Comment le NPD a perdu toute pertinence

Pour des millions de personnes, le NPD n’est qu’une pâle copie du Parti libéral.

  • M.A. Olanick et Matthew Puddister
  • lun. 7 avr. 2025
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Image: Broadbent Institute/Flickr

Le NPD coule comme une pierre à l’approche des élections fédérales. L’appui envers le parti a atteint son plus bas niveau depuis des décennies, oscillant autour de 7%.

Pour en comprendre la raison, il suffit de se demander : pourquoi quiconque voterait-il pour le NPD?

Le NPD a passé des années à soutenir le gouvernement détesté de Trudeau et s’est ainsi rendu impossible à distinguer des libéraux. 

Et ça se poursuit avec la guerre commerciale. Le NPD se distingue à peine des conservateurs ou des libéraux, se ralliant du côté des capitalistes canadiens, soutenant les contre-tarifs et les politiques « acheter canadien ». Singh a même adopté le slogan hypocrite du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, « Le Canada n’est pas à vendre ». 

Prenons par exemple la politique étrangère. Singh s’est plié devant la demande de Trump d’augmenter les dépenses militaires à deux pour cent du PIB. Il demande seulement que les F-35 soient « fabriqués au Canada ».

Par conséquent, pour des millions de personnes, le NPD n’est qu’une pâle copie du Parti libéral. Et face à la menace de Donald Trump, la montée de Mark Carney a sans surprise grugé dans la base traditionnelle d’appui du NPD. À choisir entre les libéraux et leurs imitateurs, les électeurs choisiront toujours le produit original.

Pendant ce temps, de nombreux travailleurs qui veulent du changement se tournent vers les conservateurs!

En fait, les conservateurs sont le parti le plus populaire chez les jeunes électeurs et les travailleurs syndiqués, qui sont traditionnellement favorables au NPD. Ce n’est pas le résultat d’un « virage à droite », mais parce que Poilievre a réussi à canaliser la colère ambiante contre l’establishment et la détérioration du niveau de vie sous Trudeau, en dénonçant la « décennie libérale perdue ». Ceux qui cherchent une solution de rechange au statu quo associent le NPD à ce même establishment détesté.

Il y a longtemps, le NPD représentait quelque chose pour les travailleurs. La « vague orange » de 2011, la première fois que le NPD a obtenu suffisamment de voix pour devenir l’opposition officielle, a été le produit d’électeurs cherchant une solution de rechange aux conservateurs et aux libéraux. Depuis, tout ce que le NPD a fait, c’est démontrer à quel point il veut désespérément faire partie de l’establishment.  

L’effondrement du NPD illustre l’impasse du réformisme. En défendant le système capitaliste alors qu’il est confronté à la plus grande crise de son histoire, il perd toute crédibilité auprès des travailleurs et renforce les partis capitalistes traditionnels.