J’ai surmonté ma dépendance aux médias sociaux pour devenir une meilleure communiste

Il y a quelques années, je travaillais à un emploi physiquement difficile qui me prenait toute mon énergie et me laissait constamment épuisée. Je savais, en tant que communiste, que je devais lire, mais chaque fois que je m’asseyais devant un livre et que je laissais mes yeux parcourir la page, je sentais mes paupières […]

  • Jasmine B, Montréal
  • jeu. 8 août 2024
Partager

Il y a quelques années, je travaillais à un emploi physiquement difficile qui me prenait toute mon énergie et me laissait constamment épuisée. Je savais, en tant que communiste, que je devais lire, mais chaque fois que je m’asseyais devant un livre et que je laissais mes yeux parcourir la page, je sentais mes paupières se fermer, mon cerveau s’éteindre. La seule chose qui pouvait me tenir éveillée dans le métro pour me rendre au travail et en revenir était un flux constant de « contenu ». Twitter a été particulièrement désastreux pour moi. Il est devenu mon divertissement, mon cercle social, ma galerie d’art, mon journal, tout. Lorsque je n’étais pas en ligne, je réfléchissais à ce que je pourrais publier lorsque je me connecterais à nouveau. Je suis toujours gênée de l’admettre, mais mon utilisation des médias sociaux était une véritable addiction.

Je commençais lentement à admettre que j’avais un problème, mais c’est une camarade du PCR qui m’a finalement incité à faire quelque chose à ce sujet. « Combien de combattants ouvriers parmi les plus forts de notre génération se pourrissent le cerveau sur Twitter en ce moment même au lieu de participer activement à la lutte? » J’ai supprimé mon compte Twitter sur-le-champ. Au lieu de regarder mon téléphone chaque seconde où mon esprit n’était pas occupé, j’ai commencé à emporter un livre (ou deux) (ou trois) partout avec moi. En fait, j’ai commencé par lire des romans, pour m’habituer à me plonger dans un livre comme je le faisais quand j’étais enfant. Ensuite, j’ai commencé à lire des brochures du PCR sur des sujets que je voulais vraiment approfondir, les terminant souvent en une journée ou même en une seule traite. À ce moment-là, rien ne pouvait m’arrêter. J’élevais rapidement mon niveau politique, mais cela avait aussi des effets considérables sur ma capacité d’attention, mes compétences sociales et mon bonheur général. Pour 2024, je me suis fixé un objectif que j’estimais réaliste tout en restant un défi : lire 12 livres en un an. J’ai atteint mon objectif au début du mois de mai.

J’écris ceci parce que je sais que je ne suis pas la seule à vivre cette expérience. L’alphabétisme fonctionnel est en chute libre au Canada. Un grand nombre de travailleurs et d’étudiants ne dorment pas assez pour faire le « devoir supplémentaire » de lire la théorie communiste. Mais pour être communistes, nous devons nous battre pour laisser ce marais numérique derrière nous. Remporter cette victoire a une valeur inestimable. Personne ne devrait voir la lecture comme une corvée : au contraire, elle nous permet de nous évader dans des mondes différents. Mais pour les communistes, c’est encore plus que cela : c’est notre arme contre la misère qui empoisonne notre réalité actuelle et notre porte d’entrée vers une nouvelle réalité.