Le programme communiste pour combattre la crise

« Une nouvelle crise est à nos portes. »

  • La rédaction
  • ven. 4 avr. 2025
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« Une nouvelle crise est à nos portes », a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada. Déjà, la guerre commerciale avec les États-Unis provoque des licenciements dans les entreprises du pays. Et cela ne fera qu’empirer.

Si 40% des travailleurs au Canada ont peur de perdre leur emploi, le gouvernement canadien s’intéresse d’abord à protéger les profits des entreprises.

Ce qu’il faut, c’est une mobilisation de la classe ouvrière pour protéger les emplois et les communautés entières qui en dépendent.

Le gouvernement protège les profits des entreprises

En réponse à la guerre commerciale, le gouvernement canadien a déroulé le tapis rouge pour les entreprises canadiennes. Par exemple, en février, le gouvernement a annoncé le Programme d’aide au commerce extérieur, qui représente cinq milliards de dollars de prêts à faible taux d’intérêt et de subventions pour aider les exportateurs.

En mars, il a ajouté un autre 1,5 milliard de dollars pour soutenir les entreprises et les agro-industries canadiennes touchées par la guerre commerciale. C’est donc 6,5 milliards de dollars pour les patrons!

Les seules miettes accordées aux travailleurs est de permettre à l’assurance-emploi de payer une partie des salaires des travailleurs des entreprises touchées par la guerre commerciale. Mais cette mesure minime n’a rien fait pour arrêter les licenciements.

Les licenciements commencent 

Selon un sondage réalisé en janvier auprès de chefs d’entreprise, près de 50% d’entre eux ont déclaré qu’ils préparaient des licenciements en réponse à la guerre commerciale. Et les licenciements ont déjà commencé.

Le Canada Metal Processing Group a annoncé la suppression de 150 emplois dans ses usines du Québec et de l’Ontario. Algoma Steel a licencié 20 employés de son usine de Sault-Sainte-Marie. Cyrell AMP a annoncé le licenciement de 10 travailleurs de son usine de Beloeil, au Québec. La société Eascan Automation Inc., basée à Winnipeg, a licencié un tiers de ses effectifs. Meubles South Shore, un fabricant de meubles québécois, a supprimé 115 emplois en février dernier. Le fabricant québécois de collants Sheertex a licencié 40% de ses 350 employés. L’entreprise de meubles Prepac Manufacturing Ltd. a brusquement annoncé son intention de fermer l’une de ses usines et de licencier 170 employés, en invoquant « un environnement économique altéré ».

Mais le licenciement le plus important est la liquidation des magasins La Baie, la compagnie citant la guerre commerciale comme l’une des raisons qui l’ont poussée dans le précipice après un long déclin. Cela représente une perte de 9500 emplois.

Ce ne sont là que quelques exemples, et ce n’est qu’un début. Des dizaines de milliers d’emplois sont menacés. Il s’agit également d’une attaque directe contre le mouvement ouvrier, car bon nombre de ces travailleurs sont syndiqués.

Le programme des communistes révolutionnaires

Il est urgent que le mouvement ouvrier élabore une stratégie juste pour mobiliser la classe ouvrière afin de lutter contre le désastre qui se profile à l’horizon. Ce n’est que par une mobilisation indépendante de la classe ouvrière que nous pourrons nous protéger.

  1. Non aux coupes! Faisons payer les patrons pour leur crise!

À travers le monde, tous les grands partis politiques, qu’ils se prétendent de gauche ou soient de droite, prêchent la retenue face aux soi-disant « excès » et appellent à couper « le gaspillage et la bureaucratie ». Le représentant le plus en vue de ce message est certainement Elon Musk, mais Keir Starmer et Macron disent la même chose – de même que Poilievre et Carney.

Nous devons dire ouvertement ce que cela signifie : des coupes brutales dans les services sociaux, des licenciements dans le secteur public. Le Parti communiste révolutionnaire rejette toute tentative de transférer le fardeau de la crise sur le dos des travailleurs par le biais de coupes dans les programmes sociaux. Notre société est plus qu’assez riche pour financer pleinement les besoins de base de la population.

  1. Des salaires ajustés à l’inflation

Dans le contexte d’une désintégration économique générale, l’inflation atteint des niveaux qu’on avait pas vus depuis les années 1980. Comme les salaires n’ont pas évolué au même rythme, nous avons en réalité une réduction des salaires. La guerre commerciale menace de rendre l’inflation endémique alors que la division internationale du travail s’érode, que les chaînes d’approvisionnement sont disloquées et que les marchandises sont frappées de droits de douane.

Les travailleurs ne devraient pas avoir à payer pour cette guerre commerciale que nous n’avons pas déclenchée et dont nous ne bénéficions pas. Si, comme l’affirme Carney, nous devons « placer les gens avant l’argent », alors il ne devrait y avoir aucun problème à garantir que les salaires suivent le rythme de l’inflation. Les communistes révolutionnaires prônent l’indexation des salaires au taux d’inflation afin de garantir que les travailleurs seront toujours en mesure de payer leurs factures.

  1. Non aux licenciements! Pour une mobilisation de masse de la classe ouvrière pour maintenir les emplois!

Le spectre des licenciements à grande échelle et du chômage de masse se profile à l’horizon. Le mouvement ouvrier doit élaborer un plan de protection des emplois. Nous ne pouvons compter ni sur le gouvernement fédéral, ni sur les gouvernements provinciaux. Le mouvement ouvrier doit lancer un mouvement de grèves et d’occupations en réponse à toute tentative de licenciement ou de délocalisation de la production. C’est la seule façon de protéger les emplois.

  1. Ouvrez les livres de comptes! Non aux secrets commerciaux!

Comme nous l’avons vu durant la pandémie, les entreprises profitent inévitablement des situations d’incertitude pour s’attaquer aux syndicats, augmenter les prix et procéder à des licenciements ou à des coupes dans les avantages sociaux. Il n’est pas question de faire aveuglément confiance aux patrons lorsqu’ils affirment qu’ils n’ont pas d’autre choix. Les communistes révolutionnaires exigent que les livres de comptes des grandes banques et des grandes entreprises soient rendus publics afin que tous les travailleurs puissent observer la situation réelle. C’est la seule façon de nous protéger contre les décisions douteuses et d’empêcher les capitalistes de profiter de la situation.

Il s’agit ici d’un premier pas vers un véritable contrôle ouvrier. Avec un accès total aux livres de comptes, c’est toute la supercherie de l’exploitation capitaliste qui sera mise à nu. Les travailleurs seront en mesure de dévoiler tous les accords passés en coulisses, de démontrer l’immense inefficacité de la production capitaliste et de décider comment organiser la production et maintenir les emplois.

  1. Non aux sauvetages! Expropriations!

Les gouvernements, tant le fédéral que ceux des provinces, fournissent plus de 50 milliards de dollars de subventions aux entreprises chaque année. Mais ce transfert massif de l’argent des contribuables vers les coffres des entreprises n’a rien fait pour protéger les emplois. Le secteur automobile, déjà fortement subventionné, a continué à fermer des usines, entraînant la perte de centaines de milliers d’emplois au fil des décennies.

On ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. La position des communistes révolutionnaires est que toute entreprise qui est forcée de fermer ou de licencier à cause de la guerre commerciale doit être expropriée. Ces usines peuvent être rééquipées et intégrées dans une vaste chaîne de production pour produire en fonction des besoins et non du profit. Aucune compensation n’est nécessaire, car la plupart de ces entreprises ont déjà reçu des dizaines de milliards de dollars des contribuables au fil des ans. 

Le réalisme des travailleurs contre le réalisme des capitalistes

Nous croyons fermement que le programme ci-dessus constitue le seul plan d’action pour combattre la crise qui menace de détruire les conditions de vie de millions de travailleurs au Canada.

Bien sûr, nombreux sont ceux qui qualifieront ce programme d’« irréaliste ». Mais il n’est irréaliste que si l’on accepte le capitalisme. Il n’est irréaliste que si l’on regarde les choses du point de vue de la protection des profits des capitalistes. Le PCR n’accepte pas ce soi-disant « réalisme ». Si le capitalisme ne peut pas garantir de manière réaliste de bonnes conditions de vie aux travailleurs, c’est le système lui-même qui est le problème.

En fin de compte, c’est la lutte des classes qui décidera de ce qui est réaliste. La classe ouvrière au Canada vient à peine de commencer à se mettre en mouvement après une longue période de sommeil et de confusion. Tout ce dont nous avons besoin, c’est d’idées justes pour gagner la lutte à venir.