Tout autour du monde, les gens remettent en question le capitalisme et tentent de lutter contre ce système, et nul n’est aussi critique du statu quo que la jeunesse. Comment est-ce que cela pourrait nous surprendre, considérant le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui?

Des possibilités économiques limitées, l’instabilité économique constante et la détérioration des conditions de vie affectent de plus en plus de gens, laissant les jeunes travailleur-euses ou diplômé-es au bas de l’échelle. Dans chaque société, une infime minorité vit dans une abondance de richesse qui ferait pâlir les rois et les pharaons du passé.

La xénophobie, le nationalisme et les crimes haineux à l’endroit des immigrant-es sont en hausse dans tous les pays capitalistes avancés. Le sexisme, le dénigrement et la violence envers les femmes continuent malgré toutes les avancées de la science, de l’éducation et de la technologie. La police procède à l’exécution de personnes noires en Amérique du Nord, rappelant l’époque de la ségrégation des lois Jim Crow. De nouvelles guerres font constamment irruption partout sur le globe.

Les images de la crise des réfugié-es remplissent nos écrans. Ceux qui fuient les guerres causées par les interventions de l’Occident se retrouvent dans des centres de détention en Amérique du Nord ou dans la « Forteresse Europe », ou laissent leur vie en tentant de traverser la Méditerranée. Les entreprises privées continuent de détruire notre planète jour après jour avec la régularité d’une horloge.

Les jeunes se demandent, avec raison : « Comment peut-il en être ainsi? Tout cela n’est pas rationnel. La société est-elle devenue folle? Ce doit être une mauvaise blague! »

De plus en plus de gens en viennent à la conclusion que quelque chose va terriblement mal dans notre société. Une humeur critique grandit à chaque instant, et le résultat en a été le développement d’une méfiance et d’un rejet massifs du capitalisme et des institutions capitalistes.

Une jeunesse méfiante à l’égard du capitalisme et ses institutions

Une étude d’Harvard de 2016 a sondé des Étasunien-nes de 18-29 ans et a découvert que 51% d’entre eux ne soutenaient pas le capitalisme, tandis que seulement 42% le soutenaient. Répondant à la question « Où vont les États-Unis? », seulement 15% ont dit qu’ils étaient « sur la bonne voie », tandis que 47% ont répondu qu’ils étaient « sur la mauvaise voie ».

Pendant les primaires aux États-Unis, le seul candidat dans lequel la majorité des jeunes avaient confiance était le « socialiste démocratique » autoproclamé et candidat de gauche Bernie Sanders. L’étude d’Harvard a aussi démontré que les jeunes avaient une méfiance des institutions en général, incluant Wall Street, le Congrès, la Présidence et la plupart des médias.

Seule une minorité de jeunes exprimaient une « confiance dans le fait que le système de justice pénale est juste et sans biais ». En 2016, la firme Gallup a rapporté que 61% des Étasunien-nes croient que le racisme contre les Noir-es est répandu, une augmentation de 10 points de pourcentage depuis 2009.

Selon un autre sondage réalisé par Gallup, la méfiance envers les institutions des États-Unis ne se limite pas à la jeunesse. En 1986, 41% des Étasunien-nes avaient une « grande » confiance ou « beaucoup » de confiance dans le Congrès. En 2004 ce chiffre avait baissé à 30%. En date de juin 2016, la confiance dans le Congrès avait atteint 9%! Des baisses similaires sont observées dans la confiance envers les journaux et la grande entreprise. 

Même si des statistiques similaires ne sont pas disponibles pour les jeunes du Canada, Statistique Canada a sondé la confiance publique (de tous les groupes d’âge) dans les institutions canadiennes en 2015. Les résultats montrent que seulement 40% de la population a confiance dans les médias, 38% dans le Parlement fédéral et un maigre 30% dans les grandes entreprises.

Ce phénomène n’est pas limité à l’Amérique du Nord, mais se développe aussi en Europe. Selon un sondage de la Commission européenne réalisé en 2014, la méfiance à l’égard du gouvernement atteint 89% en Espagne, 85% au Portugal, 84% en Grèce, 78% en France et 74% en Italie. Une chose est claire avec tous ces sondages, et c’est l’énorme hostilité à l’égard des institutions fondamentales de la société capitaliste. Ce genre d’humeur est sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Vous n’êtes pas seul-es à vouloir changer le monde!

Il n’y a rien de surprenant à constater que les jeunes sont nombreux à rejeter le statu quo. Les conditions de vie sont en déclin partout, particulièrement pour les jeunes. Des emplois sous-payés ou à durée déterminée, des dettes d’études qui s’empilent, et l’absence d’avantages sociaux et de pensions rendent difficile pour ceux-ci de joindre les deux bouts. Avec la montée des coûts du logement, une génération complète se voit forcée de faire le choix entre rester chez ses parents et vivre dans la précarité.

Les emplois industriels ou dans le secteur public, traditionnellement bien rémunérés, sont de plus en plus soumis à des clauses de disparité de traitement qui abandonnent les jeunes travailleur-euses, avec la bénédiction passive des dirigeants syndicaux. La différence et l’inégalité marquées entre les conditions de vie et les occasions qui s’offrent à une poignée d’individus au sommet (le « 1 % ») et celles que subissent les jeunes travailleur-euses et étudiant-es soulèvent bien évidemment la colère de ceux-ci, donnant lieu à un profond sentiment d’injustice.

Les jeunes tendent aussi à être le groupe social le plus ouvert d’esprit et inclusif. Ils tiennent en horreur le racisme, le sexisme, l’homophobie et la xénophobie qui persistent dans notre société.

Depuis longtemps, les jeunes qui comprennent qu’il faut faire quelque chose pour lutter contre toutes ces injustices et ces inégalités se sentent isolés et paralysés. « Mais, se demandent-ils, qu’est-ce que je peux faire pour changer les choses? » En vérité, il n’existe pas de solution individuelle aux problèmes causés par le capitalisme.

Le déclin du capitalisme entraîne la misère, la violence, l’intolérance, l’avarice, la pauvreté et la détérioration des liens sociaux. Mais il ne s’agit que d’un seul côté de la médaille. De l’autre côté, on constate un regain de l’optimisme, de l’action collective, de la solidarité, un désir d’apprendre, et un regain de confiance dans l’avenir. Ce souffle révolutionnaire représente tous les éléments les plus sains de la société. Il reflète l’esprit et la vision de la classe ouvrière et de la jeunesse, particulièrement de leurs couches les plus conscientes et militantes.

Partout à travers le monde, on voit la montée de mouvements de résistance de la jeunesse et d’actions collectives de masse. Ce processus a commencé avec les révolutions arabes, les mouvements de jeunes dans le sud de l’Europe, Occupy Wall Street, et la grève étudiante héroïque de 2012. L’apparition de ces phénomènes de masse seulement quelques années après la crise financière de 2008 n’est pas une simple coïncidence. Ces mouvements, et ceux qui ont fait leur irruption depuis, représentent une renaissance de l’action collective et montrent qu’il est encore possible de lutter pour améliorer la situation.

La lutte collective est essentielle pour combattre le capitalisme et transformer la société. Toutefois, nous avons besoin de plus que des manifestations, des grèves et des occupations. Il nous faut un haut niveau de conscience quant à nos objectifs. Nous devons tirer des enseignements de tous ces mouvements, ainsi que des luttes du passé. Il faut comprendre le fonctionnement de la société actuelle pour pouvoir la renverser.

Et par-dessus tout, il nous faut être organisés. Il importe de comprendre que la classe dirigeante est bien organisée (et financée), et qu’elle a réussi à miner de nombreux mouvements de masse à travers l’histoire, précisément en raison de notre manque d’organisation et de conscience politique.

La Riposte socialiste et ses clubs socialistes sur les campus à travers le Québec et le Canada constituent des outils cruciaux pour préparer et organiser la lutte révolutionnaire. Nous croyons en la lutte collective, mais nous croyons surtout que la lutte collective des travailleur-euses et des jeunes devrait s’attaquer à la cause de tous nos problèmes : le capitalisme, la classe dirigeante et l’État capitaliste non démocratique et répressif.

Par où commencer? Construisez un club socialiste sur votre campus!

La Riposte socialiste en appelle à tous ceux et celles qui n’en peuvent plus du statu quo à s’organiser, et particulièrement aux jeunes. Nous lançons donc une campagne visant à bâtir des organisations socialistes dans les universités, CÉGEP et écoles secondaires partout à travers le Québec et le Canada.

Si vous souhaitez combattre le capitalisme et les inégalités, contactez-nous pour bâtir la Riposte socialiste sur votre campus. S’il y existe déjà un club, rejoignez-le! S’il n’y en a pas, aidez-nous à un organiser un!

Vous pouvez entrer en contact avec nous et nous vous guiderons dans la mise sur pied d’un club et nous vous aiderons à entrer en contact avec d’autres militant-es étudiant-es capables de vous assister. Nous avons actuellement des clubs très actifs à l’Université de Montréal, de Victoria et de Toronto, à Concordia, McGill, Ryerson, York, McMaster et Waterloo, ainsi que de nombreux autres en formation. La construction d’un mouvement socialiste nécessite beaucoup d’efforts, la volonté d’apprendre, et énormément d’enthousiasme. Les jeunes militant-es s’impliquant aujourd’hui n’en manquent pas. Les clubs connaissent une formidable activité depuis quelques années. L’année dernière a justement été la plus fructueuse qu’on ait connue jusqu’à maintenant.

L’intérêt pour le socialisme est en croissance soutenue et nos militant-es n’ont jamais été aussi énergiques. Lorsque les jeunes comprennent qu’ils n’ont pas à mener ce combat isolés sur leur campus, mais peuvent tisser des liens avec des étudiant-es et des travailleur-euses révolutionnaires à travers le Canada, les États-Unis, le Mexique et le reste du monde, cela leur donne un sentiment de confiance en la force de l’action collective.

Ce que nous construisons sur les campus est unique. Nous créons un espace pour discuter des idées, de la théorie et de l’histoire d’une manière concrète et qui peut être appliquée aux luttes d’aujourd’hui et à venir. Toutefois, il ne s’agit pas un d’autre cercle de discussion académique. Nous refusons de nous regarder le nombril, d’être dans la passivité et l’abstraction. Nous discutons des idées politiques pour une raison : afin de nous aider dans l’action politique et pour participer aux luttes concrètes.

Nous voulons aller rejoindre de larges sections de la jeunesse et des travailleur-euses afin de leur offrir les meilleures idées pour combattre les inégalités, l’oppression, la pauvreté, l’austérité capitaliste et la guerre. Nous participons aux luttes sur les lieux de travail et dans les collectivités. Nous participons en solidarité à des lignes de piquetage. Nous soutenons chacune des luttes des opprimé-es. Nous organisons des collectes de fonds pour des mouvements révolutionnaires et nous apportons notre aide à des actions locales. Notre objectif est d’apporter les idées socialistes à la jeunesse, aux opprimé-es, aux travailleur-euses, afin de les unir dans leur luttes et de les aider à remporter la victoire.

Si vous voulez participer, et combattre le système à nos côtés, contactez-nous. Nous nous engageons à vous aider à devenir actif. Envoyez-nous un courriel à lariposte@marxiste.qc.ca !

Aidez-nous à organiser la Riposte socialiste sur les campus!

Construisons un mouvement étudiant socialiste et révolutionnaire au Canada!