Comme l’a écrit le Globe and Mail, « juste au moment où le pays avait besoin d’un peu de chauvinisme patriotique, l’équipe canadienne a répondu à l’appel ».
Le tweet de Trudeau après la finale des 4 Nations, « Vous ne pouvez pas prendre notre pays – et vous ne pouvez pas prendre notre jeu », n’est rien d’autre qu’une tentative de réduire le véritable fossé entre la classe dirigeante et la classe ouvrière. « Notre » pays est en réalité deux nations : il y a le Canada des riches et le Canada de la classe ouvrière.
En fait, « notre » jeu est également traversé par les divisions de classes. Les difficultés financières croissantes signifient que de moins en moins de familles peuvent se permettre d’inscrire leurs enfants au hockey. Dans les 15 dernières années, le nombre jeunes pratiquant le hockey a connu une baisse de 33%. De nos jours, l’inscription d’un enfant au hockey coûte à une famille 1666 dollars par an rien qu’en frais d’inscription – un prix si élevé que 38% des familles de hockeyeurs affirment qu’elles ont dû se priver d’épicerie pour pouvoir assumer ce coût.
L’exclusion des enfants de la classe ouvrière du hockey en raison de a encouragé une atmosphère aristocratique d’enfants riches et privilégiés dans le hockey de haut niveau. Cette culture toxique a été mise au grand jour avec le scandale d’agressions sexuelles qui a éclaté il y a quelques années au sein du championnat du monde junior de hockey. Et ce sont des scandales comme celui-ci qui ont donné à l’État le prétexte pour couper le financement de Hockey Canada, ce qui n’a fait qu’aggraver l’accessibilité de ce sport pour les familles de la classe ouvrière.
Si les capitalistes se souciaient réellement de « notre » sport, ils fourniraient les fonds nécessaires pour qui veut jouer au hockey. Au lieu de cela, le financement de Hockey Canada a seulement été coupé, et pour simplement maintenir les inscriptions actuelles, le Programme canadien de soutien au sport aurait besoin d’un financement annuel supplémentaire de 100 millions de dollars.
Au lieu de cela, dans leur amour pour « notre pays », les capitalistes ont créé une crise qui a privé des millions de personnes de « notre jeu », ce qui a conduit au déclin du hockey canadien que nous connaissons aujourd’hui. En utilisant cyniquement la victoire du Canada aux 4 Nations pour se faire du capital politique, la classe dirigeante canadienne ne fait que dissimuler le fait qu’elle sabote activement le hockey canadien en même temps qu’elle sabote la classe ouvrière canadienne.
