Grève étudiante : faisons revivre les traditions révolutionnaires de 2012!

Dix ans après la plus grande grève étudiante de l’histoire du Québec, nous voyons les signes d’un réveil du mouvement étudiant. La rumeur d’une grève générale illimitée monte même dans certains corridors. Les revendications sont multiples : contre la précarité, pour la gratuité scolaire, pour la justice climatique et pour la salarisation des stages. Nous appelons tous les étudiants à rejoindre le mouvement de grève et à s’organiser afin de faire revivre les traditions révolutionnaires qui font la fierté du mouvement étudiant québécois.

  • La Riposte socialiste étudiante
  • lun. 21 mars 2022
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Dix ans après la plus grande grève étudiante de l’histoire du Québec, nous voyons les signes d’un réveil du mouvement étudiant. Entre autres, de nombreuses associations étudiantes à l’UQAM, ainsi que des associations à l’UdeM et au Cégep du Vieux-Montréal, ont obtenu des mandats de grève pour la semaine du 21 mars. La rumeur d’une grève générale illimitée monte même dans certains corridors. Les revendications sont multiples : contre la précarité, pour la gratuité scolaire, pour la justice climatique et pour la salarisation des stages.

Nous appelons tous les étudiants à rejoindre le mouvement de grève et à s’organiser afin de faire revivre les traditions révolutionnaires qui font la fierté du mouvement étudiant québécois. 

Une grève déclenchée par la crise du capitalisme

Après deux ans de frustration accumulée pendant la pandémie, ces votes de grève pourraient bien être le début d’un plus grand mouvement à venir. La variété des revendications ne doit pas nous surprendre : c’est symptomatique de la radicalisation de la jeunesse, qui doit faire face à la crise du capitalisme et toutes ses conséquences sur nos conditions de vie et sur l’environnement.

Avec les effets accumulés de la crise du logement et de l’inflation galopante entre autres, de plus en plus d’étudiants n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Ils doivent cumuler un emploi à temps partiel – voire à temps plein! – en plus de leurs études pour réussir à payer leurs frais de scolarité et de nombreuses factures. Tous les ingrédients sont réunis pour le burnout.

Pour les stagiaires, la précarité est encore plus aiguë : de nombreux étudiants doivent accomplir de longs mois de stages complètement impayés. Cette situation touche particulièrement les domaines traditionnellement féminins, comme les sciences infirmières et l’éducation par exemple. L’oppression des femmes et l’austérité capitaliste marchent ici main dans la main.

Le capitalisme continue également à détruire l’environnement. Deux ans après la fantastique manifestation d’un demi-million de personnes de septembre 2019 – la plus grande manifestation de l’histoire du Québec – l’État québécois continue de saccager l’environnement. Afin de répondre aux intérêts des grandes entreprises, il projette notamment de hausser la norme de nickel dans l’air et de jeter des millions de dollars aux barons du pétrole, sans parler du fameux troisième lien, supposément « carbo-neutre ». Il faut être clair : la destruction de l’environnement est dans l’ADN du système capitaliste. La solution à la crise climatique est de le renverser.

Un spectre hante les écoles : le spectre de 2012

Il est clair que de plus en plus de jeunes réalisent que la seule solution à nos multiples problèmes est une lutte de masse, révolutionnaire et anticapitaliste. Mais comment pouvons-nous organiser un tel mouvement? Comment faire sortir la grève du cadre restreint de quelques associations, de quelques campus?

Nous devons nous inspirer du fantastique mouvement de 2012. Au plus fort de la lutte, le mouvement a rassemblé des centaines de milliers d’étudiants, dans toutes les régions du Québec. C’est exactement ce que nous cherchons à construire aujourd’hui.

Les centaines de milliers d’étudiants en grève ne sont pas tombés du ciel. La grève de 2012 a été le résultat de plus d’un an d’efforts de mobilisation soutenus de la part des militants, en particulier des militants de l’ASSÉ, une organisation unie des associations étudiantes qui a joué le rôle de direction politique du mouvement.

L’ASSÉ mettait l’éducation de l’avant : ils ont fait le tour des campus du Québec pour parler aux étudiants et les sensibiliser au sujet des frais de scolarité. Ils ont également produit un journal, l’Ultimatum, dans lequel ils argumentaient sans relâche pour la gratuité scolaire, et liaient cette question à la lutte contre l’austérité capitaliste. À travers tout ce processus, ils ont formé des nouveaux militants et semé les germes d’un mouvement de masse partout dans la province. C’est seulement après ce travail de terrain, et grâce à une organisation forte et démocratique, que le mouvement de grève a pu prendre l’ampleur qu’on a vu.

Malheureusement, dans les années après la grève, le mouvement étudiant a rejeté précisément ce qui avait fait son succès par le passé : des syndicats étudiants dotés de fortes traditions démocratiques, avec un leadership qui mobilise ses membres autour d’un programme combatif, audacieux et inspirant. 

La grève de 2015 a été menée de façon impatiente, sans attendre de mobiliser la majorité des étudiants, ce qui a mené à sa défaite. La grève des stages en 2019, de son côté, a élevé l’organisation « décentralisée » en principe : cela a mené à de nombreux conflits entre les CUTE, les petits groupes qui menaient la grève, et les associations étudiantes. Sans perspective claire pour mobiliser les étudiants et élargir le mouvement, la grève a été un échec. 

Construisons un mouvement de grève combatif

Nous devons apprendre de la grève de 2012 et des événements subséquents dans le mouvement étudiant : déconnectés de la masse des étudiants et isolés chacun dans nos campus, nous ne pourrons jamais atteindre l’ampleur du mouvement de 2012.

La tâche actuelle est de répandre le mouvement de grève dans tous les programmes, tous les campus, et toutes les régions. Nous devons éduquer politiquement et mobiliser sans relâche des couches de plus en plus larges d’étudiants. Pour que la grève l’emporte, les différentes associations étudiantes doivent se coordonner et faire front commun, comme premier pas vers la création d’une nouvelle fédération étudiante militante et démocratique forte, comme l’ASSÉ en 2012. Voilà la voie à suivre pour construire un mouvement de grève digne des meilleures traditions du mouvement étudiant québécois. 

Comme la terre qui dégèle, le mouvement étudiant sort lentement d’un long sommeil – mais ce n’est qu’un début. La grève actuelle sème les graines de quelque chose de beaucoup plus grand. Il est grand temps que nous reconstruisions un mouvement étudiant combatif, radical, révolutionnaire; un mouvement qui pourra s’unir avec le mouvement ouvrier et s’attaquer au capitalisme québécois jusque dans ses fondements.

Faisons revivre les traditions révolutionnaires de 2012!


Les militants de La Riposte socialiste étudiante invitent tous ceux et celles qui veulent faire revivre l’esprit de la grève de 2012 à se joindre à notre contingent socialiste à la manifestation pour la gratuité scolaire, et à participer à la discussion « 10 ans après la grève étudiante de 2012: des leçons pour gagner aujourd’hui », qui aura lieu mardi le 22 mars à 19h à l’UdeM (B-0325, pavillon Jean-Brillant).

Pour plus d’information, contactez nos clubs sur les campus:

La Riposte socialiste à l’UQAM et à l’UdeM / @lariposte_uqam.udem
Socialist Fightback at Concordia and McGill / @mcgillmarxists & @socialistfightbackconcordia

Pour démarrer une association socialiste sur votre campus, contactez-nous :

https://www.marxiste.qc.ca/qui-sommes-nous#joindre
lariposte@marxiste.qc.ca
@laripostesocialiste
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