Élections au Nouveau-Brunswick : impasse et fin du système à deux partis

Les élections au Nouveau-Brunswick se sont terminées par une impasse sans précédent. Les libéraux de Brian Gallant ont remporté le vote populaire, mais n’ont remporté que 21 sièges, contre 22 pour le Parti progressiste-conservateur de Blaine Higgs. Ce sera le premier gouvernement minoritaire dans la province depuis 1920. Plus de deux semaines après le scrutin, […]

  • Julien Arseneau et Denis Melanson
  • jeu. 11 oct. 2018
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Les élections au Nouveau-Brunswick se sont terminées par une impasse sans précédent. Les libéraux de Brian Gallant ont remporté le vote populaire, mais n’ont remporté que 21 sièges, contre 22 pour le Parti progressiste-conservateur de Blaine Higgs. Ce sera le premier gouvernement minoritaire dans la province depuis 1920. Plus de deux semaines après le scrutin, les deux partis ont affirmé vouloir former le gouvernement et il n’est pas encore clair qui sera en mesure de le faire.

Ce que l’élection révèle, c’est l’érosion progressive du système à deux partis qui domine la province depuis toujours. C’est la première fois depuis l’élection de 1991 que les libéraux et les conservateurs réunis obtiennent moins de 70% des voix. Brian Gallant a lui-même résumé mieux que quiconque le résultat : « Il y a clairement de l’incertitude ce soir. »

Qui formera le gouvernement?

Dans une soirée sans précédent historique, les deux principaux partis ont revendiqué la victoire. Cependant, il serait plus précis de dire qu’ils ont tous deux subi une défaite. En effet, les deux grands partis ont vu leur portion du vote populaire diminuer par rapport à 2014. Les conservateurs ont perdu 2,75%, tandis que les libéraux ont vu leur portion du vote chuter de 4,92%. Les vrais gagnants sont l’Alliance des gens, un parti populiste de droite, et le Parti vert. Les électeurs ont exprimé un rejet grandissant des deux partis de l’establishment.

Parti Pourcentage des votes Sièges
Conservateurs 31,89% (-2,75) 22 (+1)
Libéraux 37,8% (-16,7) 21 (-6)
Alliance des gens 12,58% (+10,44) 3 (+3)
Verts 11,88% (+5,27) 3 (+2)
NPD 5% (-7,98) 0 (+0)

 

Au moment d’écrire ces lignes, il est difficile de dire ce qui va se passer. Les libéraux de Brian Gallant ont obtenu l’autorisation de la lieutenante-gouverneure de chercher à former le gouvernement. Le 27 septembre, les libéraux ont dévoilé avoir fait des avances au Parti vert. Les libéraux sont cependant en position difficile : même dans une alliance avec les verts, le total combiné des deux partis n’est que de 24 sièges, ce qui demeure une minorité.

Blaine Higgs, de son côté, a rencontré la lieutenante-gouverneure le 27 septembre, malgré que celle-ci ait donné l’autorisation à Brian Gallant de tenter d’obtenir la confiance de la législature. Au cours de la campagne, Higgs a affirmé qu’il n’excluait pas de gouverner avec l’appui de l’Alliance des gens ou d’un autre tiers parti. Il a cependant précisé ensuite qu’il ne formerait pas de coalition. La possibilité d’un gouvernement des progressistes-conservateurs avec un appui tacite de l’Alliance des gens n’est toutefois pas exclue. Cependant, la position de l’Alliance contre le bilinguisme crée des tensions chez les conservateurs. Le seul député conservateur acadien a affirmé qu’il n’accepterait aucun compromis sur la préservation du bilinguisme.

Il est presque garanti que le prochain gouvernement sera de très courte durée. Élections Nouveau-Brunswick a déjà affirmé qu’ils se préparaient à une élection anticipée, au besoin.

Le bilan des libéraux

Les libéraux ont vu leur pourcentage de vote diminuer de près de 5% comparé à l’élection de 2014. Les libéraux ont payé pour les tromperies infligées aux travailleurs néo-brunswickois. En 2014, les libéraux de Brian Gallant avaient comme promesse principale de mettre l’accent sur l’emploi et de créer 10000 emplois en six ans, dont 5000 dans leur première année. Quatre ans plus tard, seuls 1500 emplois ont été créés, le huitième plus bas taux de tout le Canada et le plus bas des Maritimes.

Leur premier budget, celui de 2015-2016, avait vu 249 postes d’enseignant être coupés, une augmentation des taxes sur l’essence et le diesel et des fermetures de centres de Service Nouveau-Brunswick. Les mesures du gouvernement avaient provoqué une manifestation devant la législature où des centaines de travailleurs du secteur public avaient exprimé leur mécontentement. Le gouvernement avait cependant prévenu que le pire était à venir et que « si nous repoussons ces décisions difficiles, la situation va devenir encore plus difficile. » Le budget suivant contenait en effet d’autres mesures s’attaquant aux travailleurs : il contenait notamment une augmentation de la TVH de 2% et l’abolition de 1300 postes dans la fonction publique sur cinq ans.

Certes, les libéraux de Brian Gallant ont profité d’une période économique qui leur a permis d’éviter les mesures d’austérité drastique au cours de leur mandat. Ils ont même augmenté l’impôt des riches et des entreprises lors de leurs deux premières années. Mais ils ont cependant montré à plusieurs reprises qu’ils étaient prêts à offrir des cadeaux à leurs amis des entreprises.

En mai 2017, le parti a annoncé qu’il offrirait un prêt non remboursable – un don, essentiellement – de 6,8 millions de dollars à la Banque TD afin d’ouvrir un nouveau centre à Moncton. Dans le secteur de la santé, le gouvernement libéral a signé en décembre 2017 une entente avec l’entreprise Medavie pour privatiser la gestion des programmes extra-mural et télé-soins au Nouveau-Brunswick. Cette entreprise, dont le PDG est l’ancien premier ministre conservateur Bernard Lord, gère déjà le service d’ambulances dans la province depuis 2007, et beaucoup de gens se plaignent de la piètre qualité des services. Leur contrat avec le gouvernement, renouvelé en 2017, sera gardé secret.

Les libéraux ont tout de même tenté de montrer un visage progressiste lors de cette élection, ce qui n’est pas nouveau. C’est une tactique usée jusqu’à la corde, celle de faire campagne à gauche pour gouverner pour les patrons ensuite. Mais avec le mécontentement que les quatre années de règne libéral avaient causé, la tactique libérale a été insuffisante et leurs appuis ont chuté considérablement.

Où était la voix des travailleurs?

Avec le mécontentement grandissant envers les deux partis de l’establishment, il y avait clairement une occasion pour l’émergence d’une solution de gauche au statu quo. Malheureusement, le vote à gauche a été divisé. Le NPD a été le grand perdant des élections, ayant vu son taux de vote baisser de 8% par rapport à 2014. La colère contre le statu quo s’est plutôt exprimée à gauche à travers le Parti vert.

La cause du récent déclin du NPD est probablement le virage vers la droite dans le parti sous la direction de Dominic Cardy, chef du parti de 2011 à 2017. Cardy, lors des élections de 2014, avait fait campagne sur la promesse d’équilibrer le budget en 2018 en effectuant des coupures de 300 millions de dollars. D’autre part, Cardy avait aussi exprimé sa position en faveur des guerres impérialistes et avait purgé certains membres de gauche du parti.

Le régime de droite désastreux de Cardy a finalement mené à une opposition interne. À l’automne 2016, les membres dans le comté de Fullerton ont adopté une motion qui appelait à la démission de Cardy. Des membres du parti affirment que des nouveaux et des anciens membres se sont inscrits pour voter contre Cardy au congrès de 2017 du parti. D’autres membres de longue date ont simplement quitté pour rejoindre le Parti Vert. Le président du SCFP Nouveau-Brunswick affirmait que les positions de Cardy ont poussé vers la sortie de nombreux membres de la base. Au final, Cardy a quitté le parti en janvier 2017, affirmant que des querelles interminables, notamment avec des « extrémistes » et des « communistes », l’avaient forcé à partir.

Ainsi, un an avant les récentes élections, le NPD a dû se reconstruire et regagner la confiance des travailleurs après le départ de Cardy et sa défection vers le Parti progressiste-conservateur. La cheffe du parti, Jennifer McKenzie, se disant ouvertement socialiste, avait promis de ramener le parti à ses racines, faisant référence à l’époque de Tommy Douglas en Saskatchewan. Cependant, il semble que ce virage à la gauche s’est avéré être trop peu, trop tard.

Également, les promesses électorales du NPD se sont fait rapidement éclipser par les promesses libérales et celles du Parti vert. Le plan du NPD en ce qui a trait à l’éducation postsecondaire contenait notamment la promesse d’éliminer l’intérêt sur les prêts étudiants, mais seulement pour les étudiants qui décident de rester en province. Les libéraux de Brian Gallant et les verts de David Coon ont cependant fait ces mêmes promesses. D’autre part, le NPD avait aussi promis d’instaurer la gratuité scolaire pour les collèges communautaires et une réduction de 25% des frais de scolarité pour les universités publiques. Bien que progressistes, ces réformes n’ont pas permis au NPD de se démarquer suffisamment des libéraux et des verts. Les étudiants du Nouveau-Brunswick ont le privilège d’avoir la plus grande dette étudiante moyenne au Canada, 50% plus élevée que la moyenne nationale. Il est clair que c’est réformes n’ont pas inspiré les milliers d’étudiants souffrant présentement sous le poids énorme de leur dette étudiante. Il nous faut un programme universel pour l’éducation postsecondaire gratuite pour toutes et tous et pour l’élimination de toute dette étudiante.

Le NPD a aussi promis d’augmenter progressivement le salaire minimum de la province de 11.25$ l’heure à 15$ l’heure en trois ans. Cette promesse s’est rapidement fait masquer par les verts qui ont promis à leur tour d’augmenter le salaire minimum à 15.25$ en trois ans. Les libéraux ont, pour leur part, promis d’apporter le salaire minimum à 14$ lors de la même période.

Au lieu du NPD, ce sont les verts qui ont su canaliser le mécontentement des ouvriers et des étudiants à la gauche. Les verts étaient vus comme la solution de rechange à la gauche des deux principaux partis. Ils se sont présentés comme un parti du changement, affirmant que les gens sont « tannés du va-et-vient entre les libéraux et les conservateurs » et que les gens « ne voient pas vraiment de différence entre eux ». Les verts ont fait campagne sur une plateforme de gauche modérée qui incluait une augmentation de l’assistance sociale, la promesse de développer et maintenir un système de transport « pratique et abordable » et l’augmentation du salaire minimum déjà mentionnée.

Les trois sièges remportés par le Parti vert représentent le meilleur résultat de la gauche au Nouveau-Brunswick depuis 1920, lorsque les partis United Farmers et Farmer-Labour avaient remporté 11 sièges à eux deux. Après l’expérience du régime blairiste de Dominic Cardy dans le NPD, il y a probablement beaucoup d’anciens membres du parti se trouvant actuellement au Parti vert. Dans cette situation, il est probable que la meilleure stratégie pour les syndicats et le NPD est d’offrir un front uni aux verts pour faire opposition à l’austérité des conservateurs, à l’Alliance des Gens, et surtout aux libéraux, en qui on ne peut avoir aucune confiance. Les verts ne devraient en aucun cas appuyer les libéraux, et devraient plutôt regarder vers la gauche et le mouvement ouvrier.

Il est clair que les Néo-Brunswickois cherchaient des idées et des solutions autres que celles proposées par les partis capitalistes. Les étudiants et les travailleurs cherchent une solution de rechange à gauche. La situation économique de la province ne va qu’empirer, et ce sont les étudiants et les travailleurs qui vont devoir payer le gros de la facture. Un front uni formé par le Parti vert, le NPD et les syndicats pourrait offrir une option à gauche lorsque le gouvernement minoritaire s’effondrera inévitablement. Cependant, si les verts tournent à droite, ce sera vraisemblablement le populisme de droite de l’Alliance des gens qui va profiter du mécontentement grandissant envers les deux partis de l’establishment.

La montée de l’Alliance des gens

L’Alliance des gens , formée en 2010, est passée d’une force insignifiante à un joueur important dans la politique de la province. Le parti a augmenté son taux du vote de 10 points de pourcentage, la plus grande augmentation de tous les partis. Comme l’explique Don Wright, politologue à l’Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton, « L’Alliance du peuple a exploité cette frustration envers les élites dirigeantes. Ils s’appellent l’Alliance du peuple pour une raison. Ils sont le parti populaire. ». Le parti promettait de réduire les impôts mais aussi de mettre fin aux subventions aux grandes entreprises. Mais surtout, le parti a tenté de diviser les travailleurs sur des lignes linguistiques.

L’Alliance propose en effet une série de mesures qui s’attaquent aux services offerts aux francophones dans la province sous prétexte d’éviter le gaspillage de fonds publics, comme l’abolition du réseau de santé francophone et du Commissariat aux langues officielles. La question de la langue est venue s’immiscer dans la campagne avec fracas (notamment avec le tollé soulevé par l’absence d’un débat des chefs en français à Radio-Canada, une première depuis 1999), et la division sur des lignes linguistiques semble avoir profité à l’Alliance avant tout.

Le Nouveau-Brunswick, dont la population est composée d’environ 65% d’anglophones et de 35% de francophones, est devenu une province officiellement bilingue en 1969 (après avoir voté la Loi sur les langues officielles) afin de reconnaître le droit de tous les Néo-Brunswickois de recevoir des services dans la langue de leur choix (anglais ou français). La question de la langue, ou plutôt la question du bilinguisme au Nouveau-Brunswick, a pris le devant de la scène lors de cette dernière campagne, notamment avec la position sur le bilinguisme de l’Alliance. Cependant, cette situation n’est aucunement unique. En effet, le sentiment anti-bilinguisme et la question de la langue au Nouveau-Brunswick sont enracinés dans l’histoire de la province. Une opposition politique au bilinguisme s’est exprimée clairement de 1989 à 2002 par le Confederation of Regions Party (CoR) qui désirait retirer la Loi sur les langues officielles et ainsi le bilinguisme au Nouveau-Brunswick. Le CoR était l’opposition officielle aux libéraux après les élections provinciales de 1991 en gagnant 21.2% du vote populaire et 8 sièges à l’Assemblée législative. Sous une forme ou sous une autre, des organisations anti-bilinguismes sont présentes depuis. L’une d’entre-elles s’est cristallisée en parti politique pour une seconde fois, l’Alliance des Gens du Nouveau-Brunswick en 2010.

L’Alliance utilise le mécontentement envers l’establishment et la bureaucratie d’État dans son propre intérêt en s’attaque spécifiquement aux institutions francophones. Il s’agit d’un courant totalement réactionnaire. Herb Emery, professeur à l’Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton, explique que « Lorsque l’économie est en difficulté (…) on cherche toujours un bouc émissaire. Il peut s’agir des immigrants, des réfugiés. Ici, ils ont choisi la division linguistique. » Contre ces tentatives de nous diviser, nous devons unir les travailleurs francophones, anglophones et autochtones derrière un programme de lutte contre les capitalistes. Nous devrions jeter le blâme pour l’économie en crise sur les patrons, eux qui s’en font plus pour leurs profits que pour les besoins des travailleurs.

La montée de l’Alliance des gens est un avertissement à la classe ouvrière. Les partis anti-establishment de droite ne peuvent être battus que par un authentique parti anti-establishment de gauche. Nous ne pouvons pas laisser la droite nous diviser et devons agir. Il nous faut un authentique programme socialiste, le seul programme qui nous permettra de vaincre tant les partis de l’establishment que l’Alliance.

Instabilité et austérité à venir

La situation actuelle est sans précédent et révèle l’instabilité grandissante dans la province, et il est difficile de savoir lequel des deux partis de l’establishment va former le gouvernement, et comment. Une chose est cependant claire. Peu importe qui formera le gouvernement, ces partis feront face à la nécessité de mesures d’austérité drastiques à un stade ou à un autre.

Au cours des quatre dernières années, les libéraux ont profité du fait que l’économie canadienne n’a pas connu de crise importante pour éviter les mesures d’austérité majeures. À la manière de Justin Trudeau, ils ont même pu afficher leur visage « progressiste » lors de la campagne électorale.

Cependant, de nombreux économistes font sonner l’alarme. Lors des dix dernières années, la dette de la province a doublé et est maintenant à 14 milliards de dollars, ce qui revient à environ 19000$ par habitant. Le Nouveau-Brunswick a le plus bas taux d’emploi au Canada, à égalité avec Terre-Neuve à 57%. La productivité du travail est l’une des plus basses au Canada à 34,70$ l’heure par travailleur.

L’économiste Richard Saillant affirme que la province est dans une « spirale de la mort » et que « quiconque est élu aura le choix entre présider la chute du Nouveau-Brunswick ou de le remettre sur la voie de la viabilité. » Herb Emery de l’Université du Nouveau-Brunswick à  Fredericton affirme que les frais d’entreprise comme les tarifs d’électricité, l’impôt sur les entreprises, le prix du carbone et l’équité salariale nuisent à la croissance économique. « Comment s’assurer que nous n’avons pas dissuadé l’investissement, tout en tentant de partager les gains? », a-t-il demandé. Saillant, dans un livre intitulé Over the Cliff? (« Au bord du gouffre? »), écrit qu’ « une population vieillissante, l’émigration, les possibilités économiques amoindries et des gouvernements dépensiers par moments font que le Nouveau-Brunswick se trouve en compagnie de la Grèce, du Portugal et de l’Italie, seulement avec davantage d’arbres et sans le charme du Vieux Monde. »

L’éditorial du Globe and Mail sur les élections parle de la nécessité de freiner les dépenses publiques, d’éliminer les déficits et de s’attaquer à la dette. Il affirme que si le prochain gouvernement évite les « choix difficiles », les « créanciers et les agences de notation vont peut-être forcer la main ». Le langage de tous ces gens est clair : l’austérité, tôt ou tard, sera exigée par les capitalistes.

Les progressistes-conservateurs ont eux aussi évité toute référence à de possibles mesures d’austérité lors de la campagne, mais ont tout de même promis de revenir à un budget équilibré en deux ans. Dans ce calcul, cependant, ils ont inclus la suppression par attrition de plus de 600 emplois gouvernementaux, qui seraient de bons emplois pour la jeunesse de la province. Le passé de Blaine Higgs devrait servir d’indicateur pour ce qui s’en vient s’il forme le gouvernement. Higgs est un ancien cadre de Irving Oil et il a été ministre des Finances sous le gouvernement conservateur de 2010-2014, qui a instauré des coupes dans l’éducation et la santé, notamment. Higgs a dit en juin dernier qu’ « il ne s’agit pas de couper simplement pour couper. Il s’agit de dépenser et d’obtenir des résultats. Si on dépense de l’argent sans obtenir de résultats, nous allons arrêter de dépenser cet argent. »

Les libéraux, quant à eux, ont promis d’équilibrer le budget en trois ans. Mais avec le poids de la dette publique qui pèse sur l’économie et le déclin économique de la province, le choix auquel fera face le prochain gouvernement sera : l’austérité maintenant, ou l’austérité plus tard.

Dans ce contexte, le mouvement ouvrier doit s’organiser et se préparer à résister aux mesures qui viendront tôt ou tard. Aucun des deux partis n’a de mandat clair, et encore moins un mandat pour s’attaquer aux travailleurs. Les conservateurs ont même promis de revenir à un budget équilibré en deux ans sans couper dans la santé et l’éducation, et sans couper dans les emplois du secteur public. Avec la crise économique qui frappera tôt ou tard, ils ne pourraient pas tenir promesse s’ils formaient le gouvernement. Nous devons être prêts pour les luttes qui s’en viennent : il n’y a pas de temps à perdre!