Pourquoi nous sommes communistes

Le mot « communisme » est certainement le mot le moins compris de la langue française. Et ce n’est pas une surprise. Depuis sa création, le mouvement communiste a fait l’objet d’une montagne de calomnies et de déformations de la part des défenseurs du statu quo.

  • Socialist Appeal (R-U)
  • jeu. 15 sept. 2022
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Image : Socialist Appeal

Le mot « communisme » est certainement le mot le moins compris de la langue française. Et ce n’est pas une surprise. Depuis sa création, le mouvement communiste a fait l’objet d’une montagne de calomnies et de déformations de la part des défenseurs du statu quo.

Dans les écoles, les universités et les médias, on nous dit que le communisme signifie que tout le monde est payé le même salaire; qu’il signifie la fin de l’individualité et de la liberté d’expression; qu’il signifie un contrôle totalitaire par un chef suprême. Et surtout, que le communisme « a été essayé et a échoué ».

Une quantité industrielle de textes sont produits dans le seul but de discréditer le mouvement communiste et les accomplissements des révolutions des travailleurs, comme la Révolution russe.

Et pourtant, rien de tout cela n’a réussi à endiguer la vague. De plus en plus de jeunes sont attirés par les idées du communisme. Aux États-Unis – « l’antre de la bête » du capitalisme mondial – plus d’un tiers des jeunes ont une opinion favorable du communisme.

Le capitalisme en crise

L’explication de ce phénomène est très simple. La génération actuelle a grandi en ne connaissant que la crise, l’instabilité, l’austérité et la catastrophe climatique. Partout où nous regardons, nous voyons la guerre, la faim et la pauvreté.

Partout dans le monde, le coût de la vie explose, tandis que le patronat mène une offensive contre les salaires et les conditions de travail, pour faire porter à la classe ouvrière le coût de la crise du capitalisme.

Pourtant, dans le même temps, les capitalistes ont vu leurs bénéfices augmenter de façon considérable grâce à la pandémie, à la guerre en Ukraine et à l’inflation.

Il y a longtemps, dans Le Capital, Marx a souligné que, sous le capitalisme, « l’accumulation de richesse à un pôle signifie donc en même temps à l’autre pôle une accumulation de misère, de torture à la tâche, d’esclavage, d’ignorance, de brutalité et de dégradation morale ».

Plutôt que de pointer du doigt tel ou telle politicien ou politique, les jeunes commencent à arriver à la conclusion correcte que la racine du problème est le système capitaliste lui-même.

Cet intérêt pour les idées communistes ne fera que croître, alors que le capitalisme continue de plonger le monde dans une crise et une lutte des classes intense. Les idées du communisme sont les idées de l’avenir. L’histoire est de notre côté.

Pourquoi le communisme?

Pour les marxistes, le communisme n’est pas une image idéale de ce à quoi nous voulons que le monde ressemble. Il ne s’agit pas non plus d’un plan détaillé de la façon de gérer la société. Le communisme est, pour reprendre les mots de Marx, « le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses ».

Le marxisme est une manière scientifique de voir le monde. Nous commençons par analyser les développements réels qui ont eu lieu sous le capitalisme, et les forces qui conduisent le système à sa crise.

Sous le capitalisme, nous avons assisté à un énorme développement des forces productives. Nous disposons d’énormes usines de haute technologie et d’une agriculture moderne à grande échelle qui sont déjà capables de fournir un niveau de vie décent à chaque personne sur la planète.

Mais ces moyens de production sont détenus par une poignée de monopoles parasitaires, qui ne s’intéressent qu’à une chose, et une seule : le profit.

Au lieu d’être utilisés pour satisfaire les besoins de la majorité de la société, les moyens de production sont utilisés pour enrichir une infime minorité et défendre ses privilèges. Telle est la logique du capitalisme.

De plus, malgré la planification méticuleuse qui a lieu au sein de ces monopoles géants à l’étape de la production, une fois que la marchandise sort de l’usine, sa distribution est laissée aux forces aveugles et anarchiques du « libre » marché.

Nous sommes donc confrontés à un système chaotique, non planifié et irrationnel – un système où la famine et la misère côtoient la surproduction et le gaspillage, où le chômage des uns côtoie l’hyper-exploitation des autres.

Tout cela montre que le capitalisme est entré en phase de déclin terminal et qu’il entraîne la société – et la planète – dans sa chute.

Une transformation socialiste

Pour assurer une existence épanouie et digne à l’ensemble de l’humanité, et pour éviter que la société ne soit entraînée dans la barbarie, il faudra retirer les moyens de production des mains privées, en expropriant la classe capitaliste. Cela signifie nationaliser les grands leviers de l’économie et les placer sous contrôle démocratique des travailleurs.

Comme l’histoire nous l’a prouvé, cela ne peut pas être réalisé petit à petit à travers des réformes parlementaires. Au lieu de cela, une lutte révolutionnaire sera nécessaire pour évincer de force la classe capitaliste et briser son appareil d’État répressif.

La seule force sociale capable de mener à bien cette transformation révolutionnaire est la classe ouvrière, qui est aujourd’hui la classe la plus nombreuse dans toutes les sociétés, et qui détient de manière cruciale les leviers clés de l’économie entre ses mains. Une fois mobilisée, la classe ouvrière peut paralyser la société, si elle le souhaite.

Une fois que nous serons capables d’utiliser les moyens de production selon un plan rationnel, nous pourrons fournir à tout le monde non seulement les produits de première nécessité – nourriture, soins de santé, logement de bonne qualité, etc. – mais aussi une éducation de haute qualité, du berceau jusqu’à la tombe. Sur une telle base, la science et la culture se développeraient pour atteindre des sommets inimaginables.

L’automatisation et l’innovation technologique pourraient être utilisées pour réduire notre charge de travail et augmenter notre temps de loisir, plutôt que de créer du chômage et de rendre le travail plus monotone  comme c’est le cas aujourd’hui.

Avec le temps, sur la base d’une surabondance de ressources et de l’élimination de la rareté, il n’y aurait plus besoin de faire payer pour l’obtention de biens et services.

La société serait régie par la célèbre maxime de Marx : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins. »

Une fois que nous aurons atteint l’étape du communisme, les divisions de classes seront devenues une chose du passé. Et par conséquent, l’État – qui est un instrument de répression d’une classe par une autre – perdra également sa raison d’être et disparaîtra.

Mais pour aller du point A au point B, le capitalisme doit être renversé à l’échelle mondiale. Le socialisme est international ou il n’est rien. Puisque cela ne peut se produire d’un seul coup, une période transitoire de socialisme constituera nécessairement un pont entre la révolution et le communisme.

Durant cette période transitoire, un État ouvrier sera nécessaire pour défendre les acquis de la classe ouvrière contre les forces de la réaction.

Bolchevisme

Mais comment pouvons-nous réaliser tout cela? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de revenir sur l’histoire du mouvement ouvrier.

La classe ouvrière a tenté à de nombreuses reprises de prendre le pouvoir et de transformer la société dans le sens du socialisme, et ce depuis la Commune de Paris en 1871. Cependant, peu de ces tentatives ont été couronnées de succès.

En fait, la seule fois dans l’histoire où la classe ouvrière a réussi à prendre le pouvoir et à le conserver est la période qui a suivi la Révolution russe de 1917.

Dans les années qui ont suivi la révolution, la classe ouvrière a réalisé de nombreux progrès importants, notamment en matière de planification économique, de contrôle de l’industrie par les ouvriers et de véritable démocratie fondée sur un système de « soviets », c’est-à-dire de conseils ouvriers.

Des bonds de géant ont été accomplis dans le domaine des droits sociaux et politiques, comme le droit à l’avortement et le droit à l’autodétermination pour les nationalités opprimées. Plus d’un siècle plus tard, le capitalisme dit « libéral » et « démocratique » s’est révélé incapable de garantir de tels droits.

Dans cette lutte, un rôle décisif a été joué par le Parti bolchevique – dirigé par Lénine et Trotsky – qui a guidé les masses vers la victoire. Des révolutions surviendront, que nous soyons prêts ou non, mais sans direction révolutionnaire, une révolution socialiste réussie est impossible.

En tant que communistes, nous nous basons sur les précieuses leçons de la tradition bolchevique, car c’est la seule méthode qui a fait ses preuves.

Rejoins les marxistes!

Lénine et les bolcheviques ont compris le rôle primordial que les idées marxistes jouent dans la construction du parti révolutionnaire. Comme Lénine l’a fait remarquer : « Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. »

Ainsi, la première tâche des communistes d’aujourd’hui est d’étudier les idées du marxisme, qui sont les seules à pouvoir expliquer la crise dans laquelle nous nous trouvons et à indiquer la voie à suivre dans la lutte des classes.

Ce n’est qu’en nous armant d’idées révolutionnaires que nous pouvons intervenir dans la lutte des classes en tant que communistes, capables de gagner la confiance de notre classe et de la diriger dans la lutte révolutionnaire.

C’est ce que nous nous efforçons de faire à la Tendance marxiste internationale. Ce ne sera pas facile, mais c’est la tâche que l’histoire nous a confiée.

Une période de lutte de classe intense, de révolutions et de contre-révolutions s’ouvre déjà devant nous. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être à la traîne. Nous devons saisir chaque occasion pour construire les forces du marxisme.L’avenir est au communisme. Mais nous avons besoin de vous pour que ce futur puisse voir le jour.