Après des semaines de pression intense, Justin Trudeau a finalement démissionné comme premier ministre du Canada. Il a prorogé le Parlement jusqu’au 24 mars, le temps que le Parti libéral se trouve un nouveau chef. Mais la démission de Trudeau ne résoudra rien. Ce n’est que le dernier épisode de la crise du libéralisme.
L’échec du libéralisme
La crise du libéralisme, l’idéologie de prédilection de la bourgeoisie, ne se réduit pas à un seul homme. Partout en Occident, de la France aux États-Unis et maintenant au Canada, les libéraux comme Macron, Biden et Trudeau se sont drapés dans un habit « progressiste », se présentant comme les champions des femmes et des minorités, les protecteurs de l’environnement, etc. Pendant ce temps, la crise du système capitaliste a pulvérisé les conditions de vie de la classe ouvrière.
Au mieux, ils n’ont rien fait pour résoudre les problèmes urgents auxquels les masses sont confrontées. Au pire, ils ont ouvertement attaqué les travailleurs, en leur retirant le droit de grève comme Trudeau et Biden ou en sabrant les retraites comme Macron. Et aucune de leurs nominations symboliques ou de leurs déclarations vides n’a fait un iota pour mettre fin au racisme ou au sexisme qui sévissent dans notre société, encouragés par l’extrême droite.
Il suffit de constater que l’économie canadienne est au bord de la récession, que la productivité du travail diminue et que le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé depuis huit ans pour se rendre compte de l’échec des libéraux! En outre, leurs politiques ont doublé la dette fédérale, limitant ainsi la marge de manœuvre d’un futur premier ministre. Quel que soit le successeur de Trudeau, il sera certainement confronté à une situation tout à fait désastreuse.
Crise à l’horizon
Et comme si cela ne suffisait pas, dans deux semaines à peine, Donald Trump accèdera à la présidence avec son programme protectionniste. Plus agressif que jamais, Trump 2.0 fait déjà des vagues, menaçant d’imposer des droits de douane de 25% sur les exportations canadiennes vers les États-Unis et lançant sans cesse des provocations sur l’annexion du Canada. Des droits de douane feraient tomber le Canada en récession et causeraient la perte de centaines de milliers, voire de millions d’emplois.
Voilà ce qui pend au bout du nez du prochain gouvernement canadien. Bien qu’il semble que le populiste de droite Pierre Poilievre remportera facilement les élections, il serait erroné de penser qu’il restera populaire pendant très longtemps. Avec une économie au bord du gouffre, une dette publique colossale et la menace de Trump sur les droits de douane, le gouvernement Poilievre n’aura qu’une marge de manœuvre très mince.
Les capitalistes poussent fortement pour réduire les dépenses sociales, diminuer l’impôt sur les sociétés, couper la réglementation et faire baisser la dette publique. À part la suppression de la taxe carbone et la réduction des réglementations environnementales, Poilievre est resté vague sur la question de savoir s’il mettra en œuvre les principales mesures drastiques exigées par la bourgeoisie.
En fait, il a transformé le parti conservateur en une force populiste de droite qui, à l’instar de Trump, courtise les syndicats et s’adresse à la classe ouvrière. Il n’est donc pas surprenant qu’il soit en tête parmi les travailleurs syndiqués et les jeunes. Voilà quelque chose qui aurait été impensable avant que Poilievre ne prenne les rênes du parti.
Il a créé de grandes illusions parmi certaines couches de la classe ouvrière et de la jeunesse en promettant qu’il serait une sorte de sauveur. Mais les millions de Canadiens qui comptent voter pour Poilievre vont connaître un réveil brutal.
Poilievre, tout comme Justin Trudeau, n’a pas de solution à la crise du système capitaliste et, par conséquent, son conservatisme populiste est destiné à finir comme Trudeau : dans la poubelle. S’il tente de faire ce que les capitalistes demandent, son gouvernement sera immédiatement détesté. S’il ne le fait pas et continue à creuser le déficit comme l’a fait Trudeau, il ne fera qu’aggraver la situation et finira dans le même bateau.
Ne vous y trompez pas, le gouvernement Poilievre sera un gouvernement de crise. Il ne bénéficiera pas d’une longue lune de miel comme l’a fait Trudeau, car la situation à laquelle il est confronté est bien pire à tous égards et sa marge de manœuvre est bien plus réduite. Poilievre souffre probablement d’un stress immense rien qu’à l’idée d’arriver au pouvoir dans ces circonstances.
Bienvenue en 2025
L’année 2025 marquera un tournant fondamental dans la politique canadienne. Le libéralisme, qui a été la planche de salut de la bourgeoisie, est une idéologie révolue. L’ensemble de l’establishment libéral est détesté et doit être balayé.
La chute des libéraux ouvre une nouvelle ère de crise et d’instabilité pour le Canada. Et aucun des partis traditionnels n’offre de solution. Même le NPD, qui était censé être un parti socialiste lié au mouvement ouvrier, a capitulé encore et encore devant les capitalistes.
Alors que la situation se détériore et qu’aucun parti n’est en mesure d’offrir une issue, il faut s’attendre à des luttes de classe de masse et peut-être même à la révolution dans la période à venir.
La classe ouvrière doit s’organiser. Nous devons nous préparer à cette période de turbulences qui se profile à l’horizon.
Alors rejoins-nous, et faisons de 2025 une année révolutionnaire!