Nos camarades, organisés au sein du Collectif Tendance marxiste internationale, participent ce week-end au conseil national de Québec solidaire. Alors que les élections approchent, la droite populiste monte en popularité pendant que QS demeure incapable de canaliser la colère ambiante contre le système. Ce CN se tient quelques jours après que les députés de QS aient honteusement voté pour le projet de loi 96, un geste représentatif de la mauvaise direction que prend le leadership du parti. Un changement de cap est nécessaire.

Nous avons lancé en octobre dernier la campagne « Pour un Québec solidaire, luttons pour le socialisme ». Dans le cadre de cette campagne, nos camarades distribuent le feuillet suivant pour sonner l’alarme auprès des membres.


Le capitalisme est brisé. Les conditions de vie des travailleurs s’aggravent année après année. L’inflation au pays atteint 6,8%, une première en plus de 30 ans. Les services publics s’effondrent. Les inégalités de richesse atteignent des niveaux astronomiques, pendant que la crise du logement fait rage et que la planète brûle. 

Malgré ce scénario catastrophique, et après plus de deux ans de gestion complètement désastreuse de la pandémie, la CAQ s’accroche au pouvoir en restant en tête des sondages. Pendant ce temps, le mécontentement envers ce gouvernement capitaliste n’a bénéficié qu’à une formation encore plus à droite, le Parti conservateur du Québec, qui a vu sa popularité monter en flèche ces derniers mois. 

L’émergence du PCQ est le symptôme d’une colère profonde contre le statu quo dans un système en crise. C’est cette même volonté d’en finir avec le statu quo qui explique la victoire de la CAQ en 2018, le soi-disant « parti du changement ». Maintenant que celle-ci révèle qu’elle sert les mêmes intérêts que le Parti libéral et le Parti québécois, les gens se tournent vers le PCQ comme solution. 

Mais ce n’est pas inévitable. Nous n’assistons pas à une simple montée de la droite, mais plutôt à l’effondrement du centre politique – ce qu’illustrent l’agonie du PQ et l’affaiblissement du PLQ. En période de crise profonde du système capitaliste, les partis traditionnels n’ont rien à proposer pour améliorer la situation. La population a raison d’être de plus en plus en colère contre l’establishment et de vouloir du changement. Comment faire pour que les populistes de droite comme Duhaime ne soient pas ceux qui en profitent?

Trop souvent, QS donne l’impression d’être du côté de l’establishment plutôt qu’en opposition. Notre porte-parole Manon Massé affirmait au début de la pandémie que nous allions jouer les musiciens dans l’orchestre de la CAQ afin de lutter contre la COVID-19. Tous les analystes ont remarqué le « recentrage » du parti au congrès de novembre 2021. Et maintenant, à quelques mois de la campagne électorale, nous avons voté pour le PL96 – le seul parti à avoir appuyé cette loi avec la CAQ! Cet appui légitime la tentative de la CAQ de faire mousser le nationalisme identitaire et de réorienter le débat vers la question linguistique.

Dans sa publication Facebook, défendant la position de QS sur le PL96, Gabriel Nadeau-Dubois a affirmé que nous pourrons « toujours compter sur Québec solidaire pour être la voix de la nuance et de l’équilibre ». Cette phrase résume parfaitement les erreurs de notre direction. C’est le langage de la modération et du « centre » politique. Nous devons changer de cap.

Pour combattre le populisme de droite, il faut commencer par dénoncer sans détour l’establishment à chaque occasion. Le PL96 aurait dû être dénoncé pour ce qu’il est, soit une tentative nationaliste de faire oublier les problèmes urgents des travailleurs en agitant l’épouvantail de la question linguistique. Duhaime monte en popularité, car il a réussi à se présenter faussement comme le parti anti-establishment aux yeux de centaines de milliers de Québécois en colère. QS peut et doit être la voix anti-establishment des travailleurs en colère.

C’est ce même establishment qui n’a rien à proposer pour lutter contre l’inflation galopante, la crise du logement et la destruction environnementale. Mais tous ces maux sont liés au système qui les produit, le capitalisme. Alors que 38% des Québécois s’opposent au capitalisme – ce qui est plus que le pourcentage d’appuis obtenus par la CAQ aux dernières élections, il est temps de remettre de l’avant la lutte contre le capitalisme, qui forme une partie intégrante du programme de notre parti : « Afin de permettre le contrôle collectif et démocratique des principaux leviers économiques du Québec, Québec solidaire entend, à terme, dépasser le capitalisme. »QS compte dans son programme de nombreuses mesures qui feront rager les capitalistes et les riches. Un gouvernement solidaire aurait immédiatement à faire face à leur chantage et à leur sabotage. Nous devrons être prêts à offrir une solution socialiste – nationaliser les banques et les grandes entreprises, et bâtir un mouvement de masse pour défendre ces mesures. À l’heure où le capitalisme est de plus en plus discrédité, nous ne devons pas craindre de proposer une nouvelle société, le socialisme. C’est ce qui nous permettra de gagner.


Nous appelons les militants qui sont d’accord avec nos idées à nous rejoindre pour défendre une perspective socialiste à QS et dans le mouvement ouvrier.

Page facebook de la campagnehttps://www.facebook.com/QSsocialiste

Pour nous contactercollectif.tendance-marxiste@quebecsolidaire.net