La mobilisation des débardeurs en arrive à un point critique. Alors que la grève illimitée du SCFP 375 ne fait que commencer, les libéraux de Justin Trudeau, avec l’appui total de leurs homologues de la CAQ au provincial, s’apprêtent à priver les débardeurs du droit démocratique de faire la grève. Nous ne pouvons pas laisser une autre grève être écrasée par une loi de retour au travail.

Assez, c’est assez! Il faut mettre fin au cycle de grèves qui se terminent de cette façon. Nous avons l’occasion de renverser la vapeur. Les débardeurs veulent mener la lutte, il faut qu’une direction soit donnée. La direction du SCFP 375 doit maintenir la grève, et refuser d’obéir à la loi spéciale antidémocratique!

C’est une lutte qui concerne l’ensemble du mouvement ouvrier. Les centrales syndicales doivent donner tout l’appui nécessaire (financier, mobilisation, grèves de solidarité) aux débardeurs dans cette lutte. 

Défendons le droit de grève! Défions la loi spéciale!

Offensive capitaliste contre le droit de grève

Le droit de grève a été gagné par une chaude lutte. Nos ancêtres ont fait des grèves illégales, fait face aux amendes et à la prison pour que nous puissions avoir des acquis et un droit de grève pour freiner l’égoïsme des patrons. Le mouvement syndical ne serait pas là où il est aujourd’hui si nous n’avions pas défié les lois injustes par le passé.

Mais les libéraux et leurs valets au provincial s’apprêtent, encore une fois, à nous retirer ce droit de grève. Nous voyons le vrai visage de Justin Trudeau : il se présente hypocritement comme un ami des travailleurs pour mieux les trahir. Ce n’est pas nouveau, les libéraux ont toujours fonctionné comme ça. N’oublions pas que c’est le Parti libéral du Canada qui a passé la première loi spéciale de l’histoire du pays en 1950.

Et c’est ce qui arrive avec chaque grève qui fonctionne. C’est arrivé aux postiers du STTP en 2018, sous le même fiston Trudeau. C’est arrivé aux travailleurs de la construction aux mains du PQ en 2013, et du Parti libéral de Philippe Couillard ensuite en 2017 – chaque fois avec l’appui enthousiaste de la CAQ. Tout ça pour protéger les intérêts des boss. 

Soyons clairs : si cette loi est appliquée, ce sera une défaite pour l’ensemble des travailleurs du Québec et du Canada. Les travailleurs du secteur public et de la construction au Québec seront les prochains. Si les patrons savent qu’à chaque négo ils ont droit à une loi spéciale comme arme ultime, les dés sont pipés et ils ne feront jamais de concessions. Cette lutte dépasse de loin le sort des courageux débardeurs. Elle concerne toute la classe ouvrière québécoise et canadienne.

Le site web du SCFP 375 affirme que le syndicat est un des « pionniers dans l’histoire héroïque des luttes de classes au Québec, au Canada et en Amérique du Nord. » 

Effectivement, les débardeurs de Montréal comptent sur une riche tradition de lutte. Entre 1960 et 1975, il y a eu treize grèves au port, dont des grèves illégales. Une grève de 37 jours en 1966 avait amené des hausses de salaire, une sécurité d’emploi accrue et un meilleur partage de la tâche. Tous les gains des travailleurs sont dus aux grèves combatives du passé.

Et si nous voulons freiner la soif de profit sans fin des patrons et faire des gains encore aujourd’hui, cela commence par défendre notre droit de grève. 

Tout le monde sait que ces lois sont illégales. Toutes les lois spéciales finissent par être jugées anticonstitutionnelles après les faits. Mais nous ne pouvons attendre l’avis d’un juge : c’est ici et maintenant que la loi vise à détruire la grève. C’est ici et maintenant qu’il faut empêcher son application!

Solidarité

Pour y arriver avec succès, il va falloir l’appui du mouvement syndical plus large. Ce serait un crime contre la classe ouvrière de laisser les débardeurs seuls devant l’AEM, le Québec Inc., la CAQ et les libéraux. 

Les infirmières, les enseignantes, les travailleurs de la construction, les travailleurs du rail et bien d’autres se reconnaîtront dans la lutte des débardeurs, alors qu’ils ont tous déjà fait face à des lois spéciales injustes ou des menaces de loi. Un mouvement visant à défier la loi trouverait certainement un écho sympathique chez ces couches!

Comme nous disions dans notre dernier article :

« Les débardeurs ne peuvent être laissés à eux-mêmes. Il est impératif que tout le mouvement ouvrier se mobilise en solidarité. Le SCFP, la FTQ et les autres centrales syndicales ont le devoir d’appuyer concrètement les débardeurs et de mettre leurs ressources à leur disposition. Nous devrions aller renforcer les piquets, organiser des manifestations d’appui, voire des grèves de solidarité si nécessaire. 

Afin de contribuer à la mobilisation autour de cette lutte, une campagne de solidarité avec les débardeurs vient tout juste d’être lancée. Nous invitons tous les travailleurs et toutes les travailleuses, syndiqués ou non, à passer le mot dans le mouvement! »

En refusant de se soumettre à une loi injuste, les débardeurs du SCFP 375 enverrait un exemple inspirant à toute la classe ouvrière. Cela servirait de point de ralliement dans la lutte pour la défense du droit de grève. En appuyant concrètement les débardeurs, le mouvement syndical montrerait de quoi a l’air la solidarité de classe et mettrait les patrons sur la défensive. Aucune loi n’est plus forte que la classe ouvrière mobilisée!

Jamais tu me casseras! 
Défions la loi spéciale! Défendons le droit de grève!
Solidarité avec les débardeurs du SCFP375!