Image : La Riposte socialiste

Quatre-vingt pour cent des Canadiens conviennent que notre système de santé est en crise. La situation s’est progressivement détériorée depuis des décennies en raison d’un sous-financement et d’une pénurie de personnel chroniques, mais depuis le début de la pandémie de COVID-19 il y a trois ans, le système en difficulté est soumis à une pression encore plus grande. L’état actuel des soins de santé suscite une colère et une frustration croissantes au sein de la population, et de nombreuses provinces privatisent progressivement les services de santé sous prétexte de « résoudre la crise ». Alors que les patients et les travailleurs de la santé souffrent, tout le monde veut savoir qui est à blâmer. Les libéraux fédéraux nous disent que les provinces n’en font pas assez, tandis que les premiers ministres provinciaux veulent nous faire croire que c’est le gouvernement fédéral qui ne fait pas sa part. Alors, qui est vraiment à blâmer pour ce gâchis?

Marchandage sur les transferts de santé

Pour faire face à la crise actuelle, les premiers ministres provinciaux demandent au gouvernement fédéral d’augmenter le Transfert canadien en matière de santé, une somme d’argent que le gouvernement fédéral donne aux provinces pour qu’elles la consacrent aux soins de santé. Le transfert en santé s’élève à 45 milliards de dollars pour cette année, mais les provinces veulent qu’il soit augmenté d’au moins 28 milliards de dollars par an. Il s’agit d’une demande osée. Cela signifierait augmenter le transfert de plus de cinq fois le montant promis par les libéraux fédéraux lors de leur dernière campagne électorale.

Cependant, pendant ce temps, de nombreuses provinces ont progressivement privatisé les soins de santé, ce qui permet de douter que cet argent ne se retrouvera pas dans les coffres d’entreprises privées. En réponse à la demande de plus d’argent, Justin Trudeau a déclaré : « Nous allons envoyer plus d’argent, mais nous devons voir de vrais changements, de vrais résultats. » En échange d’un financement supplémentaire, il demande aux provinces de mettre en place des systèmes de collecte de données pour prouver qu’elles utilisent l’argent pour réparer leurs systèmes défaillants. Les provinces devraient recueillir des données pour prouver que le financement supplémentaire permet de réduire les temps d’attente et de jumeler un plus grand nombre de Canadiens à un médecin de famille, ainsi que d’autres paramètres de ce genre. 

Une réunion a été organisée en novembre pour réunir les ministres de la Santé fédéral et provinciaux et convenir d’un plan d’action. Les pourparlers ont échoué lorsque le gouvernement fédéral a refusé de dire combien d’argent il donnerait aux provinces pour qu’elles remplissent ses conditions, et que les provinces ont refusé de s’engager à remplir les conditions sans recevoir un montant en dollars!

Soit nos dirigeants élus sont moins doués pour la résolution de conflits qu’une bande de gamins, soit aucune des parties n’a négocié de bonne foi. Quoi qu’il en soit, plus de deux mois plus tard, le gouvernement fédéral n’a pas augmenté son financement et les provinces n’ont pas mis en place un système qui leur permettrait de rendre des comptes. Rien n’a été résolu. L’Association médicale canadienne, qui représente les médecins de tout le pays, a publié une déclaration exprimant sa déception. L’Association des infirmières et infirmiers du Canada a utilisé un langage plus fort dans sa déclaration, se disant consternée par l’absence de progrès : « L’absence de résultats et les reproches ne sont pas ce à quoi s’attendent les infirmières et infirmiers, les laissant ainsi se poser la question si leurs gouvernements ont vraiment leurs intérêts à cœur. »

La privatisation a aggravé la crise

Au fil des ans, comme soi-disant solution aux problèmes de notre système de santé, de nombreux gouvernements provinciaux en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario, à Terre-Neuve-et-Labrador et au Québec ont privatisé divers services de santé. Alors que les temps d’attente en médecine et aux urgences atteignent des sommets, les premiers ministres de droite se servent de l’impasse actuelle pour justifier la poursuite de la privatisation. Au début du mois, Doug Ford a dévoilé son plan d’expansion des cliniques privées en Ontario. Si Ford obtient ce qu’il veut, ces cliniques seront autorisées à pratiquer des chirurgies « non sérieuses » comme les remplacements de hanches et de genoux et les chirurgies de la cataracte. Cela signifie que près de 50% des opérations chirurgicales de la province seront confiées à des cliniques privées à but lucratif! Certains ont qualifié cette décision de plus grand changement dans le système de santé canadien depuis des générations; autrement dit, la plus grande privatisation.

Les premiers ministres actuels de l’Alberta et du Québec sont également ouvertement en faveur d’une privatisation accrue. Selon la façon dont les Ontariens réagiront au projet de M. Ford, si cette réaction n’entraîne pas la chute du gouvernement de Doug Ford, les premiers ministres de droite de tout le pays pourraient conclure qu’ils peuvent eux aussi privatiser un large éventail de services de santé et s’en tirer à bon compte.

Selon Ford, la sous-traitance à des cliniques privées « permettra aux hôpitaux de disposer d’une capacité supplémentaire pour effectuer les interventions chirurgicales graves ». L’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario dit avoir déjà expliqué au gouvernement Ford que cette mesure accomplira en fait exactement le contraire, en augmentant les temps d’attente pour les soins hospitaliers plus urgents. Plus d’investissements dans les cliniques privées signifiera moins d’investissements dans les hôpitaux et une aggravation de la pénurie de personnel. Le gouvernement Ford et son ministre de la Santé n’ont pas encore expliqué comment transférer des fonds au secteur privé permettra de réduire les temps d’attente et d’améliorer les soins en général.

En réalité, l’octroi de fonds publics à des cliniques privées constitue un gaspillage des fonds consacrés aux soins de santé. Au lieu de payer uniquement le coût de la prestation des services de santé, le gouvernement devra payer non seulement le coût de ces services de santé, mais aussi les profits des propriétaires. C’est de l’argent qui serait mieux dépensé pour résoudre la pénurie de personnel en embauchant plus d’infirmières et de médecins et en les payant bien. Nous pouvons regarder nos voisins du sud pour voir à quel point les soins de santé peuvent devenir chers lorsqu’ils sont entre les mains du secteur privé. Une étude réalisée en 2020 a montré que les hôpitaux américains facturaient en moyenne 417 dollars pour chaque tranche de 100 dollars de dépenses engagées! Plus nous étendons le rôle du secteur privé dans les soins de santé, moins nous obtenons de soins pour chaque dollar d’argent public dépensé. Les seules personnes qui ont à gagner de la privatisation sont les parasites qui possèdent ces établissements de santé privés.

Lorsque Ford a fait son annonce au début du mois, de nombreux utilisateurs de Twitter ont demandé à Justin Trudeau de l’en empêcher en faisant de l’interdiction de la privatisation une condition pour les provinces qui souhaitent recevoir un financement supplémentaire par le biais du Transfert canadien en matière de santé. Malheureusement, Trudeau a qualifié le plan de privatisation de Doug Ford d’« innovation »! Bien que la déclaration de Trudeau puisse en surprendre certains, elle est tout à fait conforme au bilan libéral des dernières décennies, les premiers ministres libéraux ayant participé à la privatisation des soins de santé. Des gouvernements libéraux en Ontario, en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse et au Québec ont fait progresser la sous-traitance des services de santé ou investi dans des hôpitaux publics-privés. 

Des décennies de sous-financement

La privatisation qui a lieu aujourd’hui dans notre système de soins de santé est la conclusion logique de décennies de sous-financement. Après des années d’allongement des listes d’attente et de baisse de la qualité des services, les politiciens utilisent la rhétorique selon laquelle notre « système brisé » a besoin d’« innovation » pour justifier la privatisation du système au coup par coup. En réalité, les établissements publics prospéreraient s’ils recevaient le financement dont ils ont besoin. Qui est responsable de ce sous-financement?

Lors d’une conférence de presse en novembre, Trudeau a déclaré que « les gouvernements provinciaux disent qu’ils n’ont plus d’argent à investir dans les soins de santé et qu’ils ont donc besoin de l’argent du gouvernement fédéral, alors que dans le même temps, ils se retournent et accordent des allégements fiscaux aux plus riches ». Si on écoute Trudeau, les premiers ministres de droite sont responsables du manque de fonds dans les soins de santé et les libéraux fédéraux paient déjà leur part. Est-ce vrai?

Prenons l’exemple de l’Ontario, la province la plus peuplée du Canada, dirigée par le premier ministre de droite Doug Ford. En 2018, il a coupé 97 millions de dollars prévus pour les lits d’hôpitaux. En 2019, il a annoncé des coupes d’un milliard de dollars dans la santé publique de Toronto, et la même année, il a réduit de 330 millions de dollars le financement prévu pour la santé mentale. Ce ne sont là que quelques exemples des coupes effectuées par Ford dans le domaine de la santé. De plus, au cours de l’exercice 2021-2022, son gouvernement a retenu 1,2 milliard de dollars de l’argent destiné aux dépenses de santé, et au cours de la première moitié de l’exercice 2022-2023, il a retenu 859 millions de dollars. Ford se plaint du manque de financement, mais refuse d’utiliser l’argent dont il dispose déjà pour financer les soins de santé pour financer les soins de santé. Au cours de la même période, son gouvernement a également mis en œuvre le projet de loi 124, qui fait en sorte que les infirmières ne peuvent pas se battre pour une augmentation salariale annuelle supérieure à 1%. Les attaques de Ford contre les travailleurs de première ligne les poussent encore plus à quitter la profession, exacerbant ainsi la pénurie de main-d’œuvre dans les soins de santé. La situation en Ontario n’est pas une exception au Canada, mais la règle.

Lorsque Trudeau a dénoncé les premiers ministres de droite lors de sa conférence de presse, il disait la vérité. Ils réduisent le financement des soins de santé et contribuent à la détérioration des établissements publics. Cependant, pendant que les libéraux fédéraux réprimandent les premiers ministres provinciaux pour leurs indiscrétions, ils espèrent que les Canadiens oublient un fait très important : le Parti libéral fédéral est responsable de la plus importante coupe dans le budget de la santé de l’histoire du Canada. Entre 1995 et 1998, le premier ministre libéral Jean Chrétien a réduit de 7 milliards de dollars les transferts fédéraux aux provinces. Comme on pouvait s’y attendre, depuis l’époque de Chrétien, tant le nombre total de lits d’hôpitaux que le nombre de lits pour soins aigus par 1000 habitants n’ont cessé de diminuer. Le système ne s’est jamais remis des coupes de Chrétien, mais les libéraux ne veulent pas en parler.

Que fait le NPD?

Le chef du Nouveau Parti démocratique fédéral, Jagmeet Singh, s’est prononcé contre la privatisation de Ford et a critiqué le silence de Trudeau. « Nous avons déjà une pénurie de travailleurs de la santé et la réponse de Ford à cela est de retirer des gens des salles d’opération et des urgences du système public pour les envoyer dans des établissements privés », a déclaré Singh. « Comment cela peut-il avoir du sens? » En réponse, Singh demande aux libéraux d’interdire la privatisation des soins de santé. Une interdiction ralentirait l’aggravation de la crise des soins de santé, mais elle ne la résoudrait pas. Le NPD devrait également demander aux libéraux d’annuler les privatisations précédentes que les deux partis ont effectuées en Ontario et dans le reste du Canada, en expropriant les cliniques privées et les hôpitaux publics-privés existants. Tant que ces établissements resteront sous propriété privée, ils continueront d’absorber des fonds publics et de soustraire des professionnels de la santé au système public. Il est plus important de réparer notre système de santé que de garantir des profits éternels à ces parasites. 

De plus, le NPD devrait exiger que Trudeau prenne des mesures vigoureuses pour résoudre la pénurie de personnel en offrant une formation gratuite aux infirmières, aux préposés aux bénéficiaires et aux médecins.  Mais cela ne nous permettra pas d’obtenir les infirmières et les préposés aux bénéficiaires dont nous avons besoin actuellement pour que le système fonctionne bien. Dans certains hôpitaux, le manque de personnel est devenu si grave qu’ils ont dû fermer temporairement leurs portes pendant plusieurs jours! Le NPD a déjà demandé aux libéraux d’embaucher 7100 infirmières, mais cette mesure ne suffirait pas à résoudre le problème du taux de roulement du personnel, qui est à l’origine des pénuries de personnel. Les travailleurs de la santé fuient en masse le travail de première ligne en raison des mauvais salaires et des mauvaises conditions. Le NPD devrait exiger que les libéraux améliorent considérablement les salaires et les conditions de travail des travailleurs de la santé de première ligne afin de réduire le taux de roulement et de résoudre une fois pour toutes la pénurie de personnel.

Toutefois, si le NPD n’est pas prêt à appliquer une pression suffisante, il n’obtiendra rien. Pourtant, avec son accord de soutien et de confiance avec les libéraux, le NPD peut menacer ceux-ci de leur faire perdre le pouvoir. Singh dit qu’il a l’intention de tirer parti de l’accord pour obtenir des concessions, mais selon un proche du leadership du NPD, le parti n’a « aucune intention » de se retirer de l’accord tout en « poussant pour en obtenir davantage ». Tant que Singh continuera à s’appuyer sur des menaces vides pour « en demander plus » à Trudeau, les libéraux continueront à ignorer ses demandes. Le NPD doit être prêt à se retirer de l’accord de soutien et de confiance si ses demandes ne sont pas satisfaites. Si le leadership continue sur cette voie de la modération et de la coopération avec le Parti libéral, le NPD poursuivra sa descente vers l’insignifiance.

Le mouvement ouvrier doit agir

Seule la classe ouvrière, et particulièrement les travailleurs de la santé, peut résoudre la crise du système de santé. Ces travailleurs subissent le plus gros de la crise et, en tant que piliers de notre système de santé, ils disposent du plus grand levier de tous : leur force de travail. Les travailleurs de la santé pourraient mettre à genoux les gouvernements fédéral et provinciaux s’ils se mettaient en grève et refusaient de reprendre le travail jusqu’à ce que ces politiciens capitalistes s’engagent à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la crise : de bons salaires et de bonnes conditions de travail, l’éducation gratuite dans le domaine de la santé, l’interdiction de la privatisation des soins de santé et l’expropriation des établissements privés existants.

Bien entendu, une telle grève ne se produira pas spontanément, mais doit être organisée. Heureusement, au Canada, les travailleurs de la santé bénéficient d’un taux de syndicalisation élevé. Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) représente à lui seul plus de 200 000 travailleurs de la santé, et des milliers d’autres sont représentés par d’autres syndicats comme les TUAC. Les dirigeants syndicaux ont publié des déclarations exprimant leur désapprobation de ce qui se passe et ont fait des suggestions au gouvernement. Les politiciens capitalistes ont ignoré ces suggestions. Comme Singh, nos dirigeants syndicaux doivent commencer à faire pression! Ils doivent présenter des demandes audacieuses et commencer à organiser des manifestations pour créer un élan vers une grève totale. Les travailleurs de la santé doivent prendre les choses en main et exiger que leurs dirigeants agissent.

L’un des arguments les plus courants que nous entendons contre une grève dans le secteur des soins de santé est que « les patients vont souffrir ». Les patients souffrent déjà, voire meurent. Plus tôt cette semaine, une femme de Nouvelle-Écosse est morte aux urgences après avoir attendu sept heures pour recevoir des soins. Si nous laissons la crise s’aggraver, ces incidents deviendront inévitablement plus courants.

Un autre argument courant contre la grève est qu’il est contraire à l’éthique de refuser aux patients des soins urgents. Ceux qui avancent cet argument pourraient être surpris d’entendre que les professionnels de la santé, les personnes qui consacrent leur vie à aider les malades, sont d’accord avec eux! C’est pourquoi, lors de grèves dans les hôpitaux, comme celle qui a eu lieu récemment à New York, les salles d’urgence restent ouvertes. Le seul cas où les salles d’urgence ferment leurs portes est celui où elles n’ont pas assez de personnel pour fonctionner, ce qui est monnaie courante au Canada aujourd’hui. Des dizaines de salles d’urgence sont entrées dans ce que certains appellent le « mode catastrophe », fermant leurs portes pendant plusieurs jours parce qu’elles ne peuvent tout simplement pas fournir les soins dont les patients ont besoin. Quiconque se soucie vraiment que les salles d’urgence restent ouvertes devrait soutenir une grève des travailleurs de la santé, car c’est la seule façon de forcer les gouvernements à résoudre la crise.

Les dirigeants syndicaux ont déjà essayé de demander gentiment, et ils ont aussi essayé de demander moins gentiment. Il est maintenant temps d’agir. Des centaines de milliers de travailleurs de la santé au Canada sont syndiqués et rien n’est plus puissant que le pouvoir d’un syndicat. Ce pouvoir doit être concrétisé par une grève massive! Les travailleurs de la santé en Grande-Bretagne sont en grève en ce moment parce que leur système de santé est confronté exactement aux mêmes problèmes que le nôtre. La semaine dernière, 7000 infirmières de deux hôpitaux de New York se sont mises en grève et ont gagné après seulement trois jours! Elles ont obtenu la garantie d’un meilleur ratio personnel-patients et des augmentations salariales combinées de 19,2% sur trois ans. Ici, au Canada, les infirmières des urgences de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal ont récemment organisé une grève sauvage avec sit-in et ont forcé en quelques heures l’administration de l’hôpital à se débarrasser d’une gestionnaire abusive. Les travailleurs de la santé au Canada peuvent lutter et gagner en rejoignant leurs frères et sœurs du Royaume-Uni et des États-Unis sur les lignes de piquetage.

Une nouvelle ère du capitalisme

Si nous ne les arrêtons pas, les gouvernements, tous partis confondus, continueront à attaquer le système de santé jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Ces attaques font partie d’un processus général de démantèlement de l’État-providence au Canada et ailleurs, qui dure depuis des décennies.

Sous le capitalisme, l’existence d’un État-providence et de diverses protections pour les travailleurs est l’exception, et non la règle, et nous devons les défendre avec vigilance. Pendant des centaines d’années, les travailleurs des pays capitalistes n’avaient pratiquement aucun droit. L’État-providence ne s’est formé qu’après la Seconde Guerre mondiale, dans des conditions très particulières et uniquement dans les pays impérialistes. Le capitalisme connaissait alors le plus grand essor économique de son histoire et les travailleurs ont lutté férocement pour leurs droits. Dès que le mouvement ouvrier a reculé et que l’essor économique a pris fin dans les années 1970, les gouvernements capitalistes ont commencé à reprendre les concessions accordées au cours des Trente Glorieuses, et ils n’ont pas l’intention de s’arrêter.

Les travailleurs ont lutté et sont morts pour obtenir les avantages dont nous bénéficions aujourd’hui, y compris un système de santé public, mais nous ne connaissons plus que des reculs depuis des décennies. Nous avons besoin que nos dirigeants agissent avec un sentiment d’urgence et mobilisent les millions de travailleurs de ce pays pour se battre et regagner tout ce qui a été perdu.

Nous ne pouvons pas continuer à reculer. Nous devons avancer vers la gratuité des médicaments, des soins dentaires et des services de santé mentale, vers des hôpitaux et des cliniques bien financés et dotés en personnel, vers une semaine de travail de 30 heures et de bons salaires pour tous les professionnels de la santé. Avec un mouvement ouvrier puissant, nous pouvons y arriver. Pour garantir que les capitalistes et leurs représentants au gouvernement ne nous ramènent plus jamais en arrière, nous devons les renverser et placer toute la société sous le contrôle et la propriété des travailleurs.