Sur fond de crise économique, de pandémie, et de bouleversements politiques à l’échelle mondiale, 18 organisations et syndicats se sont unis pour transformer le jour férié de la fête du Travail 2020 en un grand rassemblement combatif et radical. À l’initiative du STTIC-CSN et de La Riposte syndicale, une manifestation syndicale contre le capitalisme, pour un syndicalisme de combat et pour une lutte de classe contre le racisme aura lieu le 7 septembre à 17 h au Square Dorchester.

Le moment choisi pour cette manifestation n’est pas anodin. Nous sommes entrés dans la pire crise économique depuis la Grande Dépression. Dans ce contexte, le gouvernement canadien a injecté des sommes massives d’argent dans l’économie. La majorité de ces milliards est allée au sauvetage d’entreprises privées dont les patrons sont déjà milliardaires, faisant gonfler la dette du Canada. Ces montants astronomiques devront éventuellement être remboursés et quelqu’un devra payer. Si l’on se fie aux années qui ont suivi la crise de 2008, la facture sera refilée à la classe ouvrière sous la forme de l’austérité. Au Québec, la CAQ n’a presque rien offert aux travailleurs depuis le début de la crise sanitaire et économique. Les infirmières, les préposées aux bénéficiaires et autres travailleurs essentiels en savent quelque chose. Et on peut être sûr que ce gouvernement de patrons va lui aussi imposer l’austérité et attaquer les conditions de vie des travailleurs. Dans un tel contexte, nous considérons qu’il n’y a jamais eu de meilleur moment pour que le mouvement syndical québécois fasse revivre ses traditions combatives et se prépare à la lutte.

La manifestation du 7 septembre se déroule sous trois slogans :

Contre le capitalisme!

Le capitalisme, c’est le profit d’une minorité devant les besoins de la majorité. Ce sont les patrons à l’abri sur leurs yachts, dans leurs manoirs, pendant que les travailleurs risquent leur vie au front face à la COVID-19. C’est l’austérité pour une majorité alors que la minorité cache sa richesse dans des paradis fiscaux. Il est temps d’appeler les choses par leur nom. Le mouvement syndical doit s’opposer à ce système. Ils sont riches parce que nous sommes pauvres, et nous sommes pauvres parce qu’ils sont riches.

Pour un syndicalisme de combat!

Le mouvement ouvrier québécois peut compter sur une riche tradition combative. Ses gains les plus significatifs viennent surtout des années 60 et 70, une époque où les grèves étaient nombreuses, où le mouvement défiait les lois antisyndicales, mais aussi où les dirigeants syndicaux et les travailleurs parlaient ouvertement de lutter contre le capitalisme. On remarque aussi qu’à cette époque, les idées socialistes étaient largement présentes dans le mouvement syndical. À ce sujet, les publications, en 1971 et 1972, des manifestes radicaux de la CSN, de la FTQ et de la CEQ (aujourd’hui CSQ), témoignent de la vigueur avec laquelle ces idées inspiraient le mouvement syndical dans la lutte. Ceci dit, les dernières décenies ont malheureusement enregistré beaucoup de reculs sur des conquêtes importantes du mouvement, ce qui se voit notamment par la baisse du niveau de vie des travailleuses et travailleurs du secteur public depuis les 20 dernières années.. Cette tendance lourde n’est pas accidentelle. Elle coïncide avec la croissance des idées et des méthodes du syndicalisme d’affaires, de la collaboration de classe, qui revient essentiellement à négocier avec le patron quels acquis nous serons enlevés. L’expérience des dernières années a montré la banqueroute de ces méthodes, et le besoin de revenir à un syndicalisme de combat. Sans combat, aucun gain n’est possible. Il faut faire revivre cette tradition.

Pour une lutte de classe contre le racisme!

Le racisme est un poison dans notre société. C’est une arme de choix pour le patronat afin de nous diviser, nous casser, pour qu’il puisse ultimement abaisser les conditions de vie de l’ensemble des travailleurs. Aucun travailleur ne gagne quoi que ce soit quand un collègue est opprimé. Sans solidarité, il n’y aurait pas de mouvement syndical, et la lutte contre l’oppression est une question de solidarité pour l’ensemble de la classe ouvrière. La tradition du mouvement ouvrier est de combattre la division par l’unité. Nous devons utiliser les méthodes de notre classe pour combattre le racisme – les manifestations, les débrayages, et les grèves de solidarité avec les victimes du racisme.

La Riposte syndicale compte mobiliser en masse pour ce rassemblement qui, nous l’espérons, pourra devenir une fière tradition pour le mouvement ouvrier québécois. Nous y défendrons énergiquement le besoin de raviver les idées socialistes et révolutionnaires dans le mouvement ouvrier comme meilleur moyen pour lutter contre la faillite du système capitaliste.

Tous les syndicats et organisations qui se sentent interpellés par l’événement sont invités à transmettre cette invitation, à endosser la manifestation et à y assister en grand nombre!

Les détails de l’événement se trouvent ici : https://www.facebook.com/events/618723698760395/

Listes des syndicats et organisations qui endossent la manifestation en date du 28 août :

  • STTIC – CSN (Syndicat des travailleuses et travailleurs en intervention communautaire)
  • La Riposte syndicale
  • SITT – IWW Montréal (Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses de Montréal)
  • CUPW – STTP (Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes)
  • MAC de Montréal (Mouvement action chômage)
  • Hoodstock
  • TRAC union (Teaching and Research Assistants at Concordia Labor Union)
  • SÉtuE (Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s de l’UQAM)
  • Travailleuses et travailleurs progressistes de l’éducation
  • Conseil central du Montréal métropolitain – CSN
  • Conseil régional FTQ Montréal métropolitain
  • IWC – CTI (Centre des travailleurs et travailleuses immigrants)
  • Au bas de l’échelle
  • Comité Chômage de l’Est de Montréal
  • AGSEM – AÉÉDEM (The Association of Graduate Students Employed at McGill)
  • AIEST – IATSE, section locale 262 (Syndicat représentant les employés d’accueil du divertissement)
  • SCFP – CUPE, section locale 2850 (Syndicat du personnel administratif, technique et professionnel du transport en commun)
  • Syndicat des Employé-es d’Aux Vivres Cuisine – CSN