Si vous avez manqué l’École marxiste d’hiver de Montréal 2023, vous avez manqué beaucoup de choses.

L’École marxiste d’hiver de Montréal est le plus gros événement marxiste au Canada. Après avoir été reléguée à Zoom pendant deux ans à cause de la pandémie, nous étions de retour en personne cette année avec 460 participants réunis pour discuter et apprendre sur la théorie et l’histoire marxistes. Les conférences avaient toutes pour thème le parti révolutionnaire et couvraient en même temps un large éventail de sujets.

Heureusement, les enregistrements de toutes les conférences sont désormais en ligne, ce qui vous permet de rattraper ce que vous avez manqué ou de réécouter vos discussions préférées.

Alors que le capitalisme s’enfonce de plus en plus dans la crise, il est plus urgent que jamais de construire le Parti révolutionnaire, l’organisation qui peut mener la classe ouvrière à la victoire. Si vous êtes d’accord, rejoignez-nous!

En 1903, le Parti ouvrier social-démocrate de Russie s’est scindé en deux factions : les bolcheviks et les mencheviks. Bien qu’ils aient tous commencé ostensiblement comme marxistes, alors que les bolcheviks allaient prendre la tête de la révolution d’octobre, les mencheviks allaient finir par la trahir. Bien que cette perspective ne soit pas du tout évidente en 1903, les germes de ce qui allait se produire étaient déjà en train de prendre racine. Alex Grant, rédacteur en chef de Fightback, explique les causes de la scission et les leçons à en tirer pour nous aujourd’hui.

Marx et Engels étaient loin d’être de simples théoriciens de salon. Ils ont joué un rôle clé dans l’organisation et la direction de l’Association internationale des travailleurs, également connue sous le nom de Première Internationale. Il s’agissait de la première tentative d’organisation visant à unir la classe ouvrière au-delà des frontières nationales, et elle présentait de nombreux défis. Dans son exposé, Julien Arseneau, rédacteur à La Riposte socialiste, explique la lutte de Marx et Engels pour la clarté théorique et politique au sein de la Première Internationale contre les idées anarchistes de Bakounine et de ses disciples, qui ont manœuvré contre la démocratie de l’Internationale sous prétexte de lutter contre le soi-disant autoritarisme de Marx.

La révolution espagnole est l’un des épisodes les plus tragiques de la lutte des classes au XXe siècle. Lorsque Franco a mené un coup d’État en juillet 1936, la classe ouvrière s’est ralliée et a lutté courageusement contre les forces du fascisme. Au plus fort de la révolution, les masses laborieuses détenaient le pouvoir dans la Catalogne révolutionnaire. Cependant, la classe ouvrière ne disposait pas d’un parti et d’une direction révolutionnaires authentiques pour aller de l’avant, et ses dirigeants l’ont trahie. Erik Demeester, rédacteur des journaux belges Révolution et Vonk, explique les leçons que nous pouvons tirer du sacrifice de la classe ouvrière espagnole.

Dans les années 1950, le Parti communiste indonésien (PKI) est devenu le troisième parti communiste du monde, avec trois millions de membres cotisants et le soutien de dix millions de syndicalistes et de paysans organisés. Parallèlement, l’économie indonésienne connaissait des difficultés et le fossé entre les riches et les pauvres ne cessait de se creuser. L’heure de la révolution avait sonné. Mais cette combinaison explosive s’est tragiquement terminée par le massacre d’un million de communistes en 1965. Ted S., militant de Fightback, explique comment l’Indonésie nous enseigne que les erreurs théoriques ont des conséquences désastreuses.

En 1903, Lénine a écrit Que faire?, un petit livre expliquant comment construire un parti révolutionnaire. Dans ses plans, le journal révolutionnaire jouait un rôle central. Bien que Lénine ait réussi par la suite à construire un parti exactement comme il l’avait décrit dans Que faire?, nombreux sont ceux qui, à gauche aujourd’hui, remettent en question la pertinence de la presse révolutionnaire. Ne vivons-nous pas à l’ère du numérique? L’Internet ne rend-il pas les journaux obsolètes? Benoît Tanguay, du comité éditorial de La Riposte socialiste, explique comment les conseils de Lénine ont résisté à l’épreuve du temps, et le rôle que la presse révolutionnaire joue pour nous aujourd’hui.

Des millions de travailleurs et de jeunes aux États-Unis en ont assez des deux partis de la classe capitaliste : les Républicains et les Démocrates. Mais en l’absence d’un parti ouvrier de masse, les électeurs n’ont qu’un choix limité entre voter pour l’un des partis de la classe dirigeante, voter pour un minuscule tiers parti ou simplement s’abstenir. Mais pourquoi n’y a-t-il pas de parti ouvrier de masse aux États-Unis? Pourquoi les tentatives passées pour en créer un ont-elles échoué? Tom Trottier, membre du comité éditorial de Socialist Revolution, explique les leçons que nous pouvons tirer de l’histoire pour changer cette situation à l’avenir.

Tout socialiste sait à quel point la question de l’Union soviétique est importante. Si la Révolution russe a été un tel événement émancipateur, comment s’est-elle transformée en une épouvantable et tyrannique caricature du socialisme? Et si l’économie planifiée a connu de telles avancées, comment et pourquoi s’est-elle effondrée? Jules Legendre, rédacteur en chef du journal français Révolution, nous aide à comprendre les forces qui ont abouti à l’effondrement de l’URSS et ce que cela signifie pour la construction du socialisme à l’avenir.

L’École marxiste d’hiver de Montréal s’est terminée par un exposé fascinant de Fred Weston, rédacteur de In Defence of Marxism, sur le dirigeant et théoricien marxiste Ted Grant. Après l’assassinat de Léon Trotsky, les forces jeunes et inexpérimentées de la Quatrième Internationale se sont retrouvées sans gouvernail. L’essor historique du capitalisme après la Seconde Guerre mondiale a été particulièrement désorientant. Seule la direction du RCP en Grande-Bretagne a été en mesure de s’adapter à la nouvelle situation à l’échelle mondiale après 1945, grâce aux capacités théoriques de Ted Grant. Ses écrits sur l’économie, la guerre, la révolution coloniale, et en particulier le stalinisme, étaient et restent des classiques du marxisme moderne.