Fermetures antisyndicales d’Amazon : un entrepôt fermé est un entrepôt occupé!

Amazon prévoit fermer ses sept entrepôts au Québec à partir du 8 février.

  • Mitchell Thompson
  • jeu. 23 janv. 2025
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Six mois après une campagne de syndicalisation réussie à l’entrepôt d’Amazon à Laval, la compagnie a annoncé vouloir fermer tous ses sites au Québec et supprimer ainsi 1800 emplois. Il s’agit d’une tentative révoltante d’écraser et de décourager la mobilisation syndicale dans l’ensemble de ses installations. À cette déclaration de guerre, il faut riposter par les grands moyens.

La guerre d’Amazon contre ses travailleurs

En mai dernier, 300 travailleurs de l’entrepôt DXT4 à Laval se sont affiliés à la CSN, ce qui en fait le deuxième entrepôt d’Amazon syndiqué dans toute l’Amérique du Nord. Depuis, l’entreprise s’emploie à détruire le syndicat.

Elle a d’abord tenté d’effrayer les travailleurs avec des affiches antisyndicales. Ensuite, elle a essayé de traîner la CSN devant les tribunaux, dans une tentative infructueuse de faire annuler les règles québécoises d’accréditation par vérification des cartes. Après avoir échoué, l’entreprise a licencié 10% de la main-d’œuvre le mois dernier.

Et maintenant, Amazon prévoit fermer ses sept entrepôts au Québec à partir du 8 février.

Les 300 travailleurs de l’entrepôt de Laval demandaient que leur salaire passe de 21,50 à 26 dollars, des congés maladie payés et la création d’un comité mixte de santé et de sécurité. Mais l’entreprise a bloqué toutes leurs demandes.

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, affirme : « C’est une gifle pour tous les travailleuses et les travailleurs du Québec. Depuis le début de notre campagne il y a trois ans, Amazon a tout fait pour empêcher la syndicalisation de ses employé-es : campagne de peur, messages antisyndicaux, contestation du Code du travail, congédiements déguisés… Et aujourd’hui, on apprend que la multinationale préfère se retirer du Québec plutôt que de respecter son obligation à s’entendre sur une convention collective? C’est totalement inacceptable. »

Les capitalistes, comme ceux qui possèdent et dirigent Amazon, sont les pires parasites imaginables, les plus tyranniques que les scientifiques aient jamais découverts. Ils ne travaillent pas. Ils ne contribuent en rien. Et pourtant, ils décident qui travaille et qui ne travaille pas. Et si leurs employés tentent de se défendre, ils ripostent par des licenciements et des fermetures.

La direction comprend sans doute qu’une victoire à Laval inspirerait rapidement les travailleurs des autres sites. Elle tient donc à étrangler le syndicat, afin d’envoyer un message au reste de sa main-d’œuvre à travers le monde.

Un entrepôt fermé est un entrepôt occupé!

L’attaque ignoble et vicieuse d’Amazon ne peut être combattue que par une mobilisation de masse.

À deux semaines des fermetures prévues, la CSN doit organiser une grève à l’usine de Laval, et étendre le mouvement aux usines non syndiquées. Ces sites doivent être occupés par les travailleurs et gérés directement par eux jusqu’à ce qu’Amazon fasse marche arrière.

La CSN et les autres fédérations syndicales doivent se mobiliser en appui aux travailleurs d’Amazon. Tout arrêt de travail chez Amazon doit être appuyé par les travailleurs du transport en commun, les postiers et d’autres encore pour défendre nos intérêts de classe. Amazon est l’un des plus grands employeurs au monde. Si les travailleurs parviennent à repousser cette attaque, cela aura un impact positif sur l’ensemble du mouvement ouvrier. 

Ultimement, ces événements montrent la nécessité de briser la dictature du capital sous laquelle nous vivons. Quand les travailleurs réussissent à se syndiquer ou à obtenir une victoire importante, ces mastodontes ferment boutique – comme nous l’avons vu précédemment avec Walmart à Jonquière en 2005

Ces géants doivent être expropriés. Toutes les industries essentielles devraient être gérées par et pour la classe ouvrière dans son ensemble. Un plan de production socialiste permettrait d’utiliser adéquatement toute la main-d’œuvre, les compétences et la technologie qui existent dans la société, plutôt que de laisser ces parasites les dilapider.