Renversons les semeurs de guerre! Bâtissons le parti de la révolution mondiale!

Au moment d’écrire ces lignes, le 22 avril, nous sortons d’une semaine tendue où le Moyen-Orient est passé à deux doigts d’exploser en une guerre régionale. Après un échange de missiles, l’Iran et Israël ont convenu tacitement de conclure la présente ronde d’attaques. Mais le Moyen-Orient reste une poudrière, et il ne manque pas de sources d’étincelles.

  • Benoît Tanguay
  • lun. 29 avr. 2024
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Au moment d’écrire ces lignes, le 22 avril, nous sortons d’une semaine tendue où le Moyen-Orient est passé à deux doigts d’exploser en une guerre régionale. Après un échange de missiles, l’Iran et Israël ont convenu tacitement de conclure la présente ronde d’attaques. Mais le Moyen-Orient reste une poudrière, et il ne manque pas de sources d’étincelles.

La prochaine étincelle pourrait provenir de Rafah, la dernière enclave de Gaza où l’armée israélienne n’a pas envoyé de troupes. Netanyahou a promis aux chiens enragés d’extrême droite dans son cabinet qu’il allait l’envahir. 

Une invasion de Rafah pourrait pousser un régime arabe à faire quelque chose sous la pression des masses. Déjà, le régime de la Jordanie, dont une grande partie de la population est d’origine palestinienne, ne tient qu’à un fil, après des semaines de manifestation. 

L’Égypte aussi est au bord du gouffre, ne survivant que grâce au financement (à hauteur de 55 milliards de dollars dans les deux derniers mois) du FMI, de la Banque mondiale et d’autres États impérialistes. Le gouvernement de Sisi ne peut manquer de se souvenir que la révolte des officiers de 1952 qui avait porté Nasser au pouvoir était partiellement un résultat de l’échec du régime à intervenir pendant la Nakba.

La guerre ou la révolution (ou les deux) : voilà la perspective qui attend le Moyen-Orient.

Pour les travailleurs du Canada et du Québec, il n’est pas possible d’ignorer ces développements. Une guerre régionale aurait des effets directs sur les travailleurs d’ici – sans compter les souffrances innommables qu’elle exacerberait au Moyen-Orient.

La région produit 33% de la production pétrolière mondiale, et environ 20% du transit pétrolier mondial y passe, à travers le détroit d’Hormuz. Une guerre ferait exploser le prix du pétrole. L’inflation bondirait, bien au-delà de ce que nous avons déjà connu avec la guerre en Ukraine et la pandémie de COVID-19. 

Alors que les travailleurs se serrent déjà la ceinture, la guerre pourrait en jeter de nombreux à la rue et dans la misère.

Sans compter que nos gouvernements réagiraient par une augmentation des dépenses militaires, aux frais des contribuables.

Les premières victimes d’une guerre seraient les travailleurs et les pauvres du Moyen-Orient – les deuxièmes, les travailleurs et les pauvres du reste de la planète.

On voit ici comment le système capitaliste est interrelié à l’échelle mondiale.

Les décisions d’un fou furieux, le premier ministre israélien Netanyahou, à 10 000 km d’ici, qui souhaite une guerre avec l’Iran pour sauver sa carrière, pourraient entraîner des milliers de gens ici dans le chômage, l’itinérance et la misère. 

Le génocide en Palestine est financé par l’argent des contribuables américains, commis avec des armes fabriquées par des travailleurs américains, allemands, français, italiens ou encore canadiens. Les impérialistes américains et leurs alliés soutiennent Israël parce qu’il s’agit pour eux d’un avant-poste armé jusqu’aux dents, dans une région riche en pétrole et à côté du canal de Suez, lieu de transit crucial pour le commerce mondial. 

Cela signifie que les ennemis des Palestiniens sont aussi les ennemis des travailleurs du Québec et du Canada.

Ce sont les impérialistes semeurs de guerre, qu’ils soient à Ottawa, Washington ou Tel-Aviv. Ce sont les mêmes qui détruisent la planète, qui accaparent les logements et nous jettent à la rue, qui enflent le prix des aliments, qui nous exploitent et nous paient des salaires de crève-faim.

Pour mettre fin aux incessantes guerres, aux génocides, à la misère à grande échelle, il faut une révolution pour les renverser. 

Il y a un potentiel révolutionnaire dans tous les pays, particulièrement au Moyen-Orient. Dans un pays après l’autre, les masses pourraient se soulever à tout moment. Une nouvelle Intifada se prépare, et nous devons être prêts pour les soutenir, et préparer notre propre Intifada, ici aussi. Il y a déjà un mouvement de masse de campements sur les campus universitaires qui se propage dans les pays occidentaux qui soutiennent Israël.

Voilà pourquoi le Parti communiste révolutionnaire participe à bâtir une Internationale communiste révolutionnaire. L’hydre capitaliste doit être abattue partout. Une révolution mondiale exige un parti communiste mondial. 

L’Internationale communiste révolutionnaire, qui sera lancée en juin, vise à coordonner le travail des communistes révolutionnaires à travers le monde. Nous ne sommes pas une fédération ou un rassemblement de différents partis communistes individuels à travers le monde. Nous formons un parti uni, partageant la même bannière et le même programme, rassemblant des travailleurs sur les cinq continents.

Dans un pays après l’autre, du Canada aux États-Unis en passant par la Palestine et l’Égypte, les travailleurs doivent renverser les semeurs de guerres capitalistes. Il n’y aura jamais de paix réelle tant que la classe ouvrière laissera les capitalistes au pouvoir.