Un pas de plus vers la privatisation de la santé en Alberta

D’ores et déjà, des services d’imagerie gérés et détenus par le secteur public ont été confiés à des entreprises privées, avant d’être re-nationalisés en raison de la médiocrité des services. 

  • Cayden Ransom
  • jeu. 17 oct. 2024
Partager
Image : Pixabay

Le Parti conservateur uni (UCP) a franchi une étape importante dans la privatisation du système de santé de l’Alberta. Récemment, la première ministre Danielle Smith a annoncé le plan de son gouvernement visant à ce que les Services de santé de l’Alberta (AHS) transfèrent les hôpitaux à des entités privées.

Son projet consiste à mettre en place un système dans lequel le gouvernement serait propriétaire des hôpitaux, mais les louerait à des prestataires de soins. Ainsi, les entreprises privées auront le droit de concurrencer l’AHS.

Par exemple, Smith est en train de transférer l’hôpital de Drayton Valley à Covenant Health, un prestataire de soins de santé catholique qui refuse notamment de fournir des contraceptifs, de pratiquer des avortements et d’offrir des services de fin de vie à ses « clients ».

Smith affirme que « si notre opérateur [AHS] ne fournit pas les services dont nous avons besoin, nous reprendrons le contrôle [des hôpitaux] ». Pourtant, elle rendra presque impossible à l’AHS de bien fournir ces services : dans un avenir proche, elle prévoit de diviser le service en quatre bureaucraties distinctes, ce qui rendra chaotique la coordination des services de soins de santé. Nous pouvons être sûrs que les conservateurs au pouvoir « compenseront » cette confusion par de nouvelles coupes dans les financements publics.

D’ores et déjà, des services d’imagerie gérés et détenus par le secteur public ont été confiés à des entreprises privées, avant d’être re-nationalisés en raison de la médiocrité des services. 

En outre, Smith a permis l’établissement de centres de chirurgie agréés, qui n’ont pas tenu leur promesse d’offrir davantage de chirurgies aux Albertains.

Il suffit d’observer le système privatisé des États-Unis, où l’espérance de vie est la plus faible de tous les pays occidentaux et où la dette médicale atteint 220 milliards de dollars, pour constater que la « concurrence » dans le domaine des soins de santé se résume à une compétition entre entreprises pour savoir qui peut tirer le plus grand profit de la maladie et de la mort des travailleurs.

Le mensonge que Smith répète selon lequel la privatisation permettra d’offrir un meilleur service n’est qu’un écran de fumée pour cacher ce qui est en fait une attaque contre la classe ouvrière albertaine. Les amis capitalistes de l’UCP constatent la crise permanente de leur système et veulent en refiler la facture aux travailleurs, en l’occurrence dans le cabinet du médecin et à l’hôpital.

Il est impératif que les travailleurs albertains se dressent contre ces mesures d’austérité horribles et mortelles. Mais les travailleurs doivent surtout s’organiser pour mettre fin au système à la source de ces attaques, un système qui place les profits au-dessus de la vie humaine : le capitalisme.