La Riposte syndicale est composée de travailleurs, syndiqués et non syndiqués, qui se sont unis pour lutter contre les attaques des patrons et les injustices du système capitaliste. Nous croyons en la démocratie ouvrière, la solidarité active et en une société socialiste où les travailleurs et travailleuses contrôlent la production. Rejoignez-nous dans la lutte!

1. Pour un syndicalisme de lutte des classes!

Les intérêts des travailleurs et de leurs patrons sont complètement opposés. La classe ouvrière a besoin d’organisations combatives. La collaboration de classes et les compromis ont mené à une crise dans le mouvement syndical. La mobilisation de masse et la grève sont les moyens de riposter aux attaques des patrons.

Non aux concessions
Les patrons ont passé à l’offensive depuis la crise économique de 2008, attaquant sans cesse les travailleurs. Les règlements salariaux ont été inférieurs à l’inflation, tandis que les avantages sociaux et les retraites ont été érodés. Les travailleurs votent souvent à 80, 90 ou 100 % en faveur de grèves, mais finissent quand même avec des conventions contenant des reculs. La responsabilité repose sur nos dirigeants, qui ne sont pas prêts à se tenir debout devant ces attaques. La faiblesse invite à l’agression et les patrons en profitent. Le mouvement syndical dans son ensemble – syndicats, conseils syndicaux locaux, fédérations syndicales régionales et nationales – doit s’opposer aux concessions et être prêt à faire la grève si nécessaire.

Défions les lois de retour au travail et sur les services essentiels
Les gouvernements ont si souvent violé le droit démocratique de faire la grève que c’en est devenu une activité routinière. La grève est l’outil ultime pour défendre tous nos autres droits, et nous devons donc défendre le droit de grève de toutes nos forces. Les syndicats l’emportent régulièrement lors de contestations judiciaires de ces lois, mais ce processus dure des années et ne change rien. Il en incombe aux travailleurs eux-mêmes de défendre leurs droits légalement protégés. Le mouvement syndical dans son ensemble doit s’engager à agir en solidarité avec tout syndicat dont les droits sont violés.  Les syndicats ont déjà été illégaux, et il n’y aurait pas de syndicats aujourd’hui si les travailleurs n’avaient pas défié de lois injustes. Les grèves de solidarité pouvant aller jusqu’à la grève générale doivent être utilisées pour mettre fin au fléau des lois spéciales dictatoriales. Il est temps de défier ces lois qui visent à nous casser!

Soutenons les autres travailleurs en grève
Toute grève doit pouvoir compter sur la pleine solidarité de tout le mouvement ouvrier. Une victoire pour un secteur de notre classe est une victoire pour toute la classe. Une défaite pour les uns est aussi une défaite pour tous. Répandons la solidarité par des actions permettant d’élargir la lutte.
 
Pour un parti des travailleurs et travailleuses du Québec
Les libéraux, le PQ et la CAQ sont les partis des patrons. Ils adoptent ou appuient les lois spéciales de retour au travail, privatisent, mentent et implantent l’austérité. L’appel à voter pour un « candidat progressiste » contre les libéraux ou la CAQ n’est qu’une politique pro-PQ sous un autre nom, et ne fait rien pour faire avancer le mouvement. Le fait de simplement poser des revendications adressées à tous les partis n’est guère mieux. Les syndicats possèdent de vastes ressources et les capacités mobilisatrices permettant de stopper les partis bourgeois. Les syndicats doivent faire front uni avec Québec solidaire contre l’austérité capitaliste,  comme premier pas vers la formation d’un authentique parti de la classe ouvrière muni d’un programme socialiste.

2. Pour la démocratie ouvrière!

Pas une ampoule ne brille, pas une roue ne tourne sans la permission de la classe ouvrière. Et pourtant, l’opinion de ceux qui savent vraiment comment les choses fonctionnent est ignorée, tant sur les lieux de travail que dans les syndicats. La direction des entreprises pousse l’économie vers la ruine tout en attaquant les travailleurs. Les bureaucraties syndicales carriéristes méprisent leur base et bafouent la démocratie tout en signant des ententes bidon. Ce sont les membres de la base qui doivent contrôler les syndicats, afin de lutter pour le contrôle démocratique des ouvriers sur la production. Qu’on laisse les travailleurs prendre les décisions!

Pour des représentants ouvriers à salaire d’ouvrier
Les dirigeants des syndicats et la base vivent sur deux planètes différentes. Les dirigeants ne ressentent pas les effets des capitulations dans les conventions collectives qu’ils signent. Tous les représentants syndicaux doivent avoir le même salaire que les travailleurs qu’ils représentent. C’est ainsi que nos dirigeants pourront comprendre la vie d’un travailleur, et avoir un incitatif à lutter pour des améliorations.

Pour des représentants syndicaux élus et révocables
Le carriérisme et la bureaucratie détruisent nos syndicats. Les candidats qui briguent des postes dans les syndicats le font trop souvent pour faire avancer leur carrière, pour augmenter leurs revenus et pour le prestige plutôt que pour lutter sincèrement pour les travailleurs qu’ils représentent. Les travailleurs doivent avoir le droit de révoquer une direction syndicale qui bafoue les droits démocratiques de la base ou qui refuse de lutter contre le patron, et tous les postes en autorité doivent faire l’objet d’élections.

Les assemblées syndicales doivent être le centre de la démocratie ouvrière
Trop souvent, la direction syndicale empêche les travailleurs d’amener des questions importantes à l’ordre du jour, ce qui provoque la démobilisation des membres. Le rôle de la direction est de proposer, et non d’imposer. La base doit prendre la décision pour toutes les questions importantes, lors de réunions syndicales régulières tenues dans un lieu et à une heure convenables. Le mouvement syndical est à son plus fort lorsqu’un nombre maximal de travailleurs participent au contrôle démocratique de leurs syndicats.

Non aux mises sous tutelle
L’imposition de tutelles par décret afin de prendre le contrôle d’un local syndical a été abusé afin d’étouffer l’opinion démocratique de la base. Nous disons : laissez les travailleurs décider! Même une mauvaise décision, si elle a été prise démocratiquement, est meilleure qu’une décision imposée où personne n’apprend quoi que ce soit. C’est seulement dans une situation extrême, par exemple si le crime organisé prend le contrôle d’un local syndical, que la mise sous tutelle peut être justifiée.  

3. Pour l’unité des travailleurs! Ne nous laissons pas diviser!

Les travailleurs ne sont que de la matière brute qu’il est facile pour les patrons d’exploiter lorsque nous sommes divisés et nous bagarrons entre nous. Nous devons plutôt nous unir contre notre ennemi commun. Que nous soyons homme, femme, trans, jeune, vieux, syndiqué ou non syndiqué, nous devons lutter tous ensemble pour gagner.

Pour une lutte de classe contre l’oppression
Les patrons encouragent le racisme, le sexisme, l’homophobie et autres préjugés afin de diviser la classe ouvrière. Mais nous comprenons que l’union fait la force. Nous proposons une lutte de masse contre toutes les oppressions, à l’aide de méthodes de lutte de classe. Les méthodes symboliques et les quotas ne permettent pas de résoudre le problème; nous devons organiser une véritable riposte. Une attaque contre un est une attaque contre tous!

Non aux clauses de disparité de traitement
Malheureusement, certains dirigeants syndicaux ont accepté des ententes qui sacrifient un groupe de travailleurs tout en en protégeant un autre, ce qui leur permet d’éviter de mener une lutte véritable. Cette tactique nuit aux jeunes, aux femmes et aux travailleurs immigrants de manière disproportionnée, et alimente la stratégie du patron, qui est de fomenter la division chez les travailleurs. Le salaire inégal pour un travail égal est un cancer dans nos organisations, et nous devons nous en débarrasser.  

Pour l’unité des travailleurs syndiqués et non syndiqués
Trop de syndicats adoptent une attitude corporatiste où l’important est de gagner de bonnes conditions pour ses propres membres au détriment de la classe ouvrière plus large. Les travailleurs syndiqués devraient plutôt négocier et faire campagne sur des revendications qui profitent à tous les travailleurs. Les travailleurs du transport doivent lutter pour le transport public gratuit, les travailleurs de l’éducation doivent lutter pour la gratuité scolaire, et ainsi de suite. Si les travailleurs syndiqués luttent pour le bénéfice de tous, ils réussiront à unir derrière eux une majorité écrasante de la population.

4. Syndiquer les non syndiqués!

Les syndicats sont les organisations de base de la classe ouvrière dans sa lutte contre l’exploitation capitaliste et pour la construction de son pouvoir. Cependant, seule une minorité de laclasse ouvrière est syndiquée. Pourtant, ce sont les travailleurs les plus exploités qui auraient le plus avantage à se syndiquer. La force principale que nous avons dans la lutte contre les patrons, c’est la force du nombre. Nous demandons donc à nos dirigeants syndicaux d’élargir l’union des travailleurs par des campagnes de syndicalisation de masse.

Non au maraudage
Aller voler les membres des autres syndicats constitue du gaspillage de temps et de ressources. Nos énergies doivent être consacrées à lutter contre  les patrons, plutôt qu’à nous battre entre nous. Pour empêcher le maraudage, les membres de la base doivent avoir le pouvoir, et l’utiliser afin de lutter contre la bureaucratie. Lorsque les travailleurs auront le pouvoir de décider, ils vont rejeter les maraudeurs et révolutionner leurs organisations.

5. Pour le socialisme!

Le capitalisme sacrifie la classe ouvrière. Les inégalités ont atteint des proportions sans précédent. Ceux qui travaillent vraiment ne gagnent rien, tandis que les super-riches se remplissent les poches. Il nous faut une société qui produit pour les besoins, et non le profit. Il nous faut une économie socialiste, contrôlée démocratiquement par la classe ouvrière. Il nous faut un mouvement syndical qui se donne l’objectif d’abolir le capitalisme et de le remplacer par une démocratie ouvrière socialiste.

Plein emploi et des salaires décents pour tous et toutes
Pour une semaine de travail de 32 heures sans perte de salaire. Pas de licenciement. Le droit à un emploi décent, à des prestations ou à une place dans l’éducation. Un salaire minimum national d’au moins deux tiers du salaire moyen. Pour la retraite volontaire à l’âge de 55 ans avec une pleine pension pour tous et toutes.

Une usine fermée est une usine occupée
On ne peut pas contrôler ce qu’on ne possède pas. En cas de fermeture d’usine due au protectionnisme ou à la délocalisation, l’industrie devrait être nationalisée sous contrôle ouvrier pour protéger les emplois, et modernisée si nécessaire afin de satisfaire les besoins de la population et de l’environnement.