Le nouveau désordre mondial

Les élites libérales observent les actions de Trump avec horreur. Elles le traitent d’« impérialiste », d’« oligarque » et de tous les sobriquets imaginables. Mais qui vit dans une maison de verre devrait se garder de jeter des pierres.

  • La rédaction
  • mar. 11 mars 2025
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Crédit photo: MediaPunch Inc/Alamy Live News

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La rencontre entre Trump et Zelensky, dont les images ont fait le tour du monde, a révélé aux yeux de tous que l’ancien monde est mort et enterré. Avec son mépris habituel pour les normes et coutumes de la diplomatie bourgeoise, Trump a jeté l’ordre mondial établi après la Seconde Guerre mondiale aux poubelles.

C’est ce qui explique l’indignation des milieux politiques, d’Ottawa jusqu’à Bruxelles.

L’appui à l’Ukraine – qui en réalité, n’est qu’un appui à la guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie – représente la tentative désespérée du vieil ordre mondial soi-disant « fondé sur des règles » de s’accrocher à la vie. Mais Trump a déclaré de nouvelles règles, dont l’abandon de Zelensky et des anciens alliés des États-Unis en Europe n’est qu’une partie.

Alors que les États-Unis étaient autrefois les partisans les plus acharnés du « libre-échange », ce sont maintenant eux qui menacent un pays après l’autre de leur imposer des droits douaniers, y compris à leurs alliés traditionnels. Les institutions de l’État bourgeois, notamment sa bureaucratie et ses tribunaux, ont perdu leur caractère sacré et sont attaquées par la tronçonneuse d’Elon Musk. Le gouvernement américain ne parle plus de « droits de la personne » et de « démocratie » : Trump déclare son intention de prendre possession du Panama et du Groenland avec les arguments beaucoup plus honnêtes de « l’Amérique d’abord ».

Les élites libérales observent les actions de Trump avec horreur. Elles le traitent d’« impérialiste », d’« oligarque » et de tous les sobriquets imaginables.

Mais qui vit dans une maison de verre devrait se garder de jeter des pierres. L’ordre mondial libéral ne nous a-t-il pas donné les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak? N’est-ce pas l’appareil d’État américain, y compris ses agences comme USAID, qui s’est immiscé dans les affaires de dizaines d’autres pays, organisant jusqu’à des coups d’État? Ne s’agit-il pas d’accords de « libre-échange » tels que l’ALENA qui ont ruiné les industries et détruit des emplois dans d’innombrables pays, dans l’intérêt des entreprises américaines?

En vérité, Trump n’est pas plus « impérialiste » ou « oligarchique » que ceux qui l’ont précédé. Il a simplement reconnu les limites des États-Unis et s’éloigne de l’Europe et du Moyen-Orient pour se tourner vers la sphère d’influence traditionnelle des États-Unis dans les Amériques. Et le pire pour les défenseurs du statu quo, c’est que Trump dit ouvertement ce qui aurait été auparavant formulé dans une phraséologie démocratique perfide.

Les élites libérales ont raison de craindre Trump, et pas seulement parce que leurs emplois sont en jeu. Plus important encore, les actions de Trump menacent de dévoiler la nature réelle du système dans son ensemble : un système conçu pour protéger les intérêts des grandes entreprises au détriment de l’humanité. Telle est la véritable raison du mécontentement des libéraux. 

Le masque du capitalisme est tombé. Il s’agit maintenant de s’organiser pour le renverser.


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