En 2009, après l’effondrement du système financier mondial, les faibles forces du marxisme au Québec ont fait un grand bond en avant en lançant notre propre journal marxiste trimestriel, La Riposte. Avec nos camarades de Fightback au Canada anglais, nous visions à promouvoir les idées du marxisme révolutionnaire. Afin d’y parvenir, nous savions qu’il nous fallait un journal. Nous étions peu nombreux, mais sommes allés audacieusement à la rencontre du mouvement pour vendre notre journal et faire la promotion du marxisme.

Depuis ce temps, les choses ont beaucoup changé. Les gouvernements à la botte des capitalistes à travers le monde s’efforcent de les sauver en leur octroyant des billions de dollars en plans de sauvetage. Les gouvernements de toutes les tendances idéologiques ont ensuite fait retomber le coût de cette dette sur le dos de la classe ouvrière par le biais de mesures d’austérité, faisant ainsi payer les travailleurs-euses pour la crise. Il n’est pas surprenant, dans ce contexte, que les idées socialistes refassent surface. La montée de personnalités comme Bernie Sanders et Jeremy Corbyn sont l’expression d’une critique grandissante envers le capitalisme et d’un intérêt grandissant pour les idées socialistes. C’est avec cela en tête que nous avons décidé de changer le nom de notre journal pour un nom plus approprié : «La Riposte socialiste». Nous avons également pris la décision de nous offrir une nouvelle mise en page et un nouveau logo, en plus d’augmenter la fréquence de notre publication, passant ainsi d’une publication trimestrielle à une publication bimestrielle.

Afin de combattre l’idéologie bourgeoise et mettre de l’avant une analyse marxiste pour les travailleurs-euses et la jeunesse au Québec, notre journal et notre site Internet furent des armes essentielles. Mais, pour un marxiste, un journal est bien plus qu’un simple outil pour la diffusion des idées. Il y a plus de 100 ans, Lénine disait du journal qu’il était un organisateur collectif. Ses mots gardent aujourd’hui toute leur pertinence :

« Le journal ne borne pas cependant son rôle à la diffusion des idées, à l’éducation politique et au recrutement d’alliés politiques. Il n’est pas seulement un propagandiste collectif et un agitateur collectif; il est aussi un organisateur collectif. On peut à cet égard le comparer à l’échafaudage dressé autour d’un bâtiment en construction; il ébauche les contours de l’édifice, facilite les communications entre les différents constructeurs, à qui il permet de répartir la tâche et d’embrasser l’ensemble des résultats obtenus par le travail organisé. Avec l’aide et à propos du journal se constituera d’elle-même une organisation permanente, qui ne s’occupera pas seulement d’un travail local mais aussi général et régulier, habituant ses membres à suivre de près les événements politiques, à apprécier leur rôle et leur influence sur les diverses catégories de la population, à trouver pour le parti révolutionnaire la meilleure façon d’agir sur ces événements. Les problèmes techniques – la fourniture dûment organisée au journal de matériaux, sa bonne diffusion – obligent déjà à avoir un réseau d’agents locaux au service d’un seul et même parti, d’agents en relations personnelles les uns avec les autres, connaissant la situation générale, s’exerçant à exécuter régulièrement les diverses fonctions fragmentaires d’un travail à l’échelle de toute la Russie, s’essayant à la préparation de telle ou telle action révolutionnaire. Ce réseau d’agents sera justement la carcasse de l’organisation qui nous est nécessaire; suffisamment étendue pour embrasser tout le pays; suffisamment large et diverse pour réaliser une division du travail stricte et détaillée; suffisamment ferme pour pouvoir en toutes circonstances, quels que soient les « tournants » et les surprises, poursuivre sans défaillance sa besogne propre; suffisamment souple pour savoir, d’une part, éviter la bataille à découvert contre un ennemi numériquement supérieur qui a rassemblé toutes ses forces sur un seul point, et, d’autre part, profiter du défaut de mobilité de cet ennemi et tomber sur lui quand et où il s’y attend le moins. Aujourd’hui nous incombe la tâche relativement facile de soutenir les étudiants qui manifestent dans les rues des grandes villes. Demain la tâche sera peut-être plus malaisée, comme celle de soutenir le mouvement des sans-travail dans telle ou telle région. Après-demain, nous devrons être à nos postes pour prendre une part révolutionnaire à une révolte paysanne. Aujourd’hui nous devons exploiter la tension politique qu’a engendrée le gouvernement par sa campagne contre les zemstvos. Demain nous devrons encourager l’indignation de la population contre les abus de tel ou tel bachi-bouzouk tsariste et contribuer, par le boycottage, les campagnes d’excitation, les manifestations, etc., à lui infliger une leçon qui le fasse battre on retraite publiquement. Pour arriver à ce degré de préparation au combat, il faut l’activité permanente d’une armée régulière. Et si nous groupons nos forces dans un journal commun, nous verrons se former à l’œuvre et sortir du rang non seulement les plus habiles propagandistes, mais encore les organisateurs les plus avertis, les chefs politiques les plus capables du Parti, qui sauront à point nommé lancer le mot d’ordre de la lutte finale et en assumer la direction. » – Lénine, Par où commencer ?

Après nos débuts difficiles il y a huit ans, nous pouvons maintenant affirmer avec confiance que notre décision de créer un journal marxiste au Québec a été grandement profitable. Cela nous a unifiés, a amené de nombreux nouveaux camarades vers nous et nous a permis de nous rassembler derrière une bannière commune. Le journal a précisément eu un rôle de grand organisateur collectif puisque, en dernière analyse, les idées ne sont rien sans une organisation qui en fait la promotion. Une organisation marxiste nous permet d’unifier des gens provenant de différents domaines de lutte et qui peuvent apprendre les uns des autres. L’organisation nous permet d’être la mémoire de la classe ouvrière, en analysant et étudiant l’histoire du mouvement afin de fournir les idées nécessaires pour mener le mouvement vers la victoire.

Nous sommes maintenant une organisation marxiste de taille considérable, avec des dizaines de jeunes militants-es québécois-es au sein des mouvements étudiant et ouvrier, en plus de nos clubs étudiants actifs à Montréal. Nous publions un grand nombre de différents livrets marxistes et avons même publié avec succès un livre l’an dernier afin de contribuer à introduire les nouveaux militants-es aux idées marxistes. Chaque année, nous organisons l’École marxiste d’hiver de Montréal, une grande fin de semaine de conférences et le plus grand événement du genre au pays, ayant rassemblé en 2016 plus de 110 participants. Inscrivez-vous ici, si ce n’est déjà fait : http://marxiste.qc.ca/ecolemarxiste2017.html.

Le socialisme est de retour!

La décision de changer le nom de notre journal, d’en changer le design et d’augmenter la fréquence de sa publication survient à un moment très important dans l’histoire mondiale. Alors que la crise du capitalisme s’approfondit, les travailleurs-euses et la jeunesse se radicalisent et sont à la recherche des idées marxistes. Une vague de bouleversements sociaux sans précédent secoue un pays après l’autre alors que les travailleurs-euses ripostent contre l’ordre du jour des patrons. De la France à la Grèce, du Brésil aux États-Unis, de la Grande-Bretagne au Québec, les travailleurs-euses et la jeunesse se soulèvent!

Bien que les mouvements ouvrier et étudiant au Québec aient été temporairement défaits, ce n’est qu’une question de temps avant que le Québec et le Canada se voient secoués par un mouvement de masse de proportions gigantesques. Bien que le mouvement ait subi un revers, toutes les contradictions de la société capitaliste ne sont pas disparues et, au contraire, empirent de jour en jour. Toute cette pression dans la société est à la recherche d’un exutoire et le trouvera tôt ou tard.

La question la plus importante pour nous, marxistes, demeure : «Serons-nous prêts?» La trahison de Syriza en Grèce l’an dernier et la capitulation de Bernie Sanders face à Hillary Clinton aux États-Unis témoignent de la crise du leadership dans le mouvement et de l’urgence de construire une organisation marxiste capable de jouer un rôle dirigeant dans les mouvements à venir.

Afin de faire la promotion des idées révolutionnaires, nous avons besoin de votre aide! Comment pouvez-vous y parvenir? Abonnez-vous à La Riposte socialiste dès maintenant! Faites un don mensuel afin que nous puissions maintenir la publication bimestrielle de notre journal, laquelle rendra plus facile la publication d’analyses régulières nous permettant d’éduquer et de soutenir les travailleurs-euses et la jeunesse dans leurs luttes. Prenez un abonnement pour votre syndicat ou votre groupe communautaire ou étudiant. Commandez une liasse de journaux et organisez un groupe de discussion marxiste sur votre campus ou avec vos collègues de travail. Mais surtout, contactez-nous pour savoir comment vous impliquer!