Solidarité avec la grève des débardeurs! Jamais ils ne nous casseront!

Les patrons sont partis en guerre contre les débardeurs du SCFP375, et ceux-ci leur ont répondu de la seule bonne façon. Un avis de grève illimitée a été déposé, et celle-ci commencera le lundi 26 avril. Il est temps de passer à l’offensive. Seule une grève combative peut mener à la victoire. Tout le mouvement ouvrier doit appuyer les débardeurs!

  • La Riposte syndicale
  • ven. 23 avr. 2021
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Les patrons sont partis en guerre contre les débardeurs du SCFP375, et ceux-ci leur ont répondu de la seule bonne façon. Un avis de grève illimitée a été déposé, et celle-ci commencera le lundi 26 avril. Le dernier vote de grève était passé à 99,31%, montrant le désir quasi unanime des débardeurs de lutter. 

Il est temps de passer à l’offensive. Seule une grève combative peut mener à la victoire. Tout le mouvement ouvrier doit appuyer les débardeurs!

Provocations des patrons

Depuis la fin de la trêve de sept mois le 21 mars dernier, les patrons sont en mode attaque. Le 12 avril, l’Association des employeurs maritimes (AEM) avait décidé de suspendre le régime de sécurité d’emploi. Le SCFP375 a répliqué en entamant une grève des heures supplémentaires et des fins de semaine.

Puis, aujourd’hui le 23 avril, autre claque au visage : l’AEM modifie les horaires de travail pour augmenter les heures travaillées et mettre en place des « horaires à quarts » qui compliquent la conciliation travail-famille – qui est pourtant l’un des enjeux principaux de la négo!

Cette tactique de changer les horaires est une attaque frontale méprisante. Elle avait été implantée à l’automne 2018, avant que les débardeurs aient un mandat de grève. Michel Murray, conseiller syndical du SCFP375, affirmait dans sa conférence d’aujourd’hui qu’il avait fallu contenir la colère des membres pour éviter une grève illégale à l’époque. 

Depuis la grève illimitée d’août 2020, un constat est inévitable : les patrons n’ont aucune intention de négocier. Nous ne pouvons pas compter sur leur bonne foi. Ils veulent provoquer les débardeurs et les soumettre. 

Michel Murray l’avait dit lui-même le 12 avril dernier : « On privilégie la table de négociations, c’est ce qu’on avait fait depuis la fin de la trêve… Est-ce qu’on anticipe que l’employeur va à nouveau tenter de frapper à nouveau économiquement les débardeurs? On en est persuadés. On est persuadés que ça fait partie de sa stratégie pour nous pousser à fermer le port et, ensuite, crier aux loups et demander une intervention gouvernementale des libéraux. »

C’est ce qui se passe en ce moment. Il faut tirer les conclusions de cela. L’heure n’est plus à contenir la colère des membres, ou à attendre à la table de négos. Même si les patrons retirent leurs deux mesures de provocation devant la menace de grève, comme le souhaite l’exécutif syndical, ce ne sera que pour revenir à l’offensive plus tard. La grève illimitée est notre meilleur outil pour gagner. Les patrons ne nous laissent pas le choix!

Le « Québec inc. » derrière l’AEM

Naturellement, l’ensemble du « Québec Inc. » pleurniche comme des bébés gâtés. Depuis des semaines, on ne compte plus les articles qui donnent une tribune au Conseil du Patronat, aux Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), aux chambres de commerce et autres représentants patronaux pour nous faire part de leurs « craintes » d’une grève. 

Et on ne compte plus les articles qui appellent à une « intervention » du fédéral pour empêcher une grève. Et tout le monde sait ce que ça veut dire : une loi spéciale de retour au travail.

Même refrain ce matin à l’annonce de la grève illimitée : Michel Leblanc, de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, dit que « le syndicat prend l’économie en otage » et demande que le fédéral empêche la grève. Même son de cloche chez le MEQ. Pierre Fitzgibbon, ministre québécois de l’Économie, dit que : « Le gouvernement fédéral doit intervenir rapidement. »

Le gouvernement fédéral dit étudier « toutes les options ». Mais on sait qu’il y a eu des discussions il y a quelques semaines en vue de forcer le retour au travail en cas de grève.

Malheureusement, devant les préparatifs des patrons et des gouvernements, l’exécutif syndical semble toujours espérer pouvoir éviter un conflit et une loi de retour au travail. Murray disait : « On aime à penser que les libéraux c’est pas des conservateurs sexys et qu’ils vont respecter les lois internationales et les décisions de la Cour suprême en matière de droit à la négociation et de droit de grève. »

Mais nous ne pouvons aucunement faire confiance aux libéraux pour venir à notre rescousse. Justin Trudeau avait implanté une loi de retour au travail contre les postiers du STTP en novembre 2018. Il n’aura pas peur de le refaire. 

La solidarité est nécessaire!

Les patrons et leurs gouvernements sont prêts à prendre tous les moyens à leur disposition pour vaincre les débardeurs. Nous devons faire la même chose! 

Cette lutte ne concerne pas que les débardeurs. Si ceux-ci se font mettre une loi spéciale sur le dos et subissent la défaite, cela renforcera les patrons dans leur lutte contre tous les travailleurs. Après des années de stagnation et de recul dans le niveau de vie et les conditions de travail de la classe ouvrière, une victoire des débardeurs enverrait le message à l’ensemble de la classe qu’il est possible de résister aux patrons. 

Les débardeurs ne peuvent être laissés à eux-mêmes. Il est impératif que tout le mouvement ouvrier se mobilise en solidarité. Le SCFP, la FTQ et les autres centrales syndicales ont le devoir d’appuyer concrètement les débardeurs et de mettre leurs ressources à leur disposition. Nous devrions aller renforcer les piquets, organiser des manifestations d’appui, voire des grèves de solidarité si nécessaire. 

Afin de contribuer à la mobilisation autour de cette lutte, une campagne de solidarité avec les débardeurs vient tout juste d’être lancée. Nous invitons tous les travailleurs et toutes les travailleuses, syndiqués ou non, à passer le mot dans le mouvement!

Défendons le droit de grève!

Les patrons et les gouvernements ne s’en cachent pas : une loi spéciale de retour au travail est sur la table. Naturellement, des lois de ce genre finissent toujours par être déclarées anticonstitutionnelles quelques années plus tard. Mais rendu là, il est trop tard et les lois ont déjà fait leurs dommages.

Devant le blocage des négociations, le mépris des patrons et la très probable loi spéciale, il faut se préparer à mener le combat jusqu’au bout. Cela signifie qu’il faut que la direction syndicale établisse un plan pour défendre notre droit de grève et défier une future loi spéciale antidémocratique. 

Cela peut avoir l’air « radical ». Mais avons-nous le choix? Le mouvement syndical ne serait pas où il est si nos ancêtres n’avaient pas défié les lois injustes. Comme l’a si bien dit Michel Chartrand : « Le mouvement syndical est né dans l’illégalité, qu’il a grandi dans l’illégalité et qu’il devra continuer de vivre en marge de la légalité qui favorise une minorité au détriment d’une majorité. » 

Ces lois spéciales peuvent être défiées. Les postiers l’ont fait dans les années 70. Les infirmières du Québec l’ont courageusement fait en 1999. Les étudiants québécois l’ont fait en 2012 devant la loi 78. On peut le refaire! Défendons le droit de grève!

Le slogan des débardeurs est « Jamais tu me casseras» : il ne faut pas laisser une loi spéciale nous casser! 

Solidarité avec les débardeurs du SCFP375!
La grève jusqu’à la victoire!
Défendons le droit de grève! Défions les lois spéciales!