Trudeau dépense 120 milliards $ sur des sous-marins pendant que les travailleurs en arrachent

Le choix de dépenser jusqu’à 120 milliards de dollars pour des sous-marins souligne que l’État capitaliste est toujours capable de trouver de l’argent pour servir les intérêts des riches. Mais lorsqu’il s’agit des intérêts des travailleurs, des jeunes et des opprimés, on nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent.

  • Matthew Puddister
  • ven. 18 oct. 2024
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Le gouvernement Trudeau a annoncé son intention d’acheter jusqu’à 12 nouveaux sous-marins à propulsion conventionnelle, capables de naviguer sous la glace, pour la Marine royale canadienne. Le coût estimé est faramineux : 120 milliards de dollars, soit 10 milliards de dollars chacun. Les dépenses militaires exorbitantes d’Ottawa, alors que les travailleurs et les jeunes peiner à garder la tête hors de l’eau, montrent clairement les priorités de la classe capitaliste.

Trudeau fait cette annonce alors que l’impérialisme américain exerce une pression croissante sur le Canada et les autres membres de l’OTAN pour qu’ils consacrent au moins 2% de leur PIB aux dépenses militaires, dans un contexte d’escalade des guerres impérialistes. Le Canada a envoyé des milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine pour la guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie et continue d’armer Israël dans sa guerre génocidaire contre Gaza et maintenant contre le Liban.

Le gouvernement insiste désormais sur la nécessité de renforcer la surveillance sous-marine, car le réchauffement des eaux arctiques rend le passage du Nord-Ouest plus accessible aux rivaux de l’impérialisme canadien. Il indique que l’océan Arctique pourrait devenir la route maritime la plus efficace entre l’Europe et l’Asie de l’Est d’ici 2050 et que « les concurrents cherchent l’accès, les voies de transport, les ressources naturelles, les minéraux essentiels et les sources d’énergie en étant davantage présents et en menant des activités plus fréquentes et régulières ». Il a notamment mis en garde contre une présence accrue de navires russes et chinois.

Le Canada possède actuellement quatre sous-marins de classe Victoria, achetés à la Grande-Bretagne en 1998. Au cours des 20 dernières années, la Marine royale canadienne a eu tendance à n’avoir qu’un seul sous-marin opérationnel à la fois, en raison du manque d’installations et de personnel nécessaires pour entretenir et soutenir l’ensemble de la flotte sous-marine.

À la question « Qui paie? », le think tank de droite l’Institut Macdonald-Laurier dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Il affirme que « l’augmentation des impôts n’est pas une option » et que « les impôts sont déjà trop élevés et étouffent la croissance économique et la productivité du Canada ». Il affirme plutôt que « le nœud du problème est qu’Ottawa ne peut atteindre l’objectif de 2% [en dépenses militaires] qu’en supprimant certains de ses programmes, y compris ses nouveaux programmes de logement, de garderie, de soins dentaires, d’alimentation en milieu scolaire et d’assurance-médicaments ».

En d’autres termes, l’argent qui ira aux sous-marins est de l’argent qui sera prélevé sur les quelques programmes qui rendent la vie supportable aux travailleurs. Le choix de dépenser jusqu’à 120 milliards de dollars pour des sous-marins souligne que l’État capitaliste est toujours capable de trouver de l’argent pour servir les intérêts des riches. Mais lorsqu’il s’agit des intérêts des travailleurs, des jeunes et des opprimés, on nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent.

Le montant total de la dette étudiante au Canada s’élève à plus de 23,5 milliards de dollars. L’assurance-médicaments universelle à payeur unique coûterait 15 milliards de dollars par an. Régler la crise de l’eau potable dans les collectivités des Premières nations coûterait 3,2 milliards de dollars, auxquels s’ajouteraient 360 millions de dollars par an pour le fonctionnement et l’entretien. Le gouvernement pourrait résoudre tous ces problèmes pour une fraction du coût d’achat des nouveaux sous-marins. Mais il a choisi ces derniers parce que l’État représente avant tout les capitalistes qui souhaitent défendre leurs intérêts impérialistes.

Il y a plus d’argent qu’il n’en faut pour assurer un niveau de vie élevé à tous. Le problème est que cette richesse reste entre les mains de la classe capitaliste, qui préfère consacrer l’argent public à la guerre et à la répression. Pour que ces ressources soient consacrées aux besoins sociaux plutôt qu’à l’enrichissement des milliardaires, nous devons exproprier les capitalistes.