La décadence du capitalisme se fait sentir tous les jours plus durement. Cela a mené à une radicalisation croissante des travailleurs et des jeunes, qui sont des millions à rejeter le système. Selon un sondage récent, un million de Canadiens veulent le communisme. La Riposte socialiste, section canadienne de la Tendance marxiste internationale, a lancé une campagne intitulée « Es-tu communiste? » dans le but d’organiser cette couche grandissante de communistes au Canada et au Québec. Dans le cadre de cette campagne, nous ouvrons les pages de notre magazine pour demander : et vous, pourquoi êtes-vous communistes?

Si vous faites partie de ces centaines de milliers de communistes au Canada et que vous souhaitez expliquer à nos lecteurs pourquoi vous êtes communiste, vous pouvez soumettre un texte de 500 mots maximum à notre comité de rédaction à l’adresse suivante : eb@marxist.ca.


En grandissant, j’ai toujours eu de la sympathie pour le communisme. Je croyais en un monde sans exploiteurs ni exploités. Cependant, j’entendais toujours la même réponse habituelle, « le communisme fonctionne en théorie mais pas en pratique ». Même si je ne savais pas quoi répliquer à l’époque, cette explication ne m’a jamais convaincu.

Mes expériences personnelles ont également joué un rôle. Quand j’étais enfant, les lumières étaient parfois éteintes quand nous rentrions à la maison. La compagnie d’électricité avait coupé le courant en raison de paiements impayés, malgré le fait que mes deux parents travaillaient à temps plein. À partir de ces expériences similaires, je savais intérieurement qu’il y avait quelque chose de malsain dans le monde.

Quand j’ai eu 18 ans, je suis allé à l’université à la recherche de réponses sur comment changer le monde et où je me situais dans cette lutte. C’est alors que je me suis retrouvé face à beaucoup d’idées contradictoires, des idées qui semblaient vouloir dire beaucoup en surface, mais étaient au mieux impuissantes. Le message principal était qu’il y a des problèmes, mais que ces problèmes seraient principalement la faute de la classe ouvrière, qui serait arriérée et impuissante. La conclusion à tirer était toujours que le monde qu’on peut faire est de jouer avec les paramètres du système. Encore une fois, je trouvais qu’il y avait quelque chose qui clochait avec ce message, mais je ne savais pas quoi.

Puis, en 2015, alors que j’étais assistant à l’enseignement, mon syndicat a fait grève pour un salaire décent et de meilleures conditions. C’était la première fois que je voyais de mes yeux que nous pouvions réellement lutter pour le changement, que nous pouvions tenter de mettre en action nos idées afin de promouvoir un monde meilleur, égal et juste. Bien que je n’étais pas encore un communiste convaincu, ressentir la force collective de la classe ouvrière – notre force collective – a été une expérience transformative pour moi.

Au cours des années suivantes, à force d’observer l’approfondissement des crises dans le monde  – changement climatique, destruction de l’environnement, crise économique, racisme, sexisme, homophobie –, j’ai été radicalisé davantage et j’ai commencé à ressentir un désir brûlant de changement. J’en suis venu à réaliser que tous ces maux avaient une source commune et qu’ils ne pouvaient pas être combattus séparément. J’en ai conclu que ce qui ne fonctionnait pas en pratique, c’était le capitalisme, et que le communisme est le seul système capable d’offrir un avenir, non seulement pour nous en tant qu’individus, mais aussi pour la race humaine et la planète.

Les événements de Charlottesville lors du rassemblement « Unite the Right » en 2017, où le KKK et les néonazis ont défilé ouvertement en propageant leur idéologie odieuse, ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et m’a poussé à agir. Venant d’une famille multiethnique, j’ai été horrifié de voir se manifester une haine que je croyais appartenir au passé. J’ai alors décidé que je ne pouvais pas être seul appelant à la révolution, mais que je devais rejoindre une organisation. J’ai vu le marteau et la faucille réapparaître sur les réseaux sociaux, et j’ai vu des gens s’organiser pour riposter contre l’extrême droite. Ce qui m’a surtout aidé, c’est lorsque j’ai commencé à lire des arguments et des articles de Fightback/La Riposte socialiste. J’ai alors réalisé que les marxistes étaient parvenus à des conclusions similaires aux miennes, qu’ils avaient une analyse inspirante et perspicace, qu’ils étaient déterminés à changer le monde et semblaient avoir les meilleures idées pour le faire. J’ai décidé que c’était là que je devais consacrer toutes mes énergies et, en fin de compte, ma vie.