Nous venons de fonder le Parti communiste révolutionnaire. Nous ne voulons rien de moins que renverser le capitalisme de notre vivant. Nous voulons bâtir une nouvelle société communiste, où les horreurs du système ne seront qu’un mauvais souvenir du passé. Il n’y a pas de cause plus juste que celle-ci.

Nous avons souvent souligné un sondage selon lequel 13% des jeunes de 18-34 ans au Canada pensent que le communisme est le système économique idéal. C’est un immanquable signe des temps.

Il y a un nom pour ces personnes. Il s’agit de l’avant-garde de la classe ouvrière. Il s’agit des gens qui comprennent que le système capitaliste doit partir, et qui cherchent une solution. Le PCR se donne comme objectif d’intégrer au parti le maximum de ces communistes conscients et inconscients, et d’en faire une force organisée.

Cependant, même si nous réussissons à unir des milliers de communistes dans un parti, nous serions tout de même une minorité. La classe ouvrière au Canada compte environ 20 millions de personnes. La classe ouvrière est composée de différentes couches, qui arrivent à différentes conclusions à différents moments. 

Le défi qui se pose devant les communistes est double. D’un côté, il faut organiser immédiatement et sans attendre l’avant-garde, la minorité déjà convaincue du communisme dans un parti. Cette tâche ne peut souffrir d’aucun délai et nous devons prendre tous les moyens pour y arriver.

En revanche, il faut éduquer, entraîner cette minorité, et lui donner les outils pour gagner la majorité. Il faut que cette avant-garde apprenne à gagner le reste de la classe ouvrière.  

Il n’est pas suffisant pour le PCR de simplement parler de communisme dans l’abstrait. L’art de la politique communiste, c’est celui d’apprendre à connecter avec les masses de travailleurs, apprendre à lier leurs aspirations et revendications au renversement du système capitaliste. 

Parmi les outils inestimables pour y arriver se trouvent deux livres qui devraient être sur la table de chevet de tout communiste : La maladie infantile du communisme : le gauchisme par Vladimir Lénine (1920), et le Programme de transition de Léon Trotsky (1938). 

Ces deux ouvrages ont une importance capitale. Ce sont deux des meilleurs textes répondant à la question : comment les communistes peuvent-ils gagner à eux les masses?

Nous nous proposons de survoler ces deux textes ici, dans le but que chaque communiste se plonge ensuite dans ces ouvrages fondamentaux et en assimile la méthode qui leur est commune. Une étude scrupuleuse de la théorie marxiste et de l’histoire de notre mouvement est nécessaire si le PCR veut mener une révolution aujourd’hui.

Sectarisme

Les groupes communistes se sont souvent rendus coupables de deux erreurs principales.

D’un côté, nous trouvons l’opportunisme – c’est-à-dire d’abandonner le but à long terme au nom de la promesse de gains à court terme. En tentant de rejoindre les travailleurs qui n’ont pas encore tiré des conclusions révolutionnaires, il y a toujours une tendance à adapter nos principes, diluer les idées au point qu’elles ne constituent plus une menace pour le capitalisme.

Mais l’erreur inverse n’est pas moins pire. Un danger implicite au travail des communistes est d’ignorer les besoins réels des travailleurs et de simplement répéter les vérités abstraites du communisme, sans aucune connexion avec la réalité de la classe ouvrière. 

La maladie infantile du communisme de Lénine est son texte classique qui s’attaque à cette tendance qu’il qualifiait « d’ultra-gauchisme » ou simplement de « gauchisme ». C’est aussi ce que les marxistes appellent le « sectarisme ».

Qu’est-ce que le sectarisme? Le sectaire, c’est un communiste qui impose son schéma préconçu à la réalité. Si la réalité ne correspond pas aux vérités abstraites du communisme, le sectaire rejette cette réalité. Comme l’expliquait Trotsky dans un autre texte : « Un sectaire ne comprend pas l’action et la réaction dialectiques entre un programme achevé et une lutte de masse vivante, c’est-à-dire imparfaite et inachevée. »

À l’époque de Lénine, cette tendance se reflétait sur plusieurs questions. En Allemagne, la gauche du Parti communiste allemand invitait les révolutionnaires à quitter les syndicats dirigés par des réformistes pour former des syndicats révolutionnaires séparés! C’était un exemple de sectarisme crasse. Vu que les syndicats sont dirigés par des réformistes, alors ces syndicats doivent être rejetés dans l’ensemble. De même, elle refusait tout travail au sein du parlement, sous prétexte que celui-ci a « fait son temps ». 

Ces camarades étaient incapables de comprendre la relation entre les idées communistes et le caractère contradictoire du développement de la conscience des travailleurs. Au lieu d’aller où le travailleurs se trouvaient, ils prétextaient la domination des syndicats par les réformistes pour les boycotter.

Cette attitude provenait du fait que les camarades rejetaient à juste titre le réformisme de la social-démocratie et des dirigeants syndicaux en Europe. Ils avaient complètement trahi les masses, n’avaient aucune intention de renverser le capitalisme, et s’adaptaient au parlement et à la routine des relations patronales-syndicales. 

Mais en rejetant le réformisme, ces couches ultra-gauchistes allaient trop loin, tentant de créer leur propre petit mouvement ouvrier « pur », à l’abri des réformistes. 

De même, certains « gauches » avaient une approche complètement abstraite de la lutte de classe, opposant la révolution aux luttes immédiates des travailleurs. 

Au Canada, les premiers communistes ont fait de remarquables erreurs dans ce domaine. Par exemple, lors de la grève générale de Toronto de 1919, le parti produit un tract qui dit « Le Parti communiste du Canada n’est pas opposé à votre grève » (!), et qui appelle à une lutte immédiate pour le pouvoir, critiquant les travailleurs pour ne pas s’être armés en vue de la lutte! 

Ce « révolutionnarisme » abstrait et stérile était un fait commun chez les jeunes partis communistes. Sur cette voie, ils n’allaient jamais pouvoir gagner les masses. C’est contre cette « maladie infantile » que Lénine menait une lutte.

« La politique est une science »

Au cœur du sectarisme se trouve une impatience, une incapacité d’accepter que différentes couches de la classe ouvrière en arrivent à des conclusions révolutionnaires à différents rythmes. Lénine explique : 

« Il est évident que les « gauches » d’Allemagne ont pris leur désir, leur façon de voir en idéologie et en politique, pour une réalité objective. C’est là pour des révolutionnaires la plus dangereuse erreur. » (Les italiques sont de nous)

Le « sectarisme » ou « ultra-gauchisme » provient souvent de ce qu’un communiste prend ses désirs pour la réalité. Convaincu de la perspective communiste, il sous-estime l’importance d’un travail patient pour convaincre les travailleurs et les jeunes de nos idées.

Dans son livre, Lénine explique : 

« Tant qu’il s’agissait (et dans la mesure où il s’agit encore) de rallier au communisme l’avant-garde du prolétariat, la propagande s’est située au premier plan ; même les petits cercles de propagande sont utiles et féconds en dépit des défauts qui leur sont inhérents. Mais quand il s’agit de l’action pratique des masses, […] on ne fera rien avec les seules méthodes de propagande, avec la seule répétition des vérités du communisme « pur ». » (Les italiques sont de nous)

Ce qui est important ici, ce sont les deux tâches que Lénine distingue. La première est de gagner l’avant-garde de la classe ouvrière, les milliers de jeunes qui s’ouvrent au communisme. Dans beaucoup de cas, ces gens n’attendent que de savoir qu’un groupe communiste existe pour le rejoindre.

La seconde tâche est de connecter avec les masses, d’apprendre à s’adresser à une foule de travailleurs dont la majorité n’est pas convaincue. C’est un art que tous les camarades du PCR doivent apprendre. Et ce n’est pas aussi simple que de proclamer la nécessité du communisme en général.

En prenant la parole dans les espaces publics, les quartiers, les manifestations, en allant sur les piquets de grève, il importe de partir des revendications immédiates des travailleurs, et de faire le pont entre ces enjeux et la nécessité d’une révolution dans un langage que tous peuvent comprendre. Lénine l’explique ainsi : 

« [Il faut que les communistes] pénètrent dans les cabarets tout ce qu’il y a de plus peuple, s’insinuent dans les associations, sociétés, rassemblements fortuits les plus populaires; qu’ils parlent au peuple, mais pas un langage d’érudit (et pas trop parlementaire) »

Les communistes doivent être les plus dévoués combattants. Nous devons être de toutes les luttes, prêts à défendre notre perspective avec passion.

Tout communiste est habité d’une haine profonde envers l’oppression et ceux qui la défendent ou la minimisent. En ce sens, le communisme commence avec le cœur. 

Mais pour gagner, il faut maîtriser l’habileté de connecter le programme communiste aux revendications et aux sentiments des masses. Dans son livre, en référence à la lettre d’un camarade « gauchiste » allemand, Lénine l’explique ainsi : 

« L’auteur de cette lettre est tout pénétré d’une très noble colère prolétarienne contre les « politiciens de classe » de la bourgeoisie […]. Cette colère d’un représentant des masses opprimées et exploitées est en vérité le « commencement de la sagesse », la base de tout mouvement socialiste et communiste et de son succès. Mais l’auteur oublie visiblement que la politique est une science et un art qui ne tombent pas du ciel, qui demandent un effort. » (Les italiques sont de nous)

Il n’est pas suffisant de vouer une haine au capitalisme. Il faut maîtriser l’art de connecter avec les travailleurs, ce qui ne peut venir qu’avec l’expérience pratique combinée à une étude scrupuleuse de la théorie marxiste.

Aller là où sont les masses

Cette expérience pratique ne peut que s’acquérir dans le mouvement des masses. Cela signifie que les communistes doivent se plonger dans les mouvements tels qu’ils sont, et tout faire pour avoir l’oreille des gens. Un principe fondamental de notre activité, c’est d’aller là où sont les travailleurs et les jeunes.

Dans La maladie infantile du communisme, Lénine explique à ses camarades que l’histoire du Parti bolchévik n’a pas été une marche en ligne droite vers la révolution. Les bolchéviks ont dû travailler dans des syndicats mis sur pied par la police tsariste, dans des parlements réactionnaires et corrompus, et ont cohabité dans un même parti avec les réformistes de l’époque, les menchéviks. Le principe était de tout faire pour avoir une plateforme de laquelle s’adresser aux travailleurs.

Lénine explique qu’il est complètement erroné pour les communistes de rejeter le travail dans les syndicats simplement parce que leurs dirigeants ne sont pas révolutionnaires. Il faut travailler dans les syndicats malgré leur direction réformiste et d’y former de solides cellules communistes : 

« Pour savoir aider la « masse » et gagner sa sympathie, son adhésion et son appui, il ne faut pas craindre les difficultés, les chicanes, les pièges, les outrages, les persécutions de la part des « chefs » […] et travailler absolument là où est la masse. Il faut savoir consentir tous les sacrifices, surmonter les plus grands obstacles, afin de faire un travail de propagande et d’agitation méthodique, persévérant, opiniâtre et patient justement dans les institutions, sociétés, organisations – même tout ce qu’il y a de plus réactionnaires – partout où il y a des masses prolétariennes ou semi-prolétariennes. »

Tant que nous sommes la minorité, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les masses viennent subitement vers le PCR. C’est nous qui devons aller vers elles.

Une des leçons principales du livre de Lénine est que les communistes doivent appliquer une flexibilité absolue dans les tactiques, sans d’aucune façon renier nos principes et nos idées. 

Trotsky et la méthode transitoire

Nous parlions plus haut de la nécessité de lier les aspirations des travailleurs au programme communiste. Sur cette question, il n’y a pas de meilleur texte que le Programme de transition de Léon Trotsky. 

Il s’agit du document fondateur de la 4e Internationale, née en 1938. Cette organisation est morte, mais les idées de Trotsky vivent. 

À l’époque, les forces du marxisme authentique étaient réduites à une toute petite minorité, beaucoup plus petite que les communistes « gauchistes » contre qui Lénine polémiquait dans La maladie infantile du communisme. 

Tandis que les impérialistes s’approchaient d’une autre guerre mondiale, en pleine période de révolutions, la question de savoir comment la 4e Internationale pourrait gagner les masses était d’une actualité brûlante.

Le Programme de transition constitue une continuation et un développement des idées exposées par Lénine dans La maladie infantile du communisme. Trotsky y explique ainsi la tâche : 

« La tâche stratégique de la prochaine période – période pré-révolutionnaire d’agitation, de propagande et d’organisation – consiste à surmonter la contradiction entre la maturité des conditions objectives de la révolution et la non-maturité du prolétariat et de son avant-garde (désarroi et découragement de la vieille génération, manque d’expérience de la jeune). Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste.  »

Puis, il explique ce qu’est le « pont » :

« Ce pont doit consister en un système de revendications transitoires, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat. »

Il existe un préjugé selon lequel les communistes rejettent la lutte pour les réformes. Rien n’est plus faux. En réalité, notre critique des réformistes est précisément leur incapacité à gagner quoi que ce soit.

Dans son Programme de transition, Trotsky explique que les communistes luttent pour défendre toute conquête de la classe ouvrière, et veulent partout améliorer son sort. Les communistes seront de chaque lutte. Mais notre rôle est d’aider les travailleurs à voir le portrait plus large, et de lier la lutte immédiate à la lutte générale pour le renversement de tout le système. Tel est le but de la méthode transitoire : démontrer qu’ ultimement, renverser le capitalisme est la seule manière de satisfaire les revendications des travailleurs et des opprimés.

Un exemple très actuel de cette méthode est l’approche communiste dans le mouvement des campements pro-palestiniens, où la revendication « Désinvestir et divulguer » mobilise des dizaines de milliers de jeunes partout. 

Les communistes soutiennent sans réserve ce mouvement et y participent activement. Mais il serait futile de simplement répéter ce que tout le monde dit et sait déjà. Nous n’ignorons pas non plus les enjeux concrets du jour, nous contentant de dire que le communisme est la solution dans l’abstrait. 

Appliquant la méthode transitoire au mouvement des campements, nous expliquons que les revendications de désinvestir et divulguer sont correctes, mais qu’il faut aller plus loin. Ces revendications vont au cœur de la domination capitaliste des institutions scolaires en posant la question : pourquoi nos universités fonctionnent-elles comme des entreprises privées? Pourquoi n’avons-nous pas notre mot à dire dans la gestion de nos écoles – et comment pourrions-nous y arriver? Nous ne pouvons avoir confiance dans les cliques non élues des conseils d’administration des universités. C’est pourquoi nous demandons que les universités soient gérées démocratiquement par des comités de travailleurs et étudiants, plutôt que par de riches bourgeois non élus. C’est ainsi que nous partons du mouvement tel qu’il est, et l’amenons vers la nécessité d’une transformation radicale de la société.

Nous demandons l’ouverture complète des livres de comptes, et que les universités soient gérées démocratiquement par les travailleurs et les étudiants eux-mêmes plutôt que par de riches bourgeois non élus. Ces revendications vont au cœur de la domination capitaliste des institutions scolaires. C’est ainsi que nous partons du mouvement tel qu’il est pour l’amener vers la nécessité d’une transformation radicale de la société.

Nous n’inventons rien; ces revendications viennent tout droit du Programme de transition. Devant le chaos économique, les fermetures d’usines et la corruption, Trotsky soulevait la revendication de l’abolition du secret commercial; autrement dit, l’ouverture des comptes, pour que les travailleurs sachent d’où vient l’argent et où elle va, et la formation de comités d’usines pour superviser leur gestion.

Ces revendications sont utopiques, diront certains? Trotsky répond : 

« Si le capitalisme est incapable de satisfaire les revendications qui surgissent infailliblement des maux qu’il a lui-même engendrés, qu’il périsse! La « possibilité » ou l’ « impossibilité » de réaliser les revendications est, dans le cas présent, une question de rapport des forces, qui ne peut être résolue que par la lutte. Sur la base de cette lutte, quels que soient ses succès pratiques immédiats, les ouvriers comprendront mieux que tout la nécessité de liquider l’esclavage capitaliste. »

Bien des gens disent que désinvestir et divulguer sont des revendications utopiques, et que les universités ne fonctionnent pas ainsi. Cela ne fait que prouver que c’est le capitalisme qui est un obstacle. Si la propriété privée des universités nous empêche de mettre un frein au génocide, alors le système doit partir!

La méthode exposée dans ce texte est la même que celle de Lénine dans La maladie infantile du communisme. À la question « comment gagner les masses », les deux textes offrent les outils pour y répondre dans la pratique. 

Il n’y a pas de recette toute faite. Les communistes doivent pleinement comprendre que les masses de travailleurs apprennent par l’expérience, et trouver le pont entre leur expérience et nos idées.

Nous avons la double tâche d’unir l’avant-garde communiste dans le parti, et d’apprendre à lier les luttes immédiates au programme communiste – apprendre à gagner les masses. Il faut travailler dans le mouvement ouvrier et la gauche tel qu’ils sont, avec toute leur confusion et leurs défis.

Gagner le droit de diriger

Il est impossible de rendre justice aux deux textes fondamentaux de Lénine et Trotsky. Chaque communiste doit étudier de près les idées qui y sont exposées. La théorie est le socle du PCR. Chaque communiste doit conquérir ces idées et la méthode marxiste. 

D’ici peu, le Québec et le Canada seront le théâtre de luttes de classe comme nous n’en avons pas vu depuis longtemps. Tout indique le développement d’une colère de masse, qui trouvera une forme d’expression ou une autre. Ce sera une période prolongée de lutte, d’avancées et de reculs, de révolution et de réaction.

La révolution sera faite par la classe ouvrière elle-même. Mais l’histoire de toutes les révolutions démontre que s’il n’y a pas un parti révolutionnaire capable de diriger cette lutte, les révoltes ouvrières finissent par être étouffées ou par s’estomper.

Nous ne nous faisons pas d’illusions. Les conditions objectives pour une révolution sont présentes – mais nous sommes un jeune parti qui manque d’expérience. Cependant, si nous prenons au sérieux l’étude du marxisme et plongeons sans attendre dans la lutte, nous pouvons gagner l’expérience nécessaire et devenir une force reconnue au sein du mouvement ouvrier. C’est ainsi que nous gagnerons l’autorité et la confiance des travailleurs, et dirigerons notre classe vers la victoire communiste.

« La nécessité même du parti découle précisément du fait que le prolétariat ne naît pas avec une compréhension toute faite de ses intérêts historiques. La tâche du parti consiste à apprendre, à démontrer au prolétariat son droit à la direction sur la base de l’expérience des luttes. » (Léon Trotsky, La révolution allemande et la bureaucratie stalinienne)


Les communistes et la classe ouvrière

Marx et Engels, dans le célèbre Manifeste du Parti communiste, expliquaient la relation entre les communistes et la classe ouvrière de brillante façon. Toute notre méthode découle de ces quelques lignes : 

« Quelle est la position des communistes par rapport à l’ensemble des prolétaires?

Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers.

Ils n’ont point d’intérêts qui les séparent de l’ensemble du prolétariat.

Ils n’établissent pas de principes particuliers sur lesquels ils voudraient modeler le mouvement ouvrier. 

Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points : 1. Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat. 2. Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité.

Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l’avantage d’une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien. »