwide Intifada! »

La manifestation s’est terminée devant les bureaux de Radio-Canada, que des manifestants ont peints de rouge afin de dénoncer le traitement médiatique partial que reçoivent les attaques génocidaires d’Israël. La couverture médiatique minimale par les grands médias québécois de la manifestation elle-même, pourtant la plus grande jusqu’à présent, s’inscrit dans cette tendance qui saute aux yeux. 

Les dernières semaines ont été révélatrices du rôle que jouent les grands médias dans la défense des intérêts impérialistes. Pendant que l’armée israélienne cible volontairement les journalistes à Gaza pour les faire taire, les grands médias occidentaux relaient la propagande israélienne sans faire de vérification, comme avec les allégations de « 40 bébés décapités », ou avec le bombardement de l’hôpital Al-Ahli. Ces événements viennent souligner à traits sanglants l’urgence de bâtir une presse ouvrière pour contrecarrer les mensonges de la classe dirigeante. 

C’est pour cela que nos camarades ont participé dans la manifestation armés d’une édition spéciale de La Riposte socialiste présentant une analyse marxiste de la situation, et la solution communiste à la libération de la Palestine.

Le mouvement n’est pas terminé. Fort de sa plus large mobilisation, il a encore l’énergie de durer. Mais de plus en plus, les gens vont se demander comment mettre fin une fois pour toute à l’atroce oppression des Palestiniens. À chaque fois, les communistes seront là pour dire: il faut renverser l’impérialisme et le capitalisme ici au Canada; il faut démanteler tous les régimes de la région pour établir une fédération socialiste du Moyen-Orient; il nous faut une Intifada mondiale, jusqu’à la victoire!