Pourquoi je suis communiste : Le cauchemar américain

Dans cette édition de notre série « Pourquoi je suis communiste », Aleksandr raconte comment la crise hypothécaire de 2007-2008 a jeté sa famille dans la pauvreté, lui ouvrant les yeux sur les horreurs du capitalisme.

  • Aleksandr Onufrak
  • ven. 22 sept. 2023
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La décadence du capitalisme se fait sentir tous les jours plus durement. Cela a mené à une radicalisation croissante des travailleurs et des jeunes, qui sont des millions à rejeter le système. Selon un sondage récent, un million de Canadiens veulent le communisme. La Riposte socialiste, section canadienne de la Tendance marxiste internationale, a lancé une campagne intitulée « Es-tu communiste? » dans le but d’organiser cette couche grandissante de communistes au Canada et au Québec. Dans le cadre de cette campagne, nous ouvrons les pages de notre magazine pour demander : et vous, pourquoi êtes-vous communistes?

Si vous faites partie de ces centaines de milliers de communistes au Canada et que vous souhaitez expliquer à nos lecteurs pourquoi vous êtes communiste, vous pouvez soumettre un texte de 500 mots maximum à notre comité de rédaction à l’adresse suivante : eb@marxist.ca.


J’ai grandi aux États-Unis, plus précisément dans la banlieue de Washington D.C., dans le comté le plus riche d’Amérique, avec deux frères et une mère célibataire. De la maternelle jusqu’à la fin de mes études, les élèves étaient soumis à un endoctrinement intense pour leur faire accepter le système capitaliste. Tous les matins, on nous demandait de prononcer le serment d’allégeance, ce que j’ai commencé à refuser en 5e année par solidarité avec d’autres élèves qui venaient de pays opprimés par les États-Unis.

Entouré par l’élite dirigeante et le complexe militaro-industriel au cœur de la première puissance impérialiste, je pouvais voir tous les jours la dégénérescence des capitalistes. Malgré cette situation privilégiée, ma famille n’était pas bien lotie et peinait à subvenir à ses besoins de base, même avec l’aide du gouvernement et un parent travaillant des heures infernales.

Pendant les années que j’ai passées aux États-Unis, ma famille et moi-même avons été victimes de la cupidité éhontée des banques lors de la crise hypothécaire, au cours de laquelle ma famille a perdu sa maison. À tout moment, il était impossible de savoir quelle banque était propriétaire de notre hypothèque. Il était donc pratiquement impossible d’obtenir une modification du prêt. J’ai personnellement subi les contrecoups de notre endettement alors que je n’avais que 9 ans, ma famille n’ayant pas les moyens de payer les 3 dollars par jour pour un repas à l’école. Cette dette était attachée à moi, un enfant. J’avais droit à des repas subventionnés, mais tous les jours je devais, rouge de honte, réexpliquer ma situation à la cantinière, et elle ne savait pas trop quoi faire avec mon cas. C’est là que ma radicalisation a commencé.

Plusieurs années plus tard, je suis allé à l’encontre de mes origines, moi qui descends de Russes blancs, et j’ai plongé dans les théories de Marx et d’Engels avec l’aide de nombreux camarades. Après avoir déménagé des États-Unis à Ottawa, j’ai rencontré mes nouveaux voisins, un couple de septuagénaires avec qui j’ai passé des heures à discuter de politique et qui m’ont patiemment montré la boussole du marxisme. Grâce à ces discussions, ma compréhension de ce qu’il faut faire a dépassé les idéaux réformistes et s’est transformée en matérialisme révolutionnaire. En 2023, mon camarade et ami, le mari, est décédé.

Avec son décès, j’ai trouvé le courage et la détermination de rejoindre une organisation. Après deux ou trois mois de recherche et après avoir voulu rejoindre une organisation plus connue, comme le Parti communiste, je suis tombé sur La Riposte socialiste lors d’une manifestation contre l’oppression. J’ai été inspiré par les connaissances, l’énergie et la passion que j’y ai rencontrées, qui n’avaient rien à voir avec ce que j’avais vu dans les autres organisations que j’avais rencontrées.

Je suis communiste parce que ce système cupide qui réduit les gens à des outils pour le profit doit prendre fin. Le seul moyen d’y parvenir est par une révolution de la classe ouvrière contre nos oppresseurs. Nous devons nous éduquer et nous organiser, avec nos camarades travailleurs, pour apporter le changement qui nous sauvera de la barbarie. Travailleurs du monde entier, unissez-vous!