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Le niveau de vie de la classe ouvrière se dégrade au Canada. L’espérance de vie totale diminue, le chômage et le nombre de sans-abri augmentent. Et le nouveau budget du gouvernement fédéral n’offre presque rien aux travailleurs pour améliorer la situation.

Pourtant, le budget trouve bien 33,8 milliards de dollars pour la guerre, en plus d’augmenter les dépenses militaires jusqu’en 2029-2030. En annonçant ce plan, le premier ministre Justin Trudeau a répété sa phrase fétiche : « le monde a besoin de plus de Canada » – et par cela, il veut bien sûr dire de plus bombes canadiennes, de balles canadiennes et de bottes canadiennes en sol étranger.

Le Canada est sous la pression de ses alliés impérialistes de l’OTAN pour augmenter ses dépenses militaires. À court terme, le nouveau plan se traduira par des milliards pour commencer à « accélérer » la production d’artillerie, 307 millions de dollars pour des avions d’alerte avancée et 2,7 milliards pour des missiles à longue portée.

Le « plan de défense » indique en outre que le gouvernement a l’intention d’utiliser cette puissance militaire pour protéger la « prospérité » du Canada dans le monde – en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine. C’est là que les géants canadiens de l’exploitation minière, pétrolière et bancaire réalisent certains de leurs plus gros profits à l’étranger. La « prospérité » en question signifie la « prospérité » des capitalistes canadiens.

Chaque dollar consacré à la guerre est un dollar qui ne sert pas à payer les salaires des travailleurs, à construire des hôpitaux ou à répondre aux besoins des travailleurs. Au lieu de cela, il est destiné à tuer les travailleurs et les pauvres à l’étranger, pour consolider les « intérêts » des patrons canadiens et leur « prospérité ».

Les dirigeants syndicaux restent silencieux sur les dépenses militaires

Malheureusement, les dirigeants des plus grands syndicats canadiens ont fait l’éloge du budget.

Le Congrès du travail du Canada (CTC) a qualifié les réformes dérisoires contenues dans le budget de mesures « bienvenues » et de signes de « progrès » de la part des libéraux, sans même mentionner l’augmentation des dépenses militaires.

Unifor, le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, est allé plus loin et a félicité le gouvernement pour avoir soi-disant « présenté un budget qui fait progresser le progrès social » – un progrès réalisé à coup de bombes, vraisemblablement.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a également fait l’éloge des efforts et des « intentions » « louables » du gouvernement libéral dans tous les domaines, de la politique fiscale au logement en passant par le changement climatique. Cependant, les dirigeants de la CSN n’ont pas trouvé d’espace pour dénoncer les « intentions » du gouvernement d’accroître ses forces afin de pouvoir mener de nouvelles guerres impérialistes.

Alors que les dirigeants syndicaux ont lancé de timides appels à un cessez-le-feu à Gaza, ils restent maintenant silencieux lorsque les impérialistes canadiens, qui sont d’importants alliés militaires d’Israël, augmentent leurs dépenses de guerre. L’hypocrisie est flagrante.

Le problème, toutefois, dépasse les déclarations.

De nombreux syndicats canadiens, dont le CTC, le SCFP et les Métallos, ont également des représentants au sein du comité exécutif du NPD fédéral. Après avoir célébré l’accord de soutien et de confiance entre le NPD et les libéraux lors de son annonce en 2022, aucun de ces dirigeants syndicaux n’a retiré son soutien depuis.

Le soutien apporté par le gouvernement minoritaire libéral à un génocide offre une occasion en or au NPD de le faire tomber et d’aider concrètement le mouvement de solidarité avec la Palestine. Cette augmentation des dépenses militaires aurait été une nouvelle occasion de lui retirer son soutien sur la base d’une position anti-impérialiste de principe. Mais la direction du NPD n’a pas l’intention de le faire. Et les dirigeants syndicaux ne l’ont pas poussée à le faire.

À la place, ces dirigeants syndicaux et le NPD contribuent à maintenir Trudeau au pouvoir. En échange de quelques miettes, les libéraux ont reçu carte blanche pour augmenter les dépenses militaires et mener d’autres opérations impérialistes. Cela s’est traduit, entre autres, par une aide au génocide israélien à Gaza, la conduite d’opérations navales offensives contre la Chine et le soutien à des coups d’État en Amérique latine – sans que les syndicats ne s’y opposent vraiment.

Il faut dire les choses telles qu’elles sont

D’un côté, certains dirigeants syndicaux présentent une opposition de pure forme à la guerre, critiquant Israël et appelant même à un embargo sur les exportations d’armes vers Israël. Mais d’un autre côté, ils sont incapables de dénoncer les dépenses militaires canadiennes et préfèrent garder le silence sur cet argent dépensé pour détruire et opprimer.

Parce qu’ils acceptent le capitalisme, ils sont incapables d’aller jusqu’au bout de leur « opposition » aux guerres capitalistes avec une position de principe. Puisqu’ils acceptent le règne des capitalistes et de leur État, ils acceptent la nécessité pour cet État de financer son armée.

Contrairement aux réformistes, la politique des communistes consiste à dire ce qui est. Les libéraux sont les complices d’un génocide et le mouvement ouvrier doit les faire tomber.

La classe ouvrière est internationale. Se battre pour les travailleurs signifie organiser la classe ouvrière pour balayer les capitalistes, leur État et leurs « intérêts » à l’échelle internationale – et prendre le pouvoir.