
Cette semaine, le Service de police de la ville de Montréal a déposé deux accusations de « harcèlement » contre le journaliste de gauche Yves Engler. La première pour avoir correctement qualifié une influenceuse sioniste de partisane du génocide des Palestiniens, et la seconde pour avoir osé écrire sur son arrestation.
Il s’agit d’une attaque scandaleuse contre le mouvement de solidarité avec la Palestine, qui doit être combattue.
La criminalisation de l’opposition au sionisme
Encouragée par le Toronto Sun, le National Post et d’autres grands médias, Dahlia Kurtz, animatrice ratée d’un talk-show, s’est imposée comme une des partisanes les plus virulentes de l’armée israélienne dans les médias canadiens.
Au cours des quinze derniers mois, elle s’est affairée à promouvoir des produits pro-IDF et à qualifier les habitants de Gaza de « barbares » qui « aiment la mort ». Kurtz a également qualifié les campements pro-palestiniens de camps « de terroristes » et a diffusé à plusieurs reprises les noms des participants aux campements, sachant qu’ils pouvaient être harcelés par d’autres sionistes.
Pourtant, selon la police de Montréal, c’est Engler qui est coupable de harcèlement – parce qu’il a traité Kurtz de supportrice du génocide sur les médias sociaux.
Engler n’a jamais rencontré Kurtz. Ils vivraient dans des provinces différentes et il ne la suit même pas sur les médias sociaux.
Mais sa critique à elle seule constitue soi-disant du harcèlement criminel aux yeux de la police de Montréal.
Lorsqu’une pétition condamnant l’arrestation d’Engler a recueilli des centaines de signatures, la police est revenue à la charge.
Ils ont d’abord essayé d’empêcher Engler de discuter publiquement des accusations, comme condition de sa libération.
La police a ensuite menacé d’inculper Engler d’intimidation, de harcèlement et de communication harcelante, parce qu’il avait écrit sur l’arrestation. Cela aurait blessé l’un des officiers, qui se serait senti harcelé par le journaliste qu’il avait en garde à vue…! En date de vendredi, Engler dit qu’il est toujours enfermé à la prison de Bordeaux, au Québec.
En pratique, la police essaie d’utiliser l’accusation de harcèlement pour interdire de critiquer la police. Il reste à voir si ces accusations tiendront devant un tribunal, mais il s’agit d’une attaque claire contre nos droits démocratiques.
Non à la répression de la solidarité avec la Palestine!
Les accusations portées contre Engler sont absurdes. Mais elles ne sont malheureusement pas sans précédent.
Depuis des années, l’ensemble de l’establishment s’appuie sur de fausses accusations d’antisémitisme pour attaquer la gauche.
Et ils ont redoublé d’efforts depuis octobre 2023. Ils ont utilisé toutes les définitions juridiques imaginables pour criminaliser le mouvement, ainsi que quelques définitions inimaginables.
Il est révélateur, par exemple, que l’avocat de Kurtz soit le candidat conservateur Neil Oberman, lui-même à l’origine d’une série de plaintes fallacieuses contre l’université McGill au printemps dernier, visant à empêcher la tenue de conférences et de manifestations en faveur de la Palestine.
Ailleurs, des manifestants pro-palestiniens ont fait l’objet d’accusations peu crédibles de « crime haineux » pour avoir dénoncé les liens de la librairie Indigo Books avec l’armée israélienne. Des étudiants ont été accusés « d’intrusion » pour avoir manifesté sur le terrain de leur propre université. Enfin, Samidoun, un réseau de soutien aux prisonniers politiques palestiniens, a été qualifié d’entité terroriste pour s’être opposé à la campagne de terreur menée par Israël à Gaza.
Derrière la prétendue impartialité de la police, des tribunaux, de la loi et de l’État, se cachent les intérêts de la classe dirigeante canadienne. La classe dirigeante impérialiste du Canada est l’un des plus fidèles alliés d’Israël. L’État canadien, sa police et ses tribunaux existent pour défendre les intérêts de la classe dirigeante, pas les nôtres.
On nous dit que nous vivons dans une démocratie où la liberté d’expression est inviolable. En réalité, ces droits et libertés n’existent que dans la mesure où nous ne les utilisons pas d’une manière qui menace les intérêts des riches et des puissants. Aucune ressource n’est épargnée pour faire cesser la solidarité avec la Palestine, et aucune accusation ou calomnie n’est trop ridicule.
Le Parti communiste révolutionnaire exprime sa solidarité avec Yves Engler. Nous condamnons les tentatives de censure de ses écrits par la police. Et nous appelons le mouvement ouvrier au Canada et au Québec à se mobiliser pour défendre le droit de soutenir la Palestine contre des attaques vicieuses et fallacieuses comme celles-ci.