Le mercredi 2 mai 2018 a eu lieu le lancement de la Riposte syndicale à Montréal. Une trentaine de personnes se sont réunies dans un local de l’UQÀM pour participer à cet événement. Jean-Léandre et Sébastien, deux militants socialistes au sein du mouvement syndical, ont présenté la raison d’être de La Riposte syndicale, après avoir fait un résumé historique de la situation des syndicats au Québec et au Canada.

Jean-Léandre, machiniste pour un sous-traitant de l’industrie ferroviaire et membre du Syndicat des employés de manutention et de service, a expliqué que bien que les années 90 et début 2000 ont été marquées par un apaisement de la lutte des classes au Québec et au Canada, celle-ci effectue maintenant un retour en force, notamment depuis la crise de 2008. On observe une recrudescence dans la combativité des travailleurs, ce qui se constate par les votes de grèves à écrasante majorité qui s’accumulent un peu partout. Malheureusement, les directions syndicales restent frileuses, et tendent à mettre le frein sur les luttes ou carrément trahir celles-ci, comme on l’a vu lors du Front commun de 2015.  Jean-Léandre a aussi fait un survol de l’histoire de la CSN (Confédération des syndicats nationaux), centrale syndicale qui s’est déconfessionnalisée dans les années 60 et qui, lors des événements du front commun de 1972, était en fait très radicale, prônant même le renversement du capitalisme et son remplacement par le socialisme.

Sébastien, infirmier et membre de la FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec), a quant à lui parlé de l’importance d’avoir des directions syndicales représentatives et combatives. Dans la période historique actuelle, marquée par les mesures d’austérité et les attaques du patronat contre les travailleurs, Sébastien a aussi dénoncé le carriérisme qui est à l’oeuvre au sein des bureaucraties syndicales. Il a finalement invité les participants à rejoindre La Riposte syndicale pour contribuer à ramener la combativité et la démocratie dans les syndicats et ainsi faire avancer la cause ouvrière.

Après ces deux présentations, une vive discussion a permis de faire partager les expériences des participants. Des contributions nombreuses et variées ont rendu compte des différentes réalités vécues par les travailleurs syndiqués, non syndiqués et autonomes. Le manque de combativité des directions syndicales actuelles a été rappelé et dénoncé par plusieurs. De plus, un travailleur expérimenté a mentionné le caractère antidémocratique des lois spéciales de retour au travail et a parlé de la nécessité pour le mouvement ouvrier de défier ces lois faites pour nous casser. Plusieurs interventions ont par ailleurs dénoncé la pratique du « maraudage » qui nuit à l’unité du mouvement, comme nous l’avons vu en janvier dernier lorsqu’Unifor a quitté le Congrès du travail du Canada, sans consulter ses membres, afin de faire du maraudage. Plutôt que cette perte de temps et de ressources, les syndicats devraient utiliser celles-ci pour syndiquer les travailleurs non syndiqués. Enfin, quelques personnes dans la salle ont expliqué qu’il fallait non seulement renforcer le mouvement syndical, mais également unir les travailleurs dans une organisation politique, dans un parti réunissant syndiqués, non syndiqués, chômeurs, jeunes, etc. La Riposte syndicale appuiera tout pas réalisé dans cette direction, et luttera pour qu’un tel parti des travailleurs soit muni d’un programme socialiste.

La veille du lancement montréalais, dans le cadre des festivités du 1er Mai, nous avons également organisé un lancement à Toronto qui a attiré plus de 60 personnes. Trois membres de Fightback ont donné de courtes présentations pour l’occasion. Jennie Erneiwin, déléguée syndicale pour la section locale 154 de Workers United a parlé de la crise du capitalisme au Canada, de la nécessité d’un syndicalisme de lutte de classe et de l’unité des travailleurs face aux tentatives des patrons pour nous diviser. Ensuite, Jahan Niroomand, membre du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario, a axé sa présentation sur la lutte pour la démocratie ouvrière dans nos syndicats et sur la nécessité de syndiquer les non syndiqués. Enfin, Donovan Ritch, membre de la section locale 113 du Amalgamated Transit Union, a conclu sur la nécessité de lier toutes ces revendications à la lutte pour une société socialiste. La discussion qui a suivi a permis aux personnes présentes de partager leurs histoires de travail, des histoires parfois enrageantes sur la façon dont les patrons tentent de nous diviser. Il y avait manifestement un consensus sur l’urgence de révolutionner les organisations ouvrières, de les débarrasser des dirigeants qui ne veulent pas mener une lutte combative contre les patrons et de remplacer ces gens par des militants combatifs, issus de la base, qui souhaitent riposter à l’offensive patronale.

 

C’est dans l’objectif d’unir les travailleurs syndiqués et non syndiqués contre les patrons et les injustices du système capitaliste que La Riposte syndicale a été lancée. Nous sommes déterminés à lutter pour que les syndicats deviennent de véritables organisations de combat directement entre les mains de leurs membres. C’est pourquoi nous appelons tous les travailleurs qui veulent lutter pour de meilleures conditions de travail et pour le socialisme à rejoindre La Riposte syndicale.

Pour la démocratie ouvrière!

Pour un syndicalisme de lutte de classe!

Pour le socialisme!