Pourquoi je suis communiste – Pour une société sans pauvreté

Dans cette édition de notre série « Pourquoi je suis communiste », Alberto nous explique comment ses questionnements sur la pauvreté et la misère engendrées par le capitalisme l’ont mené au communisme.

  • Alberto A.
  • ven. 25 août 2023
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La décadence du capitalisme se fait sentir tous les jours plus durement. Cela a mené à une radicalisation croissante des travailleurs et des jeunes, qui sont des millions à rejeter le système. Selon un sondage récent, un million de Canadiens veulent le communisme. La Riposte socialiste, section canadienne de la Tendance marxiste internationale, a lancé une campagne intitulée « Es-tu communiste? » dans le but d’organiser cette couche grandissante de communistes au Canada et au Québec. Dans le cadre de cette campagne, nous ouvrons les pages de notre magazine pour demander : et vous, pourquoi êtes-vous communistes?

Si vous faites partie de ces centaines de milliers de communistes au Canada et que vous souhaitez expliquer à nos lecteurs pourquoi vous êtes communiste, vous pouvez soumettre un texte de 500 mots maximum à notre comité de rédaction à l’adresse suivante : eb@marxist.ca.


J’ai grandi dans une famille immigrante à Montréal-Nord avec mes sœurs et ma mère monoparentale. On vivait dans la précarité et j’ai grandi avec plusieurs amis vivant dans des conditions similaires. Dès l’enfance, j’ai vu et j’ai compris que certaines personnes vivent mieux que d’autres. 

Quand j’avais environ 10 ans, mon parrain m’a traité de communiste pour avoir dit que je voulais que tout le monde puisse vivre dignement peu importe leur travail. C’était la première fois que j’entendais ce mot, et c’est seulement 16 ans plus tard que je m’y suis intéressé. 

Entretemps, j’ai vécu le suicide d’un ami, ce qui m’a énormément fait réfléchir à la question : « Comment en vient-on à ne plus avoir d’espoir, mais surtout, comment s’assurer que personne ne souffre ainsi? » J’en suis venu à comprendre que le suicide et les problèmes de santé mentale sont souvent liés à la pauvreté, aux inégalités et au manque d’opportunités, au fait de ne pas avoir ses besoins essentiels comblés. C’est à ce moment que j’ai commencé à me dire qu’il faudrait réformer le système et qu’il devrait y avoir plus d’investissement dans la santé, dans l’éducation, etc. 

Cependant, j’ai rapidement été confronté à l’argument : « Qui va payer pour ça? ». On est déjà assez taxés et les entreprises vont couper des emplois ou délocaliser si on les taxe plus. J’ai alors compris un peu mieux la réalité dans laquelle on vit et le fait que les grands patrons contrôlent la politique sous notre système. 

Je me suis dis que si ces riches ne veulent pas mettre fin à toute cette souffrance, c’est donc à moi de devenir riche et de le faire. 

J’ai commencé des études en science de la santé, mais mes notes m’ont ramené sur terre assez rapidement. Alors je me suis tourné vers un plan B, C, puis D, jusqu’à la fin de l’alphabet. Mais rien ne semblait fonctionner, malgré toutes les vidéos YouTube de gourous de la finance que j’écoutais. 

C’est là que j’ai découvert la sociologie et que je suis tombé sur une étude démontrant que les gens qui réussissent à sortir de la pauvreté et à devenir riches représentent l’exception à la règle. Alors que la majorité des richesses s’accumulent de plus en plus dans les mains d’une poignée de multimilliardaires, la classe moyenne disparaît et il y a de plus en plus de personnes pauvres. J’ai réalisé que, sous le capitalisme, les dés sont pipés. L’idée selon laquelle on peut tous devenir riches si l’on travaille fort est une illusion pour amener les gens à ne pas remettre en question le système. 

Lorsque la pandémie a frappé, le cirque de la gestion du virus par nos gouvernements a été la goutte de trop et c’est ce qui m’a poussé à chercher des solutions. 

La grande majorité des intellectuels de gauche que j’ai alors lus décrivaient des problématiques pertinentes du capitalisme, mais aucun ne proposait de solution concrète pour sortir de ce système. 

C’est à ce moment que j’ai rencontré les membres de La Riposte socialiste. Au fil des discussions, j’ai obtenu des réponses sérieuses à mes questions, et la manière de transitionner vers une société où tous et toutes ont les mêmes chances n’était maintenant plus une idée abstraite, mais devenait concrète. Aujourd’hui, cela fait un an que je milite avec l’organisation et c’est pour ça que je suis communiste.